Partager la publication "Un tribunal israélien ordonne de déplacer un village palestinien pour agrandir la ville israélienne voisine"
QNN, 29 juillet 2023 – Un tribunal israélien a ordonné lundi aux familles palestiniennes du village de Ras Jrabah, dans le désert d’Al-Naqab, en Palestine occupée en 1948, de détruire leurs maisons et de quitter le village pour agrandir la ville israélienne voisine de Dimona.Le tribunal de première instance de Be’er Sheva a donné aux familles jusqu’en mars 2024 pour quitter leur village, affectant quelque 550 autochtones du village de Ras Jrabah. Les familles ont également été condamnées à payer une somme de 117.000 shekels (29.000€) pour couvrir les frais juridiques.
L’affaire Ras Jrabah a commencé en 2019 lorsque l’Autorité foncière israélienne (ILA) a déposé 10 poursuites en expulsion contre 127 habitants du village et leurs familles.
L’organisme gouvernemental a fait valoir que la présence de Ras Jrabah – qui n’est pas reconnu comme un village officiel par « Israël » – entravait l’expansion de la ville voisine de Dimona.
Dimona a été construit sur un terrain appartenant à la tribu palestinienne indigène nomade d’al-Hawashleh, qui possède également des terres dans le village voisin de Ras Jrabah.
Le gouvernement veut supprimer Ras Jrabah – une zone d’environ 34 hectares – et la remplacer par un nouveau quartier pour les citoyens israéliens, appelé Rotem, qui comprendra des milliers de logements.
Adalah, le centre juridique basé à Haïfa pour les droits des minorités arabes, qui représente les résidents palestiniens, a déclaré qu’il ferait appel de la décision.
Il a fait valoir que le tribunal avait « ignoré » les arguments des habitants dans son jugement.
« Depuis la Nakba, l’État d’Israël a utilisé une gamme d’outils et de décisions politiques pour déplacer de force les résidents bédouins du Naqab », a déclaré Adalah dans un communiqué.
« Leurs moyens de subsistance ont été confinés à des zones restreintes et à des cantons séparés, et ils ont été soumis à des conditions de vie difficiles, sans tenir compte de leurs besoins fondamentaux et de leur mode de vie.
« Le déplacement forcé des habitants de Ras Jrabah pour agrandir la ville juive de Dimona, qui a été construite sur les terres des habitants, est une preuve évidente qu’Israël commet le crime d’apartheid contre ses citoyens palestiniens*.
Selon Adalah, les habitants de Ras Jrabah ont suggéré que leur village soit intégré dans la partie nouvellement planifiée de Dimona, une demande qui a été rejetée.
Adalah a déclaré qu’il considère la décision du tribunal comme une démonstration brutale de la façon dont le régime foncier d’Israël, ainsi que les cadres juridiques qu’il a mis en place pour faciliter la dépossession, créent un système de ségrégation raciale qui équivaut au crime d’apartheid en vertu du droit international.
Près de 100.000 Palestiniens vivent dans 35 villages bédouins d’Al-Naqab et ne sont pas reconnus par le gouvernement d’occupation israélien qui considère les résidents bédouins de ces villages comme des squatteurs illégaux et ne leur fournit pas les services ou infrastructures de base, y compris l’électricité, l’eau , les égouts, les routes, les écoles ou les hôpitaux.
*et au crime de nettoyage ethnique (voir article quidjustitiae) (ndt)
Article original en anglais sur Quds News Network / Traduction MR