Sondages : Plus de 80 % des Israéliens approuvent l’expulsion forcée de la population de Gaza et une majorité s’oppose à l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza

The Cradle, 23 mai 2025. Un nouveau sondage réalisé par l’Université Penn State révèle que 82 % des Israéliens soutiennent le nettoyage ethnique de Gaza, ce qui coïncide avec les initiatives continus de Tel-Aviv pour déplacer et relocaliser de force la population de la bande de Gaza.

22 mai 2025. Un groupe d’Israéliens bloque les routes pour empêcher que les camions d’aide entrent dans Gaza. VIDEO

Ce sondage, réalisé en mars et publié par Haaretz le 22 mai, a été mené auprès de 1.005 Israéliens juifs.

À la question de savoir si l’armée israélienne devait agir conformément au récit biblique des Israélites et de leur éradication de tous les habitants de Jéricho lors de la conquête de la ville, 47 % des Israéliens ont répondu « oui ».

65 % des personnes interrogées pensent également qu’il existe une « incarnation contemporaine d’Amalek ». 93 % des 65 % interrogés estiment que « le commandement d’effacer la mémoire d’Amalek s’applique également à l’Amalek d’aujourd’hui ».

Au début de la guerre à Gaza, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a qualifié la campagne de Tel-Aviv de guerre sainte rappelant la guerre biblique contre les Amalécites, un peuple que les anciens Israélites avaient reçu l’ordre d’exterminer dans la Bible hébraïque.

« 82 % des personnes interrogées ont exprimé leur soutien à l’expulsion forcée des habitants de la bande de Gaza, et 56 % ont soutenu l’expulsion forcée des citoyens arabes d’Israël », indique Haaretz, citant le sondage, marquant une forte hausse par rapport à un sondage posant les mêmes questions il y a 20 ans.

La publication du sondage coïncide avec une nouvelle opération militaire israélienne brutale à Gaza, baptisée « Les Chariots de Gédéon ». Le but de cette opération est de placer l’ensemble de Gaza sous contrôle israélien et verra l’armée déplacer toute la population et la confiner dans une petite zone du sud de la bande.

Netanyahou a déclaré dans un discours le 21 mai que sa condition pour mettre fin à la guerre à Gaza était la mise en œuvre d’une initiative proposée par le président américain Donald Trump plus tôt cette année, qui appelle à l’expulsion de la population de la bande vers d’autres pays et à une prise de contrôle de Gaza par les États-Unis.

Des sources qui ont parlé à NBC News il y a une semaine ont déclaré que Trump travaillait sur un plan visant à « relocaliser de manière permanente » jusqu’à un million de Palestiniens de la bande de Gaza vers la Libye.

Des entreprises de sécurité américaines sont déjà dans la bande pour superviser un nouveau plan de distribution d’aide israélienne, que l’ONU et d’autres organisations internationales ont fermement condamné, étant donné qu’il repose sur un mécanisme qui déplacera davantage la population de Gaza.

Article original en anglais sur The Cradle / Traduction MR

53 % de l’opinion publique israélienne s’oppose à l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza, selon un nouveau sondage

Middle East Monitor, 22 mai 2025.- Une majorité de l’opinion publique israélienne s’oppose à l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza assiégée, selon un sondage réalisé par la chaîne israélienne Channel 13.

Environ 53 % des personnes interrogées estiment qu’Israël ne devrait pas autoriser l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza, tandis que seulement 34 % sont favorables à l’entrée de nourriture, de médicaments et d’eau essentiels dans l’enclave.

L’échantillon de l’enquête, qui incluait des citoyens palestiniens d’Israël, suggère que l’opposition à l’aide humanitaire parmi les Israéliens juifs pourrait être encore plus forte.

Réagissant à ces résultats, Ayman Odeh, un parlementaire israélo-palestinien, s’est dit alarmé. « Je ne veux pas imaginer le résultat sans les citoyens arabes. Je ne veux pas expliquer les résultats de l’enquête à mes enfants », a-t-il écrit sur X.

(…)

Malgré les appels internationaux croissants en faveur d’un cessez-le-feu et l’intensification de la crise humanitaire à Gaza, le discours public en Israël reste largement hostile à toute mesure visant à mettre fin au génocide israélien.

Cependant, les familles des prisonniers israéliens détenus à Gaza ont récemment exprimé leur vive inquiétude quant au sort de leurs proches, l’armée d’occupation israélienne ayant intensifié ses attaques contre l’enclave palestinienne. Elles ont appelé à de nombreuses reprises à la fin de l’offensive militaire israélienne, à la libération des prisonniers et à ce que le gouvernement prenne des mesures pour protéger les Israéliens détenus dans la bande de Gaza plutôt que pour protéger sa survie politique.

L’offensive militaire israélienne contre Gaza a tué plus de 53.600 Palestiniens, en majorité des femmes et des enfants. Plusieurs prisonniers israéliens ont également été tués lors des bombardements. Le territoire reste sous un siège quasi total, avec de graves pénuries de nourriture, d’eau, de médicaments et de carburant.

L’ONU a averti que si l’aide vitale n’est pas autorisée à entrer, 14.000 bébés risquent de mourir.

Article original en anglais sur Middle East Monitor / Traduction MR