Partager la publication "L’attaque « israélienne » contre l’UNRWA est une conspiration contre les droits des réfugiés palestiniens"
Robert Inlakesh, 31 janvier 2024. Alors que la Cour internationale de Justice (CIJ) s’est prononcée contre la délégation légale « israélienne » et a ordonné des mesures provisoires pour mettre fin aux violations de la Convention sur le génocide, le régime sioniste a lancé une attaque planifiée contre l’ONU et la crédibilité de ses agences. Cette conspiration qui vise spécifiquement l’UNRWA fait partie d’un complot israélien dont le but est de détruire le droit au retour des Palestiniens, et l’Occident en est pleinement complice.
Pour commencer, l’idée selon laquelle l’Office de secours et de travaux des Nations Unies (UNRWA) serait d’une manière ou d’une autre complice de l’opération Déluge d’Al-Aqsa, en raison d’allégations non fondées contre 12 employés de l’agence des Nations Unies, ne peut en aucun cas être considérée comme légitime.
La première raison en est que le 29 décembre de l’année dernière, le Times of Israel a publié un rapport dans lequel il révélait – après la diffusion d’un émission sur la chaîne hébraïque 12 sur le sujet – que le ministère israélien des Affaires étrangères avait produit un « rapport classifié de haut niveau », qui devait être immédiatement envoyé au cabinet sioniste, et qui détaillait un plan visant à chasser l’UNRWA de Gaza après la guerre. La première étape qui aurait été décrite dans ce document était de rédiger un « rapport complet sur la prétendue coopération de l’UNRWA avec le Hamas, qui dirige Gaza, et sur l’implication de l’organisme des Nations Unies qui fournit des services sociaux et humanitaires aux réfugiés palestiniens ».
En plus de cela, il faut également prendre en considération le fait que l’UNRWA emploie plus de 13.000 Palestiniens à Gaza, ce qui fait que les 12 accusés ne représentent qu’environ 0,092 % du nombre total d’employés. Les 12 accusés travaillaient principalement comme enseignants, dont deux sont morts, neuf d’entre eux ont déjà été licenciés et aucun d’entre eux n’occupait des postes élevés. Par conséquent, dans le cas hypothétique où tous les 12 seraient reconnus coupables d’une manière ou d’une autre de participation à l’opération sur les terres palestiniennes occupées par Israël, cela ne reflète en aucun cas l’organisme de l’ONU lui-même. Cependant, les preuves à l’appui des affirmations israéliennes sont minces au départ, dans la mesure où la majorité des informations sur lesquelles s’appuie leur dossier sont basées sur des interrogatoires de membres présumés du Hamas, menés par le Shin Bet. Le Shin Bet est connu pour son recours à la torture pour extorquer de faux aveux.
Étant donné que le ministère israélien des Affaires étrangères a clairement conspiré pour attaquer l’UNRWA, un certain nombre d’autres questions surgissent, qu’il faut poser. S’il y a eu une conspiration pour rédiger ce dossier, quel est le véritable problème de l’entité sioniste avec l’UNRWA et, par extension, avec les Nations Unies ? Egalement, pourquoi nombre de gouvernements occidentaux ont-ils immédiatement réagi en supprimant les fonds destinés à l’UNRWA à un moment où Gaza souffre d’une famine imposée par Israël et endure ce que le chef de l’aide humanitaire de l’ONU, Martin Griffiths, a qualifié de « la pire crise humanitaire jamais vue » ?
Principalement, le régime sioniste s’oppose et s’est toujours opposé à l’UNRWA parce qu’il maintient en vie la question des réfugiés palestiniens. L’UNRWA enregistre quelque 6 millions de réfugiés palestiniens, qui ont été ethniquement nettoyés de Palestine ou sont les descendants de ceux qui ont été expulsés. Étant des réfugiés enregistrés auprès de l’agence créée en 1949, ceux qui sont enregistrés par l’UNRWA ont un droit valable à invoquer la résolution 194 de l’ONU, le droit au retour en vertu du droit international.
Les sionistes, dont le régime raciste autorise uniquement les juifs à devenir citoyens israéliens et à vivre en Palestine, interdisent aux Palestiniens de jouir de leur droit au retour en vertu du droit international, uniquement en raison de leur appartenance ethnique.
