L’agression de l’occupation contre Jénine et Tulkarem approche de son quatrième mois consécutif : une vague de déplacements et de destructions massives

Ramallah Mix, 14 mai 2025. – L’occupation israélienne sans précédent de Jénine, Tulkarem et de leurs camps de réfugiés approche de son quatrième mois consécutif : 114ème jour de guerre contre Jénine et son camp et 108ème jour contre Tulkarem et ses camps.

Jénine

L’armée d’occupation israélienne continue d’intensifier ses opérations de destruction au bulldozer à l’intérieur du camp de Jénine, en détruisant ses caractéristiques et en oblitérant son identité, tout en continuant d’en empêcher l’accès.

La municipalité de Jénine estime qu’au 114e jour de l’agression, les autorités d’occupation ont entièrement démoli environ 600 maisons du camp, tandis que les autres ont été partiellement endommagées et sont devenues inhabitables, tandis que l’occupation continue de tirer à balles réelles dans le camp. Des sources locales ont souligné que les effets de l’agression de l’occupation ne se limitaient pas au camp, mais s’étendaient à la ville de Jénine, causant d’importants dégâts aux installations, aux habitations et aux infrastructures, notamment dans les quartiers est et al-Hadaf.

Elle a souligné que face à la poursuite de l’agression, les familles du camp, ainsi que des centaines de familles de la ville et de ses environs, sont toujours contraintes au déplacement forcé, la municipalité de Jénine indiquant que le nombre de personnes déplacées du camp et de la ville dépassait les 22.000.

La situation économique de la ville de Jénine se détériore également, avec de lourdes pertes commerciales enregistrées suite à l’agression, estimées à environ 300 millions de dollars à ce jour. De nombreux commerces ont dû fermer suite aux opérations de bulldozers et à la destruction des infrastructures et des rues, en particulier dans les quartiers ouest, qui connaissent une paralysie économique quasi totale, sans compter la baisse des achats extérieurs à la ville.

Sur le terrain, les villages du gouvernorat de Jénine sont le théâtre d’incursions quasi quotidiennes, en raison de l’agression continue contre la ville et le camp. Des incursions quotidiennes sont enregistrées dans la plupart des villages du gouvernorat, en plus de la présence permanente de patrouilles et de véhicules d’occupation.

À l’aube d’aujourd’hui, les forces ont arrêté quatre jeunes hommes d’Anza et de Maythalon, au sud de Jénine. L’occupation a conduit ses véhicules dans les rues du Rond-Point intérieur et aux alentours du camp, notamment près de l’hôpital gouvernemental de Jénine. Elle a également pris d’assaut la ville d’Al-Silah Al-Harithiya et tiré à balles réelles sur les habitants.

Depuis le début de l’agression contre la ville et le camp le 21 janvier, 40 martyrs ont été tués, ainsi que des dizaines de blessés et d’arrestations.

Tulkarem

Les forces d’occupation israéliennes poursuivent leur agression contre la ville de Tulkarem et son camp pour le 108e jour consécutif, et contre le camp de Nour Shams pour le 95e jour, dans un contexte d’escalade croissante et de renforcements militaires continus.

La ville est le théâtre de la présence massive d’unités d’infanterie, notamment rue Naplouse, le long de la route reliant les camps de Tulkarem et de Nour Shams, en direction du rond-point Shweikeh et de la rue Al-Alimi, qui entrave la circulation des citoyens et des véhicules.

Dans le même contexte, les forces d’occupation israéliennes poursuivent leur escalade dans les camps de réfugiés de Tulkarem et de Nour Shams assiégés ; elles empêchent les citoyens d’entrer, d’inspecter leurs maisons ou de se procurer quoi que ce soit, au milieu du bruit des explosions, des tirs de balles réelles et de bombes assourdissantes dans toute la zone.

Ces derniers jours, le camp de Nour Shams a été le théâtre de démolitions et de dynamitages à grande échelle de bâtiments résidentiels dans les quartiers de Manshiyya, de l’abattoir, de la mosquée, de la clinique et des martyrs. Ces démolitions s’inscrivent dans le plan d’occupation dont le but est de démolir 106 maisons et immeubles résidentiels dans les camps de Tulkarem et de Nour Shams.

La tension persiste dans le camp, les habitants anticipant une nouvelle vague de démolitions après avoir été expulsés de force de leurs habitations.

L’occupation continue de saisir des maisons et des immeubles résidentiels de la rue Naplouse et du quartier nord voisin, les transformant en casernes militaires, après avoir expulsé les habitants de force. Des véhicules militaires sont toujours stationnés dans la zone, sachant que certains de ces bâtiments sont sous le contrôle de l’occupation depuis plus de deux mois.

L’agression israélienne et son escalade continue contre la ville de Tulkarem et ses deux camps ont entraîné la mort de 13 citoyens, dont un enfant et deux femmes, dont l’une était enceinte de huit mois, ainsi que des dizaines de blessés et d’arrestations.

Elle a également entraîné la destruction massive d’infrastructures, d’habitations, de commerces et de véhicules, victimes de démolition totale et partielle, d’incendies, de vandalisme, de pillages et de vols.

L’agression a également provoqué le déplacement forcé de plus de 4.200 familles des camps de Tulkarem et de Nour Shams, soit plus de 25.000 habitants, et la destruction totale de plus de 400 maisons et 2.573 partiellement, en plus de la fermeture de leurs entrées et allées par des monticules de terre, les transformant en zones isolées et dépourvues de tout aspect de vie.

Article original en anglais sur Ramallah Mix / Traduction MR