Le nettoyage ethnique en Cisjordanie continue

Diana Khwaelid, 5 février 2025. Israël mène des expéditions militaires massives pour déplacer les habitants des camps du nord de la Cisjordanie, avec une violence sans précédent depuis la deuxième Intifada. Depuis le 7 octobre, les attaques israéliennes contre les villes de Cisjordanie, en particulier dans le nord, n’ont pas cessé. Nous parlons des villes de Jénine, Tulkarem, Tubas, Naplouse et Qalqilya.

Destruction des camps de réfugiés palestiniens

Fin janvier, Israël a mené une attaque militaire de grande envergure dans la ville de Jénine, au nord de la Cisjordanie, qui dure depuis dix jours jusqu’à présent.

Ses opérations militaires visent le camp de réfugiés de Jénine, divers quartiers de la ville et certains villages voisins. Le camp de Jénine est devenu un lieu impropre à l’habitation humaine, des dizaines de maisons ont été détruites et bombardées, et les quartiers et les rues du camp ont déjà été détruits. Les conduites d’eau, d’électricité et les infrastructures sont en morceaux.

Un bloc résidentiel et un quartier entier ont été complètement détruits par les bombardements aériens.

Transformer le camp de Jénine en camp de Jabalia à Gaza

C’est ce que de hauts responsables israéliens ont promis avant le début de la récente opération militaire en Cisjordanie, en particulier dans le nord de la Cisjordanie. L’occupation israélienne poursuit son agression contre Jénine, Tulkarem et Tubas ; elle a tué 29 martyrs, fait des dizaines de blessés, des arrestations, démoli des maisons et provoqué des déplacements forcés. Au milieu de destructions généralisées de biens et d’infrastructures.

JÉNINE

Jénine, pour le quinzième jour consécutif, l’occupation poursuit son agression contre la ville de Jénine et son camp, qui a jusqu’à présent fait 25 martyrs, des dizaines de blessés, des arrestations et la démolition de dizaines de maisons, au milieu d’un vaste processus de déplacement qui a touché 15.000 citoyens.

Hier matin 4 février, l’armée d’occupation a forcé les résidents des bâtiments surplombant le camp de Jénine à évacuer, alors que plusieurs véhicules militaires étaient stationnés à proximité des bâtiments.

Les immeubles résidentiels et les appartements sont vidés, les citoyens déplacés de force.

Dans le camp, les forces d’occupation ont simultanément fait exploser une vingtaine de bâtiments dans la partie est, après les avoir piégés, ce qui a causé des dommages à certaines sections de l’hôpital public de Jénine, sans que des blessés ne soient enregistrés. L’occupation continue de pousser ses renforts vers la ville depuis le point de contrôle militaire de Jalama, tandis que ses bulldozers continuent de détruire des maisons dans la voie de jonction, avec environ 15.000 personnes déplacées du camp de Jénine, le quartier ciblé, réparties dans 39 collectivités locales du gouvernorat de Jénine et de ses villes.

TULKAREM

Pour le neuvième jour consécutif, l’occupation poursuit son agression contre la ville de Tulkarem et son camp de réfugiés, entraînant le martyre de quatre citoyens, dans des conditions humanitaires extrêmement difficiles.

Les forces d’occupation continuent de pousser davantage leurs véhicules dans la ville et son camp depuis le camp militaire de « Tasnouz » à l’ouest de Tulkarem, et déploient des patrouilles d’infanterie en grand nombre dans les rues, les quartiers et le centre du marché aux légumes, ratissant et fouillant entre les maisons et les ruelles et harcelant les citoyens.

Ces forces continuent également d’assiéger l’hôpital gouvernemental Thabit Thabit, entraver le travail des ambulances et de leurs équipes médicales, et les a soumis à des inspections et à des enquêtes sur le terrain, tandis qu’elles ont transformé en casernes militaires et en emplacements pour les tireurs d’élite les bâtiments qui entoure l’hôpital.

