La déclaration de Trump de mettre fin à la guerre à Gaza est un autre « mensonge » pour sauver Netanyahou et son État 

Abdel Bari Atwan, 25 septembre 2025. La réunion tenue par le président américain Donald Trump avec huit dirigeants et responsables arabes et musulmans en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York s’apparentait à une « convocation » pour adopter un plan en 21 points qui n’apporte rien de nouveau. Ces mêmes points ont été discutés pendant 23 mois de négociations menées par l’administration américaine au Caire et à Doha, sous le titre « mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza ».

Le président américain Donald Trump rencontre des dirigeants arabes et musulmans pour discuter de la situation à Gaza, en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, le 23 septembre 2025.

Aussi, pour ne pas être accusé de généralisation, on peut résumer ces points réitérés ainsi : la libération immédiate de tous les prisonniers, un cessez-le-feu permanent, un retrait progressif des forces israéliennes, la formation d’une administration de tutelle pour le secteur dans la phase d’après-guerre, sans aucune présence du mouvement Hamas, une représentation limitée de l’autorité, la supervision par une force militaire arabe, islamique et palestinienne (symbolique), et enfin un financement arabe et islamique pour la reconstruction de Gaza, sans un seul dollar des États-Unis ou des pays européens. Comme d’habitude, Israël détruit et l’argent arabe reconstruit, à l’image de ce qui s’est passé au Liban.

Il n’est aucune mention d’une solution à long terme, y compris la solution à deux États actuellement débattue.

Ce projet américain n’est pas motivé par la compassion envers les Palestiniens ni par le désir de mettre fin aux massacres de la guerre génocidaire dans la bande de Gaza, mais plutôt par le souci de préserver l’État d’occupation israélien du danger d’un isolement international croissant. Le président Trump l’a dit littéralement, et il n’a pas du tout mentionné la guerre génocidaire ni la famine, car il refuse de reconnaître leur existence. Comment pouvons-nous faire confiance à un tel plan conçu par Tony Blair, l’ancien Premier ministre britannique aux mains tachées du sang des frères irakiens et qui fut l’un des principaux artisans de leur extermination et de leur destruction, et Jared Kushner, gendre du président Trump et disciple assidu de Netanyahou, artisan de l’« Accord du siècle » et qui voit le monde arabe comme une opération immobilière destinée à s’enrichir de milliards, y compris Gaza, la « Riviera » ? Le principal commanditaire de ce plan empoisonné et piégé est Ron Dermer, le ministre israélien des Affaires stratégiques, qui est la version la plus détestée et génocidaire de son mentor, Netanyahou, envers les Palestiniens et tous les Arabes.

Nous sommes étonnés que certains des dirigeants arabes et musulmans présents à la réunion avec Trump aient affiché le sourire aux lèvres. Même le président turc Recep Tayyip Erdoğan a qualifié la réunion de « fructueuse », et cette impression a été partagée par le roi Abdallah II de Jordanie, le cheikh Tamim ben Hamad, l’émir du Qatar, et le président égyptien Abdel Fattah el-Sissi, qui n’y a pas assisté mais s’est fié aux informations transmises par M. Mostafa Madbouly, son Premier ministre, qui dirigeait la délégation de son pays aux réunions de l’Assemblée générale des Nations Unies. Sur quoi fondaient-ils cet optimisme alors que les massacres persistent et qu’aujourd’hui seulement, plus de 70 martyrs sont tombés ?

On ignore pourquoi le président indonésien, M. Prabowo Subianto, a été invité à cette réunion, au lieu de plus de 33 pays islamiques. Cette invitation suscite inquiétude et suspicion. Confirme-t-elle les nouvelles selon lesquelles l’Indonésie serait prête à accueillir des centaines de milliers de personnes déplacées de la bande de Gaza, conformément au plan américano-israélien visant à vider la bande de Gaza de ses habitants ? Ou à envoyer des milliers de soldats occuper le secteur et éliminer la résistance ?

Il s’agit d’un nouveau piège américain de tromperie et de ruse, considéré comme un chapitre des négociations qui ont duré 23 mois, et peut-être un prétexte pour les poursuivre, fournissant à Netanyahou et à son armée des prétextes pour poursuivre le génocide et achever le projet de déplacement.

Comment l’Amérique envisage-t-elle un « mariage » arabo-islamique auquel manquent les futurs mariés et leurs familles, à savoir le mouvement Hamas, et même l’Autorité palestinienne soumise et complice, à qui l’administration Trump a retiré le visa d’entrée au président palestinien Mahmoud Abbas et l’a empêché d’assister aux réunions de l’Assemblée générale des Nations Unies, acte d’humiliation et de déchéance supplémentaire, malgré la concession de 80 % du territoire historique de la Palestine, l’emploi de 60.000 hommes pour protéger les colonies et leurs colons, et la lutte contre la résistance légitime à Jénine, Tulkarem, Naplouse et dans toutes les villes palestiniennes occupées, et le fait d’être le seul au monde à avoir félicité le président israélien à l’occasion du Nouvel An juif ?

S’il avait vraiment pris ce plan au sérieux, le président Trump aurait immédiatement mis fin aux massacres israéliens dans la bande de Gaza pour prouver ses bonnes intentions. Il aurait invité Khalil al-Hayya, chef de la délégation de négociation du Hamas, à participer à la réunion. Rien ne justifie son exclusion, car ses envoyés, menés par Weitkoff, ont rencontré des représentants du Hamas, et cette réunion est enregistrée en audio et vidéo. Cependant, Trump, qui a donné le feu vert à Netanyahou et au Mossad pour bombarder Doha, refuse sa présence ; il souhaite son assassinat ainsi que celui de tous ses camarades.

Et à propos de Wittekov, l’envoyé américain au Moyen-Orient, nous avons été frappés par sa déclaration : « L’accord est très proche, et nous pourrions l’annoncer dans les prochains jours.» Nous avons recensé plus de sept déclarations similaires de sa part, presque mot pour mot, au cours des neuf derniers mois au moins, depuis son entrée en fonction, révélant l’ampleur de la tromperie, des déformations et des mensonges.

Nous souhaitons que les dirigeants arabes et musulmans, qui ont exprimé à la hâte leur optimisme quant aux 21 points de Trump, attendent un peu et réservent leurs opinions et évaluations de la rencontre avec Trump jusqu’à lundi prochain, lorsque Netanyahou, qui rencontrera Trump à la Maison Blanche, exprimera son opinion sur ces points. Malheureusement, leur précipitation révèle qu’ils ne connaissent ni Trump, ce menteur inconstant, ni son véritable maître, Netanyahou, devenu le dirigeant de facto des États-Unis et celui qui a le dernier mot.

Article original en anglais sur raialyoum.com / Traduction MR