Partager la publication "La Palestine perdure : Pourquoi rien ne peut interdire la solidarité"
Adnan Hmidan, 5 juillet 2025. L’histoire, et les dures leçons de notre époque, nous ont montré que ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts. La solidarité pour une cause juste n’a pas besoin de permission. Elle ne requiert ni licence, ni approbation officielle, ni affiliation politique. La justice ne se définit pas par des décisions de justice ou des lignes de parti ; elle vit dans les consciences. Elle vibre au cœur bien avant d’être scandée dans la rue.

Manifestation de solidarité devant la Cour royale de justice alors que la cofondatrice de Palestine Action, Huda Ammori, poursuit le ministre de l’Intérieur devant la Haute Cour sur l’interdiction du groupe comme organisation terroriste à Londres, au Royaume-Uni, le 4 juillet 2025. [İlyas Tayfun Salcı – Anadolu Agency]
Nous avons déjà vu cela.
Combien de mouvements ont été écrasés avant de prospérer ? Combien de voix ont été réduites au silence, pour finalement résonner plus fort à travers le monde ?
Souvenez-vous du Congrès national africain (ANC) sous l’apartheid en Afrique du Sud : il était interdit, mis sur liste noire et qualifié de terroriste. Nelson Mandela est resté sur les listes de surveillance occidentales du terrorisme jusqu’à une décennie seulement avant sa mort. Pourtant, les mêmes dirigeants qui l’avaient autrefois condamné l’ont ensuite salué comme un héros de la justice.
Ici, en Grande-Bretagne, nous en avons également été témoins. La solidarité avec le Vietnam, l’Afrique du Sud et l’Irak a suscité l’indignation médiatique et la résistance politique. Mais à maintes reprises, ces mouvements ont remporté l’argument moral, même lorsqu’ils ont perdu l’argument politique.
Soyons honnêtes : il ne s’agit pas d’un groupe, d’un slogan ou d’une décision de justice.
Aujourd’hui, il s’agit de la Palestine, une terre assiégée depuis des générations, bombardée sans conséquences, où des enfants sont tués sans que personne ne rende de comptes. Et il s’agit de l’inspiration que la Palestine continue d’offrir à quiconque est guidé par sa conscience.
Alors, lorsque nous entendons des débats sur « qui est autorisé à faire preuve de solidarité » ou sur les slogans « acceptables », ne nous laissons pas distraire. Ce sont des distractions superficielles, destinées à brouiller le véritable problème : l’oppression continue de tout un peuple.
Soyons clairs.
On peut interdire une banderole.
On peut mettre fin à une campagne.
On peut diffamer un radiodiffuseur.
On peut radier une organisation.
Mais peut-on empêcher un étudiant de pleurer Gaza ?
Peut-on essuyer les larmes d’une mère qui regarde les images d’enfants palestiniens assassinés ?
Peut-on faire taire un enseignant qui explique la Nakba à ses élèves ?
Peut-on empêcher un commerçant de choisir de ne pas vendre des produits liés à l’occupation ?
C’est impossible.
Parce qu’on ne peut pas interdire la conscience.
On ne peut pas contrôler le cœur.
Et les mots prononcés avec conviction trouveront toujours un chemin, même lorsque tous les micros sont éteints.
Non, ce combat n’est pas facile. Il ne l’a jamais été. Et cela pourrait devenir encore plus difficile.
Mais c’est là toute sa dignité.
Défendre ce qui est juste, en sachant que cela pourrait vous coûter votre emploi, votre réputation, votre confort, et ne pas reculer.
Tenir bon, non pas parce qu’on est assuré d’une victoire demain, mais parce qu’on refuse de soutenir l’oppresseur aujourd’hui.
Les mouvements vont et viennent. Les drapeaux se lèvent et s’abaissent. Les noms changent.
Mais la cause demeure.
La Palestine survivra dans ce pays tant que les cœurs battront, tant que les gens s’en soucieront et tant qu’il y aura des voix prêtes à dire la vérité, quel qu’en soit le prix.
Article original en anglais sur Middle East Monitor / Traduction MR