Le 2 février, les équipes du Croissant-Rouge palestinien ont réussi à atteindre un homme âgé dans le camp de réfugiés de Tulkarm après de multiples tentatives infructueuses en raison du refus répété de l’occupation de leur laisser l’accès. Ils l’ont trouvé sans nourriture ni eau depuis cinq jours, ce qui a gravement affecté sa santé. Il a été transféré à l’hôpital gouvernemental Thabet Thabet à Tulkarm. (vidéo PRCS)

Les forces d’occupation ont intensifié leurs violations contre les citoyens de la ville et de son camp à travers une série d’attaques, qui comprenaient des raids sur les maisons, forçant leurs propriétaires à fuir, vandalisant et volant leur contenu, faisant exploser et détruisant un certain nombre d’entre elles, en plus de restreindre les mouvements, tout en saisissant des bâtiments commerciaux et résidentiels et en les transformant en casernes militaires et en lieux pour les tireurs d’élite.

Dans le camp de Tulkarem, les forces d’occupation continuent de déployer un grand nombre de soldats d’infanterie dans tous ses quartiers et ruelles, de faire des raids sur les maisons, de forcer les résidents à les quitter, de saisir des bâtiments élevés et de les transformer en plates-formes de tireurs d’élite et de tirer sur les citoyens, ce qui a conduit à la blessure d’un citoyen (40 ans), abattu par un tireur d’élite de l’armée d’occupation posté à l’intérieur de l’un de ces bâtiments.

Le camp de Tulkarem vit dans une situation humanitaire très dure, alors que les bulldozers de l’occupation ont détruit partiellement ou totalement des maisons et des magasins, en faisant exploser un certain nombre et en brûlant d’autres, et que les infrastructures ont été détruites, ce qui a entraîné la coupure de l’eau, de l’électricité, des communications et d’Internet, rendant difficile la réparation des équipements par les équipes spécialisées de la municipalité et d’autres, car l’occupation les a empêchés d’entrer dans le camp. La situation des citoyens qui sont encore chez eux, les personnes âgées, les malades, les femmes et les enfants, a également été aggravée par la pénurie de nourriture, de médicaments, d’eau potable et de lait maternisé.

TUBAS

Pour le troisième jour consécutif, l’occupation assiège le camp d’AL-FARA’ et la ville de Tamoun au sud de Tubas, au milieu d’arrestations, de bulldozers d’infrastructures et de forçage des citoyens à fuir.

Depuis le début de l’assaut, les forces d’occupation israéliennes ont détruit au bulldozer les routes et les infrastructures menant au camp d’AL-FARA’, en plus de fermer toutes les entrées de celui-ci avec des monceaux de terre et de piller les maisons à proximité du camp, forçant ses résidents à partir et transformant les maisons en casernes militaires.

Les forces d’occupation israéliennes ont également pillé les maisons des citoyens à la périphérie de la ville de Tamun, déplaçant de force les résidents, leur donnant l’ordre de ne pas revenir avant dix jours.

Les conduites d’eau ont été détruites entre la ville de Tamun et le village d’Atouf, en plus de la fermeture de la route reliant les deux zones avec des amas de terre.

L’occupation continue de pousser des renforts militaires vers Tamun et le camp d’AL-FARA’, tandis que les avions de reconnaissance israéliens continuent de voler intensément dans le ciel du gouvernorat.

Selon le Bureau des médias des prisonniers, les forces d’occupation israéliennes ont arrêté 55 Palestiniens lors de leur invasion en cours à Tamun, au sud de Tubas, pour le cinquième jour consécutif.

Selon le ministère palestinien de la Santé : le nombre de martyrs palestiniens en Cisjordanie depuis le début de cette année 2025 a atteint 70 martyrs.

38 martyrs à Jénine ; 15 martyrs à Tubas ; 5 martyrs à Tulkarem ; 3 martyrs à Hébron ; 2 martyrs à Bethléem ; 6 martyrs à Naplouse ; 1 martyr à Jérusalem.

10 d’entre eux sont des enfants, 2 d’entre eux sont des femmes, 2 d’entre eux sont des personnes âgées.

Article original en anglais sur ISM-Palestine / Traduction MR