Drop Site News, 5 octobre 2025. Dix bateaux ont décollé d’Italie et d’Espagne entre le 25 et le 27 septembre, dans le cadre d’une nouvelle vague organisée par la Freedom Flotilla Coalition (FFC) et l’association locale Thousand Madleens to Gaza (TMTG), dans le but de briser le blocus illégal imposé par Israël à Gaza.
Près de 70 personnes de plus de 20 pays sont à bord, parmi lesquelles des parlementaires et des élus d’Irlande, de Belgique, d’Espagne, du Danemark, de France et des États-Unis.
Parmi eux figurent l’Irlandais Barry Heneghan, la représentante de l’État du New Hampshire Ellen Read, l’auteure irlandaise Naoise Dolan, la militante franco-malienne Assa Traoré et Karim Ali, cofondateur de l’équipe de paracyclisme de Gaza, les Sunbirds, aux côtés de médecins, d’agriculteurs et d’artistes.

Le « Conscience » (capture d’écran de la vidéo ici).
Le Conscience, un navire beaucoup plus grand, a également rejoint la mission, quittant Otrante, en Italie, le 30 septembre, avec à son bord plus de 80 personnes, dont des journalistes internationaux, des médecins et plusieurs médecins palestiniens bénévoles à Gaza. Le ferry de 68 mètres, bombardé par Israël en mai alors qu’il était à quai en Turquie lors d’une précédente mission de la Flottille de la Liberté, se rapproche maintenant des bateaux des Mille Madleens, suivis par les garde-côtes grecs pendant une partie de la journée d’hier.
« Depuis près de deux ans, l’occupation israélienne illégale empêche les journalistes internationaux d’entrer à Gaza, créant l’un des black-outs médiatiques les plus dangereux de l’histoire moderne », a déclaré la FFC. « Ce bateau est notre défi à ce silence. »
À bord du Conscience se trouve la journaliste juive yéménite basée à Paris, Noa Avishag Schnall, avec laquelle Drop Site est en contact direct pour tenir régulièrement informée de l’avancée de la flottille.
La FFC envoie des navires pour défier le blocus illégal d’Israël depuis 2010 (1). Elle travaille en collaboration avec TMTG, une nouvelle initiative lancée cette année, inspirée par les efforts antérieurs visant à lever le blocus maritime. Les navires devraient atteindre la « zone d’interception » israélienne – à environ 150 milles nautiques de Gaza – en début de semaine prochaine.
Les 11 navires de la Flottille de la Liberté portent des noms ancrés dans l’histoire, le sacrifice et la mémoire culturelle palestiniens, s’inspirant de symboles de résistance, de figures de la littérature et de la révolution, et du deuil vécu par les familles de Gaza :
1. Abd Elkarim Eid – Écrivain et intellectuel palestinien né à Beersheba en 1947, déplacé à Gaza pendant la Nakba, qui a chroniqué l’exil et la résistance jusqu’à sa mort en 2023.
2. Al-Awda (العَودة / « Le Retour ») – Signifiant « le retour » en arabe, ce nom symbolise le droit des Palestiniens au retour sur leurs terres ancestrales, faisant écho à la revendication constante de justice et de rapatriement, au cœur de la cause palestinienne, et ravivant l’héritage d’un précédent navire de la Flottille de la Liberté portant le même nom.
3. Alaa Al-Najjar – Pédiatre à Gaza, elle a perdu son mari et ses neuf enfants lors d’une frappe israélienne en mai 2025 alors qu’elle était de service à l’hôpital Nasser, symbole de la dévastation subie par les familles palestiniennes.
4. Anas Al-Sharif – Journaliste d’Al Jazeera, l’un des plus célèbres de Gaza, a été pris pour cible et tué par les forces israéliennes en août 2025. Ses reportages ont relaté l’endurance et le combat de son peuple.
5. Conscience – Un appel au monde entier pour qu’il s’oppose au blocus israélien de Gaza et assume son devoir moral d’apporter de l’aide et de faire entendre la voix des Palestiniens.
6. Gaza Sunbird – Inspiré par les Gaza Sunbirds, une équipe de paracyclisme composée d’athlètes amputés qui naviguent à travers les décombres pour distribuer de la nourriture et de l’aide, symboles de résilience et d’espoir en temps de siège.
7. Ghassan Kanafani – Auteur révolutionnaire, dramaturge et porte-parole du FPLP, assassiné par le Mossad en 1972, dont les œuvres ont donné voix à la dépossession et à la résistance.
8. Leila Khaled – Révolutionnaire du FPLP, célèbre pour les détournements d’avion de 1969 et 1970 qui ont contraint le monde à affronter la situation critique de la Palestine ; une icône durable du militantisme et de la libération des femmes.
9. Milad (ميلاد / « Naissance ») – Du mot arabe signifiant naissance, symbolisant le renouveau et la renaissance imaginée d’une Palestine souveraine.
10. L’Âme de mon âme – Du cri de Khaled Nabhan à sa petite-fille assassinée en 2023, lorsqu’il l’embrassa sur les yeux et l’appela « l’âme de mon âme », une expression qui en vint à incarner le deuil intime pendant le génocide.
11. Umm Saad – Titre de la nouvelle de Ghassan Kanafani qui dépeint la mère palestinienne archétypale : résiliente, sacrificielle et inébranlable dans son engagement en faveur de la libération alors qu’elle envoie son fils rejoindre la résistance des fedayins.
1) Note ISM-France. Cette date est inexacte.
« Le Free Gaza Movement, créé en 2006 lors du début du blocus israélien sur Gaza, a lancé 15 flotilles depuis août 2008, dont 5 ont réussi à atteindre Gaza. Après l’opération « Plomb durci », l’armée israélienne a attaqué les embarcations à trois reprises.
Quinze flottilles ou vagues ont été lancées depuis août 2008, dont cinq ont réussi à atteindre Gaza. Après l’opération « Plomb durci », l’armée israélienne a attaqué nos embarcations à trois reprises. Lors de notre attaque en juillet 2009, Free Gaza a décidé d’organiser une flottille beaucoup plus importante avec l’aide de l’IHH, de la Campagne européenne pour la fin du siège et de trois autres initiatives de moindre envergure. Nous avons appareillé en mai 2010, sous le nom de Flottille de la Liberté I. Il s’agissait de notre neuvième voyage. L’attaque meurtrière d’Israël contre les six embarcations a fait dix morts et plus de soixante blessés (…) » – sur le navire turc Mavi Marmara.