Israël adopte un projet de loi visant à désigner l’UNRWA comme « organisation terroriste »

MEMO, 30 mai 2024. Le parlement israélien a adopté aujourd’hui une motion préliminaire visant à approuver un projet de loi désignant l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) comme « organisation terroriste ».

Présenté par la députée Yulia Malinovsky du parti « Israël Notre Maison », le projet de loi a reçu le soutien de 42 membres de la Knesset, et six contre. Il exige que la « loi antiterroriste » soit appliquée à l’UNRWA et qu’elle mette fin à toutes les communications et relations entre Israël et l’agence. Le projet de loi prévoit également la fermeture des bureaux de l’UNRWA en Israël et applique à l’agence onusienne les dispositions du Code pénal relatives aux « organisations terroristes ».

S’il était adopté en dernière lecture, le « projet de loi visant à abolir l’immunité et les privilèges de l’UNRWA » annulerait les privilèges actuellement accordés aux employés de l’agence. Les immunités diplomatiques accordées au personnel de l’UNRWA seraient révoquées par le ministre israélien des Affaires étrangères.

Pendant ce temps, l’Autorité foncière israélienne (ILA) a informé hier l’UNRWA qu’elle devait quitter ses locaux de Jérusalem-Est à Ma’alot Dafna dans les 30 jours, suite à l’ordre du ministre du Logement Yitzhak Goldknopf d’expulser l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens de toutes les terres de l’État. Jérusalem-Est a été annexée illégalement par l’État d’occupation et est toujours un territoire juridiquement et techniquement occupé.

Dans une lettre adressée à l’UNRWA, l’ILA affirme que l’agence doit 27.125.280 NIS (7,3 millions de dollars) pour avoir opéré sur le territoire israélien sans consentement au cours des sept dernières années. La lettre de l’ILA demande également à l’UNRWA de « cesser immédiatement toute utilisation illégale [sic], de détruire tout ce que vous avez construit en violation de la loi [sic], de libérer les terres de toute personne et de les restituer à l’Autorité dans les 30 jours à partir de la date de cette lettre. »

Selon le Times of Israel, lorsque Goldknopf a annoncé pour la première fois l’expulsion prévue, il a accusé l’UNRWA « d’agir au service du Hamas et a même pris part au massacre brutal du 7 octobre », alléguant que l’agence avait agi contre Israël alors qu’elle était implantée sur le sol israélien.

A plusieurs reprises, Israël a assimilé le personnel de l’UNRWA aux membres du Hamas dans ses manoeuvres pour les discréditer ainsi que l’agence elle-même, sans fournir aucune preuve de ses allégations. L’État d’apartheid a également fait pression pour obtenir la fermeture de l’UNRWA, car c’est la seule agence des Nations Unies à avoir un mandat spécifique pour répondre aux besoins fondamentaux des réfugiés palestiniens.

Si l’agence n’existe plus, affirme Israël, alors la question des réfugiés ne doit plus exister et le droit légitime des réfugiés palestiniens de retourner dans leur terre ne sera plus nécessaire. Israël refuse ce droit au retour depuis la fin des années 1940, même si sa propre adhésion à l’ONU était conditionnée à ce que les réfugiés palestiniens soient autorisés à retourner dans leurs foyers et sur leurs terres.

Article original en anglais sur Middle East Monitor / Traduction MR