Ce double standard reflète les politiques racistes appliquées par le régime d’apartheid et rappelle constamment leurs origines illégitimes en tant que colobisateurs étrangers. Ils revendiquent une terre où les Perses, les descendants des Romains ou tout autre groupe ayant déjà occupé la Palestine pourraient faire valoir leurs arguments.
Le démantèlement de l’UNRWA porte essentiellement un coup dur au droit au retour des Palestiniens, c’est pourquoi l’administration américaine Trump a également réduit son financement. L’entité sioniste commet actuellement des actes de génocide contre la population de Gaza. Attaquer l’UNRWA et demander aux pays occidentaux de retirer leurs fonds servent à accélérer ce processus.
Sans l’UNRWA, des milliers de Palestiniens courent le risque de mourir faute d’aide. De plus, l’instabilité pourrait surgir dans les camps de réfugiés au Liban ; une situation que les sionistes accueilleraient probablement favorablement. Ils veulent voir des réfugiés pauvres se battre, mourir de faim et renoncer à leurs droits sur leurs terres. Oui, c’est vraiment ça le sujet de ces allégations. Il ne s’agit plus du 7 octobre, ni des captifs israéliens détenus par la Résistance palestinienne à Gaza. En réalité, il s’agit de la soif de sang insatiable d’un régime raciste narcissique, dirigé par des voyous fascistes qui aspirent à davantage de souffrance palestinienne pour renforcer leur sentiment de force.
Un autre aspect de cette conspiration du régime israélien est la capacité de tenter de saper l’ONU dans son ensemble, en la liant au Hamas, portant ainsi atteinte à la crédibilité de ses agences qui ont été largement citées par l’équipe juridique sud-africaine à La Haye. L’entité narcissique s’est mise en colère lorsqu’une nation qui avait vaincu son cancer colonial et gagné la démocratie pour le peuple sud-africain a osé l’affronter en tant que régime colonial de peuplement. Elle ne peut pas non plus encaisser le résultat de la Cour internationale de Justice (CIJ), qui a osé accepter l’hypothèse qu’ « Israël » commet des actes de génocide.
Les Israéliens souffrent d’une étrange sorte de narcissisme national collectif, dont ils sont à la fois la victime et le héros. Ils soutiennent qu’ils sont à la fois en train de vaincre leurs ennemis tout en étant humains envers eux et qu’ils subissent également la pire persécution connue de l’humanité. C’est pourquoi ils parlent constamment de la mort d’Israéliens – dont ils ont tué eux-mêmes certains – comme « la pire attaque contre les Juifs depuis l’Holocauste ». Puis, quand quelqu’un souligne que – proportionnellement à la taille de la population de chaque camp – le nombre de morts à Gaza est 150 fois plus élevé qu’en « Israël » le 7 octobre, ils [les Israéliens] doivent encore, d’une manière ou d’une autre, se transformer à nouveau en victime en guise de réponse, avant de vous dire pourquoi ils sont aussi le héros fort qui sauve la situation.
S’alimentant des mensonges de ce régime de gangsters psychotiques et génocidaires, les gouvernements occidentaux ont – volontairement ou involontairement – décidé de traduire en justice l’ONU et de contribuer à accélérer le génocide à Gaza. Cette initiative, menée par les États-Unis, pourrait être interprétée comme une forme mesquine de vengeance contre le peuple palestinien et contre l’organe juridique suprême des Nations Unies pour avoir osé contester leurs actions et celles de leurs alliés à « Tel Aviv ».
Les États-Unis et « Israël » sont comme les deux doigts de la main, tandis que le reste du pathétique collectif occidental suit le mouvement. Lorsqu’on demande aux gouvernements du reste de l’Occident de faire un saut à Washington, ils répondent simplement : « A quelle hauteur ? ». Par conséquent, cette action contre l’UNRWA et par extension contre l’ensemble du peuple palestinien, en plus des Nations Unies, représente un acte de punition collective mené par l’ensemble de l’Occident.
Article original en anglais sur Al-Mayadeen / Traduction MR