MEE, 22 décembre 2022. Benjamin Netanyahou a annoncé qu’il a formé un nouveau gouvernement israélien, revenant au pouvoir en tant que Premier ministre dans l’administration la plus à droite de l’histoire d’Israël.

22.12, les forces d’occupation israélienne démolissent pour la 2ème fois en 2 semaines l’école de Isfey al-Fauqa, dans le secteur de Masafer Yatta, Palestine occupée. Source Instagram Ismpalestine 

« Je l’ai », a tweeté le nouveau premier ministre mercredi soir, quelques minutes avant la date limite de minuit fixée par le président Isaac Herzog pour former un nouveau gouvernement après les élections du 1er novembre.

« Grâce à l’énorme soutien public que nous avons reçu lors des dernières élections, j’ai pu mettre en place un gouvernement qui travaillera dans l’intérêt de tous les citoyens israéliens », a-t-il ajouté, accompagné d’une vidéo de lui appelant le président. 

Le bureau de M. Herzog a confirmé avoir reçu que la déclaration de M. Netanyahou. 

Le plus ancien Premier ministre israélien, qui a dirigé le gouvernement de 1996 à 1999 puis de 2009 à 2021, revient au pouvoir après que son parti, le Likoud, les factions sionistes religieuses d’extrême-droite et les partis ultra-orthodoxes ont obtenu 64 des 120 sièges du Parlement.  

Bezalel Smotrich, chef de l’Alliance politique du sionisme religieux, et Itmar Ben Gvir, chef du parti du Pouvoir juif israélien, occuperont des postes importants dans le nouveau gouvernement.

M. Smotrich, qui s’est déclaré homophobe et militant pour les colons, a été nommé ministre des Finances et travaillera également au sein du ministère israélien de la Défense, où il supervisera les colonies situées en Cisjordanie illégalement occupée.

Ce poste confère à M. Smotrich une autorité sur les permis de construire dans les colonies, les démolitions de maisons palestiniennes et les questions foncières. Il supervisera également deux unités militaires chargées de gérer les affaires civiles et sécuritaires en Cisjordanie occupée.

M. Ben Gvir, qui a déjà été condamné en Israël pour incitation au racisme et soutien à une organisation terroriste, sera nommé ministre de la Sécurité nationale, chargé de superviser la police et les troupes qui contrôlent la sécurité de la mosquée al-Aqsa.

Dans le même temps, Avi Maoz, chef du parti anti-LGBT Noam, a été nommé vice-ministre chargé de l’ « Identité juive », avec un contrôle sur certaines parties du système éducatif national israélien. 

Maoz soutient les thérapies de conversion des homosexuels, s’oppose à ce que les femmes puissent servir dans l’armée et demande que le grand rabbinat serve de « quatrième branche du gouvernement ». 

Aryeh Deri, chef du parti ultra-orthodoxe Shas, s’est également vu promettre les portefeuilles de l’Intérieur et de la Santé, bien que le procureur général d’Israël ait déclaré que Deri ne pouvait pas faire partie du cabinet en raison de condamnations antérieures pour fraudes fiscales. 

Parmi les réformes prévues par le nouveau gouvernement figure l’octroi aux parlementaires du droit d’annuler les décisions de la Cour suprême, ainsi que des réformes juridiques qui pourraient mettre fin au procès en cours de M. Netanyahou pour corruption – ce qu’il nie. 

La date de la prestation de serment du nouveau gouvernement n’a pas été précisée dans l’immédiat, mais M. Netanyahou a déclaré à M. Herzog qu’il avait l’intention de le faire « dès que possible ». 

Article original en anglais sur Middle East Eye / Traduction MR