Partager la publication "Des soldats de réserve israéliens refusent de combattre à Gaza"
The Cradle, 18 janvier 2024. Environ la moitié des soldats d’un bataillon de réserve israélien ont refusé de combattre dans la bande de Gaza et ont été relevés de leurs fonctions par leur commandant, a rapporté Al-Arabi Al-Jadeed le 17 janvier.
Le média qatari a cité la radio israélienne Kan Reshet Bet qui a rapporté que des soldats de réserve avaient été appelés pour former une nouvelle brigade au sein de l’armée israélienne pour mener à bien des tâches de protection dans les zones entourant Gaza et en Cisjordanie occupée. Cependant, les soldats ont reçu l’autorisation de quitter le bataillon après que l’armée a tenté de les envoyer combattre et mener des missions de combat à Gaza pour lesquelles ils n’étaient pas qualifiés ou adéquatement équipés.
Les soldats ont été appelés fin décembre, mais la nouvelle brigade était mal organisée, ne disposait pas de commandant de brigade adjoint et manquait d’armes et d’officiers.
Durant la période de formation, les soldats se sont plaints de graves lacunes en matière d’équipement, de professionnalisme et de ressources humaines.
Les soldats étaient alors encore plus en colère d’apprendre que leur mission avait changé et qu’ils seraient envoyés à Gaza pour des missions de combat.
La radio a cité un soldat disant : « Nous avons reçu l’ordre de conscription et nous y avons répondu. Ils nous ont dit que notre spécialité serait de protéger les villes, et après environ une semaine d’entraînement qui s’est déroulé de manière horrible, sans munitions et sans officiers, on nous a soudainement dit qu’il y avait un ordre selon lequel l’armée israélienne avait besoin de nous pour entrer dans la bande de Gaza et nettoyer les maisons. »
Le soldat a ajouté : « Nous avons été choqués. Nous sommes tous des soldats combattants. Personnellement, j’étais dans la brigade Nahal, et le reste des soldats sont issus d’anciennes brigades d’infanterie, mais nous n’avions pas effectué de missions de réserve depuis des années. On nous a donné une arme M16, qui est tombée en morceaux entre nos mains, et il n’y avait pas de munitions pour l’entraînement. Nous avons collecté des balles au sol pour pouvoir tirer quelque chose. »
La station de radio a cité un autre soldat disant : « Il y a des gens qui se sont entraînés sans uniforme militaire. Il y a des soldats qui n’ont reçu ni chemises ni pantoufles au début. Les moyens disponibles n’étaient pas adaptés à la formation. La brigade, qui devait comprendre quatre bataillons, atteignait à peine un bataillon et demi. On ne comprend pas comment ils ont voulu introduire une force aussi peu qualifiée dans la bande de Gaza.»
L’article est publié alors que la 36e division, qui comprend des compagnies blindées, du génie et de l’infanterie, s’est retirée de la bande de Gaza après 80 jours de combats.
Le gouvernement israélien affirme que cela fait partie d’une transition planifiée de la « phase de manœuvres intensives » de sa campagne militaire à Gaza vers une phase plus ciblée qui durera jusqu’à la fin de cette année.
Dans le même temps, certains spéculent qu’Israël a été contraint de retirer certaines de ses forces en raison des lourdes pertes infligées par les combattants de la branche militaire du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam.
Israël est également confronté à des difficultés économiques, le gouvernement devant payer les salaires de centaines de milliers de soldats de réserve qui ont quitté leurs emplois civils.
Israël a envoyé également un grand nombre de soldats à la frontière nord pour soutenir les opérations contre le Hezbollah au Liban.
Le chef de l’armée israélienne a déclaré mercredi que la probabilité d’une guerre à grande échelle avec le groupe de résistance libanaise était devenue « beaucoup plus élevée ».
« Je ne sais pas quand aura lieu la guerre dans le nord, je peux vous dire que la probabilité qu’elle se produise dans les mois à venir est bien plus élevée que par le passé », a déclaré le chef de l’armée israélienne, Herzi Halevi, dans un communiqué lors d’une conférence de presse pendant une visite dans le nord d’Israël.
Article original en anglais sur The Cradle / Traduction MR