Partager la publication "L’ancien chef de l’armée israélienne admet qu’il y a plus de 200.000 victimes palestiniennes à Gaza"
Middle East Eye, 13 septembre 2025. L’ancien commandant de l’armée israélienne Herzi Halevi a déclaré que plus de 200.000 Palestiniens avaient été tués ou blessés lors de la guerre israélienne contre Gaza, et que « pas une seule fois » pendant le génocide, l’armée n’avait été contrainte par des conseils juridiques.
Plus de 10 % des 2,2 millions d’habitants de Gaza ont été tués ou blessés, soit « plus de 200.000 personnes », a déclaré Halevi lors d’une réunion publique dans le sud d’Israël en début de semaine. Halevi a dirigé l’offensive israélienne contre Gaza pendant les 17 premiers mois de la guerre avant de démissionner de son poste de chef d’état-major en mars à cause du manquement massif à la sécurité du 7 octobre 2023.
Ce chiffre concorde avec les estimations du ministère palestinien de la Santé à Gaza, qu’Israël a rejetées, bien que les Nations Unies et les agences humanitaires internationales les considèrent comme fiables.
De nombreux rapports faisant autorité, rédigés par des groupes israéliens, palestiniens et internationaux de défense des droits humains, ont conclu qu’Israël commettait un génocide à Gaza, citant des preuves de ses actes de meurtre et de destruction, ainsi que des preuves de son intention de détruire les Palestiniens en tant que groupe dans l’enclave assiégée.
D’éminents experts en droit international et sur l’holocauste ont également déclaré à Middle East Eye que les actions d’Israël à Gaza remplissaient les conditions légales d’un génocide.
« Ce n’est pas une guerre gentille. Nous y sommes allés très fort dès la première minute. Malheureusement pas plus tôt », a déclaré Halevi, dans un enregistrement publié par le site d’information israélien Ynet.
Halevi a insisté sur le fait que l’armée israélienne respecte le droit international humanitaire, mais a déclaré que les conseils juridiques n’avaient jamais restreint ses actions.
« Personne ne m’a jamais restreint. Pas une seule fois. Pas même l’avocat général militaire [l’avocate générale Yifat Tomer-Yerushalmi] qui, soit dit en passant, n’a pas le pouvoir de me restreindre », a-t-il déclaré.
Outre l’enregistrement, Ynet a cité séparément Halevi : « Certains conseillers juridiques disent : « Nous saurons comment défendre cela légalement dans le monde », et c’est très important pour l’État d’Israël.»
La semaine dernière, la plus grande association mondiale de spécialistes du génocide a adopté une résolution, approuvée par 86 % de ses membres, affirmant qu’un génocide est en cours à Gaza.
La résolution stipule : « La politique et les actions d’Israël à Gaza correspondent à la définition juridique du génocide énoncée à l’article II de la Convention des Nations unies pour la prévention et la répression du crime de génocide (1948). »
La Cour internationale de justice enquête également sur Israël pour génocide, tandis que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant font l’objet de mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale pour crimes de guerre à Gaza.
Le mois dernier, la famine a été officiellement déclarée à Gaza après des mois de blocus total et de graves pénuries alimentaires imposées par Israël.
Au 5 septembre, au moins 361 Palestiniens sont morts de malnutrition, dont 124 enfants, a indiqué l’Organisation mondiale de la santé dans un rapport publié mercredi.
Article original en anglais sur Middle East Eye / Traduction MR