Partager la publication "Malgré le cessez-le-feu à Gaza, un boycott douloureux reste indispensable"
Mustafa Abdulsalam, 19 février 2025. La campagne de boycott des entreprises internationales qui soutiennent Israël se poursuit malgré le cessez-le-feu à Gaza. Un boycott douloureux, qui inquiète ces entreprises, notamment Starbucks, KFC, Pizza Hut, McDonald’s et Carrefour.
La campagne couvre également le boycott des produits israéliens dans le monde entier. Un récent rapport de l’Anholt-Ipsos Nation Brands Index (NBI), publié par des journaux et des sites Web israéliens, dont Globes, a indiqué que les exportations israéliennes sont désormais en grand danger en raison du rejet généralisé à l’échelle mondiale des produits étiquetés « Made in Israel ». Les consommateurs et les marchés avertis évitent, semble-t-il, les produits israéliens.
Cette semaine, le PDG de Starbucks, Brian Niccol, a reconnu l’impact du boycott sur les bénéfices et les revenus de l’entreprise dans le monde entier lors d’un événement rare lors de sa visite aux Émirats arabes unis il y a quelques jours. Il a appelé à la fin du boycott de l’entreprise, qui s’est renforcé pendant le génocide israélien des Palestiniens à Gaza.
- Il a ajouté que l’impact négatif du boycott ne se limitait pas à la région MENA ; il a également affecté les ventes de Starbucks aux États-Unis.
Le PDG de Starbucks ne s’est pas arrêté là. Il a essayé de distancier son entreprise de l’accusation selon laquelle elle soutiendrait l’armée d’occupation et a catégoriquement nié avoir soutenu la guerre d’Israël dans la bande de Gaza. « Le boycott et tout le cycle d’information. C’est vraiment malheureux parce que, évidemment, cela nuit à la marque et à nos partenaires dans les magasins », a déclaré Niccol à Bloomberg. « Vous savez que nous n’avons jamais soutenu aucune armée. » Il a affirmé que l’entreprise n’avait fourni aucun financement au gouvernement israélien.
En Turquie, le boycott a connu un succès majeur, KFC et Pizza Hut ayant fermé leurs portes après avoir été confrontés à une grave crise financière en raison d’un boycott suivi par la population turque. La société mère Yum! Brands, qui possède KFC et Pizza Hut, a annoncé la résiliation du contrat de franchise avec la société IS Gida, l’opérateur de restaurants local en Turquie, entraînant la fermeture de 537 succursales. L’entreprise turque s’est déclarée en faillite avec des dettes dépassant les 7,7 milliards de livres turques (environ 214 millions de dollars).
Par ailleurs, la chaîne de supermarchés Carrefour a fermé ses portes dans deux pays arabes, la Jordanie et Oman, et a décidé de réduire ses activités dans d’autres pays arabes après avoir fait face à une campagne populaire féroce en raison de son soutien à l’armée d’occupation. La chaîne française n’a pas réussi à convaincre les clients de revenir dans ses magasins.
Compte tenu du boycott continu de ses produits et de ses succursales en raison de son soutien aux crimes génocidaires israéliens contre les Palestiniens dans la bande de Gaza, la société Americana Restaurants a annoncé il y a quelques jours que ses bénéfices avaient chuté de 39 % en 2024.
- Cette baisse expose la situation difficile à laquelle sont confrontées les grandes marques qui soutiennent l’occupation.
Americana Restaurants est le plus grand opérateur de restauration de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, exploitant les marques Hardee’s, Krispy Kreme et TGI Friday’s, entre autres.
Malgré des centaines de millions de dollars dépensés en campagnes de marketing pour augmenter la demande de leurs boissons gazeuses dans les pays à majorité musulmane, les grandes entreprises de boissons, dont Pepsi et Coca-Cola, sont toujours boycottées dans de nombreux endroits, en particulier après le succès des boissons locales qui les ont remplacées pendant les 15 mois de guerre contre Gaza.
En Europe, les campagnes de boycott des entreprises et des marques qui soutiennent l’occupation se poursuivent, compte tenu de la guerre en cours contre les Palestiniens en Cisjordanie occupée et de l’existence de boissons alternatives telles que Gaza Cola et Palestine Cola.
Et c’est là un élément déterminant. Il se peut qu’il y ait un cessez-le-feu à Gaza, mais des dizaines de milliers de Palestiniens sont déplacés par les troupes israéliennes en Cisjordanie et des centaines ont été tués. Les boycotts doivent se poursuivre jusqu’à la fin de l’occupation. Rien de moins n’est acceptable.
Article original en anglais sur Middle East Monitor / Traduction MR