Quds News Network, 26 avril 2025. – De nouveaux témoignages alarmants ont révélé les horribles pratiques de torture pratiquées au sein du centre de détention militaire israélien de Sde Teiman.

L’avocat palestinien Khaled Mahajneh, intervenant sur le podcast Jisr, a partagé des détails effrayants après avoir visité le centre en juin 2024. Mahajneh, qui travaille pour la Commission des affaires des prisonniers palestiniens, a été le premier avocat autorisé à entrer à Sde Teiman.

« Ce qui se passe à Sde Teiman est indescriptible », a déclaré Mahajneh. Il a confirmé que les soldats israéliens agissent en toute impunité, commettant des exactions généralisées contre les otages palestiniens de Gaza.

Une détenue âgée a été déshabillée, violée alors qu’elle était menottée par des soldats, hommes et femmes, et humiliée sous les yeux et les rires des autres. Pendant ce temps, les détenus étaient contraints d’assister à cette scène horrible.

Le centre de détention, décrit Mahajneh, est un vaste espace ouvert, dépourvu de véritables locaux. Chaque détenu est enchaîné dans un minuscule espace carré, interdit de mouvement, quelles que soient les conditions météorologiques. Les détenus sont contraints d’assister à des séances de torture brutales.

Des médecins israéliens amputent les membres des détenus sans anesthésie. Les chaînes, restées en place pendant des mois sans être retirées, transpercent la chair et les os. Il est interdit aux détenus de pleurer, de crier ou de manifester la moindre émotion.

« On a les yeux bandés, on sent son propre sang emplir l’espace, et les autres détenus, jeunes et vieux, sont contraints de regarder », explique Mahajneh.

Des soldats insultent régulièrement les détenus et brûlent des exemplaires du Coran à l’intérieur du centre.

« J’ai vécu sous le régime israélien en Palestine occupée en 1948 et je connais le racisme d’Israël », a déclaré Mahajneh. « Mais je n’aurais jamais imaginé voir des femmes soldats participer à des viols sur des détenus. »

L’avocat a détaillé comment les soldats utilisaient des matraques, des fusils et des extincteurs pour agresser sexuellement des prisonnières. Des tuyaux d’extincteurs étaient insérés dans le corps des détenus et remplis de produits chimiques.

Mahajneh a également rencontré Ismail Al-Sayfi, 16 ans, originaire de Gaza. Le garçon a passé une année entière à Sde Teiman, enchaîné et portant les mêmes vêtements. Sa famille ignorait même qu’il était en vie. « Je me souviens encore de la joie d’Ismail lorsque je lui ai annoncé que sa famille était saine et sauve », a déclaré Mahajneh.

Ces révélations concordent avec des informations antérieures parues dans les médias israéliens.

Une enquête menée par Haaretz a recueilli les témoignages de soldats, de médecins et d’ouvriers israéliens ayant servi à Sde Teiman. Ils ont décrit des passages à tabac systématiques, des violences sadiques et une déshumanisation systématique. Un soldat a admis que les détenus étaient considérés comme « moins qu’humains ». D’autres ont décrit des détenus aux jambes cassées, contraints de se lever pour l’appel, et battus davantage s’ils n’y parvenaient pas.

La brutalité n’était pas fortuite. Les soldats ont déclaré avoir été encouragés à garder le silence. « Ce qui se passe à Sde Teiman reste à Sde Teiman », se souvient avoir entendu à plusieurs reprises un soldat.

Certains soldats ont exprimé leur loyauté envers les méthodes de l’armée, même s’ils ont été témoins d’actes de sadisme. L’un d’eux a admis que les soldats battaient les détenus « pour se venger » de l’opération militaire du 7 octobre.

Des images de sécurité divulguées par la Douzième chaîne israélienne montrent des soldats israéliens violant un détenu palestinien à Sde Teiman.

Malgré l’indignation internationale, l’armée israélienne maintient Sde Teiman en activité. Tous les détenus qui s’y trouvent sont des civils enlevés à Gaza pendant le génocide israélien en cours.

Les groupes de défense des droits de l’homme affirment que les abus commis à Sde Teiman révèlent la politique systématique de torture, de déshumanisation et de crimes de guerre d’Israël contre les Palestiniens – une tendance qui s’est intensifiée depuis le début du génocide le 7 octobre.

Article original en anglais sur Quds News Network / Traduction MR