Partager la publication "Témoignages de Gazaouis : La survie qui s’organise au jour le jour dans l’enfer de Gaza – partie 233 / 27 novembre – 417 jours de guerre à Gaza : Une catastrophe humanitaire qui touche tous les aspects de la vie"
Brigitte Challande, 27 novembre 2024. Abu Amir envoie son texte quotidien sur le désastre quotidien qui perdure à Gaza.
« Après 417 jours d’agression continue contre Gaza, la population vit une situation humanitaire catastrophique sans précédent. L’offensive, qui n’a épargné aucun aspect de la vie, a entraîné l’effondrement de toutes les infrastructures vitales, de la santé à l’éducation, en passant par la sécurité et le logement. Les habitants, déjà soumis à un blocus prolongé, font aujourd’hui face à des crises multiples qui s’aggravent chaque jour, transformant la bande de Gaza en l’un des pires drames humanitaires de l’histoire contemporaine.
La santé en crise dans le nord de Gaza
Dans le nord de la bande de Gaza, les hôpitaux sont sur le point de s’effondrer. Les infrastructures médicales, gravement endommagées par les bombardements, ne peuvent plus répondre aux besoins croissants des blessés et des malades. La pénurie aiguë de médicaments et de fournitures médicales aggrave la souffrance des patients, obligeant les médecins à prendre des décisions déchirantes sur les priorités de traitement, faute de moyens pour sauver des vies. Le personnel médical travaille sans relâche dans des conditions désastreuses, mais l’épuisement et le manque de ressources transforment chaque jour en une véritable épreuve. Les enfants, les femmes et les personnes âgées, qui constituent une grande partie des victimes, n’ont pas accès aux soins médicaux appropriés, ce qui entraîne une augmentation alarmante des décès évitables.
L’exode des familles : un calvaire sans fin
Les bombardements incessants ont forcé des milliers de familles à fuir leurs maisons dans le nord de Gaza, laissant tout derrière elles pour chercher un abri. Les camps temporaires qui les accueillent sont surpeuplés et manquent des infrastructures de base, transformant leur quotidien en un enfer. Avec l’arrivée de l’hiver, ces familles souffrent du froid glacial, leurs tentes étant régulièrement inondées par les pluies. Les enfants, qui devraient trouver chaleur et sécurité dans leurs maisons, se retrouvent aujourd’hui exposés au froid, sans vêtements adéquats ni couvertures pour les protéger.
Une montée en flèche des crimes et de la violence
Au milieu de cette destruction généralisée, la violence et les crimes se multiplient. Des individus armés, profitant du chaos et de l’absence d’autorité, commettent des actes de violence, notamment des meurtres et des vols. Chaque jour, des innocents sont pris pour cibles, que ce soit chez eux ou dans les rues, tandis que les habitants vivent dans la peur constante face à l’insécurité croissante.
Le sud de Gaza : Une crise humanitaire qui s’aggrave
Dans le sud de la bande de Gaza, la situation humanitaire est tout aussi désastreuse. Les marchés sont presque vides en raison de la pénurie de marchandises provoquée par la fermeture continue des points de passage et les restrictions sévères imposées aux mouvements. Les prix élevés des produits de base exacerbent les souffrances des familles, qui peinent à subvenir à leurs besoins essentiels. Cette crise économique est aggravée par les pratiques de certains commerçants qui exploitent la situation pour monopoliser les marchandises et augmenter les prix, rendant la vie encore plus insupportable pour la population. De nombreuses familles dépendent désormais uniquement de l’aide humanitaire, qui arrive en quantités insuffisantes et de manière irrégulière, laissant les femmes et les enfants particulièrement vulnérables face à la malnutrition et aux maladies.
Les déplacés : entre le froid et les inondations
Les déplacés, qui ont fui les zones de conflit, vivent dans des camps de fortune dépourvus des services de base. L’hiver a aggravé leur souffrance, les pluies incessantes inondant leurs tentes et laissant les enfants et les adultes exposés aux maladies liées au froid et à l’humidité. Ces familles, qui ont tout perdu à cause de l’agression, se retrouvent aujourd’hui confrontées à des conditions de vie inhumaines, sans soutien suffisant pour alléger leur calvaire.
L’agression comme cause principale de la catastrophe
Toutes ces tragédies, du nord au sud de Gaza, trouvent leur origine dans l’agression continue contre le territoire. La destruction massive des infrastructures, qu’il s’agisse des hôpitaux, des écoles ou des habitations, a laissé les habitants sans refuge ni espoir. Les crises successives, qu’il s’agisse de l’effondrement du système de santé, des déplacements massifs, de la pauvreté ou de l’insécurité, sont les conséquences directes de cette offensive qui n’a épargné personne.
Conclusion : Un appel à une action internationale urgente
Après 417 jours de guerre, un véritable désastre humanitaire frappe Gaza, menaçant la vie d’une génération entière. La population a besoin d’une intervention internationale urgente pour mettre fin à cette agression et traiter ses conséquences humanitaires. Le silence du monde face à cette tragédie qui s’aggrave de jour en jour est inacceptable. Gaza a besoin non seulement d’aide humanitaire immédiate, mais aussi de solutions durables pour restaurer la dignité et les droits fondamentaux de ses habitants, leur permettant de vivre enfin en paix et en sécurité. »
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Marsel nous donne les informations du Ministère de la Santé ce 27 Novembre
« Ministère de la Santé de la bande de Gaza :
Rapport statistique quotidien sur le nombre de martyrs et de blessés à la suite de l’agression israélienne en cours pour le 417e jour sur la bande de Gaza. L’occupation israélienne a commis 3 massacres contre des familles dans la bande de Gaza, 33 martyrs et 134 blessés sont arrivés dans les hôpitaux au cours des dernières 24 heures. Un certain nombre de victimes se trouvent toujours sous les décombres et sur les routes, et les ambulanciers et les équipes de la défense civile ne peuvent pas les atteindre.
Le bilan de l’agression israélienne s’élève à 44.282 martyrs et 104.880 blessés depuis le 7 octobre 2023. »
Retrouvez l’ensemble des témoignages d’Abu Amir et Marsel :
*Abu Amir Mutasem Eleïwa est coordinateur des Projets paysans depuis 2016 au sud de la bande de Gaza et correspondant de l’Union Juive Française pour la Paix.
*Marsel Alledawi est responsable du Centre Ibn Sina du nord de la bande de Gaza, centre qui se concacre au suivi éducatif et psychologique de l’enfance.
Tous les deux sont soutenus par l’UJFP en France.
228ème partie : 21 novembre. 229ème partie : 22 novembre. 230ème partie : 23 novembre. 231ème partie : 24 novembre. 232ème partie : 25 novembre.
Un an de Témoignages de Gaza du 20.11.2023 au 20.11.2024, de la 1ère à la 227ème partie.
Pour participer à la collecte « Urgence Guerre à Gaza » : HelloAsso.com
Les témoignages sont également publiés sur UJFP, Altermidi et sur Le Poing.