Partager la publication "Les Palestiniens font leurs adieux au journaliste Khalid Amayreh"
Le journaliste palestinien Khalid Amayreh est décédé le 12 juillet à l’âge de 66 ans. On se souvient de lui comme d’une voix inébranlable pour la cause palestinienne. Sa fille, Azhaar Amayreh, rend hommage à son héritage écrit.
Azhaar Amayreh, 16 juillet 2023. Le chagrin de la mort du grand journaliste palestinien Khalid Amayreh a pénétré les cœurs des Palestiniens et de ses proches bien-aimés. Khalid a défendu la cause palestinienne et fait entendre la voix de la vérité. Le Tout-Puissant a décidé que son voyage se terminerait le 12 juillet 2023, à 66 ans, à la suite d’une crise cardiaque fatale.
Khalid Amayreh, le cheikh du journalisme palestinien contemporain, était un grand journaliste et un commentateur de l’actualité. Il est né le 9 février 1957 à Dura, Hébron, en Cisjordanie occupée. Il a obtenu son baccalauréat en journalisme de l’Université de l’Oklahoma aux États-Unis et sa maîtrise en sciences politiques de la Southern Illinois University. Il a consacré sa vie à dénoncer la propagande sioniste dans les médias à travers ses publications en arabe et en anglais.
Avec détermination, résilience et passion, la puissance de son esprit et les quatre langues qu’ils maîtrisaient, il a propagé la vérité sur la cause palestinienne dans de nombreuses langues. En outre, Amayreh a travaillé comme maître de conférences en journalisme pendant plus de dix ans dans des universités palestiniennes.
Principes et idées
En tant qu’écrivain guidé par ses principes et ses idées, on peut voir les meilleurs exemples de son travail dans son appel aux Palestiniens à s’accrocher à leurs droits naturels, comme le droit de résister à l’occupation. Son analyse était également claire, depuis le début, sur la solution à deux États, lorsqu’il exhortait les Palestiniens à refuser sa fausse promesse.
« Il n’y a tout simplement plus de temps pour un État palestinien. Comment un État peut-il être une proposition viable quand il n’a aucun contrôle sur ses frontières, quand il y a une occupation militaire et quand les villes sont coupées les unes des autres par un système de routes et de postes de contrôle ? » a-t-il écrit.
Sa critique n’a épargné aucun sujet, comme en mars 2011 lorsqu’il a publié un article décrivant les Israéliens comme des « menteurs pathologiques et des envahisseurs colonialistes d’Europe de l’Est », qui souhaitaient ériger un « empire hébreu » englobant la Palestine et une grande partie de la région. En fin de compte, son travail a contribué à réfuter les idées fausses sur la cause palestinienne et la religion islamique.
Fait unique, il maîtrisait le langage des médias et les gens le considéraient comme l’un des journalistes les plus éminents de son époque. Il a donc écrit pour Al Jazeera, l’une des chaînes d’information les plus importantes de la région arabe et du monde ; il a analysé et commenté les événements en Palestine, les problèmes mondiaux, y compris la guerre russo-ukrainienne, ainsi que la politique régionale centrée sur l’Iran ; son travail est également apparu dans Middle East Monitor, Mondoweiss, Middle East International, England Times Palestine et de nombreuses publications en ligne très connues.
Amayreh a souvent payé le prix de son journalisme. L’occupation israélienne lui a interdit de voyager en dehors de la Palestine pendant de nombreuses années pour le dissuader de dénoncer les crimes de l’occupation ; en janvier 2009, l’Autorité Palestinienne (AP) a arrêté mon père et l’a interrogé et emprisonné dans une pièce plongée dans le noir pendant deux jours parce qu’il était soupçonné d’être affilié au Hamas, pour le relâcher plus tard en raison d’un tollé général et de protestations en réponse à son arrestation.
Le journaliste est un prophète de la vérité, il la véhicule dans un langage fort et une langue compréhensible. Mais mon père était plus que cela. Son ami, le journaliste Nawaf Al-Amer, le décrit comme le fleuve qui coule, qui vous donne envie de l’écouter. Il a également dit que mon père était une école de journalisme moderne à lui tout seul.
Un homme peut mourir physiquement, mais mon père vivra toujours dans nos cœurs à travers ses paroles, ses articles et ses livres. Les paroles d’un homme libre ne meurent jamais, et leur impact non plus.
Merci de vous joindre à ma famille pour dire adieu à un grand et distingué journaliste et à un cher ami, père et collègue. Qu’Allah fasse briller sur lui la lumière perpétuelle et qu’il repose en paix.
Ouvrages publiés de Khalid Amayreh
Journalism and Mass Communication, Theory and Practice (Arabic, 1996)
Refutation of Western Myths and Misconceptions about Islam and the Palestinian Question (Arabic, 1988)
Living Under the Israeli Occupation (Arabic, 2007)
My Story with the Shiites: Major Contradictions in the Shiite Imami Religion (Arabic 2016, English 2017)
Son impact ne s’est pas limité à ces livres, mais comprend également des milliers d’articles sur la cause palestinienne.
Article original en anglais sur Mondoweiss / Traduction MR
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De nombreux articles de Khalid Amayreh sont disponibles, en français, dans la sanction « Archives 2001-2021 » du site ISM-France. Pour les consulter, suivre le chemin indiqué ci-dessous :
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> Par auteur : Khaled Amayreh
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-> 340 résultats, du 31 décembre 2003 au 23 août 2013.
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Parmi les articles saluant son travail et pleurant son décès :
« Hamas mourns journalist Khaled Amayreh », The Palestinian Information Center, 13 juillet 2023.
« MZEMO mourns one of its veteran journalists, Khalid Amayregh », MZEMO, 14 juillet 2023.