Qasem Soleimani, le grand martyr de Jérusalem

Sayid Marcos Tenório – 1er janvier 2022. La date du 3 janvier nous invite, d’une part, à réfléchir à la lutte contre le terrorisme et, d’autre part, à poursuivre le combat pour la justice, la liberté et la souveraineté. En effet, à cette date en 2020, un ordre direct du président américain Donald Trump s’est concrétisé par un attentat terroriste à la suite de laquelle sont tombés en martyr le commandant de la Force Quds, le général Qasem Soleimani, et le commandant des forces de mobilisation populaire irakiennes, Abu Mahdi Al-Muhandis.

Comme motif de l’assassinat de Soleimani, les États-Unis ont cité son soutien aux manifestations qui avaient eu lieu le 27 décembre 2019 devant l’ambassade américaine à Bagdad, et la fausse allégation d’invasion (qui n’a pas eu lieu), qui aurait entraîné la mort et la blessure de citoyens américains et irakiens. Cependant, nous savons que les motifs de cet assassinat sont différents. Ils sont liés au rôle de Soleimani dans les victoires contre les États-Unis au Moyen-Orient et à la perte de leur statut d’acteur unique dans la région, ainsi qu’à l’extension du rôle de la Russie et de la Chine avec l’Iran comme centre de cette articulation anti-terroriste.

On sait également que les actions stratégiques du général Soleimani ont contribué à couper le flux d’armes en provenance des États-Unis et d’Israël, non seulement vers Daesh et d’autres groupes terroristes opérant au Moyen-Orient, mais aussi vers d’autres acheteurs régionaux. En tant que plus grand fabricant d’armes au monde et pour le succès de leurs activités de trafic d’armes, les États-Unis ont besoin de l’action des groupes terroristes. Avec les défaites successives des terroristes de Daesh en Syrie et en Irak menées par Soleimani et Al-Muhandis et la chute conséquente du commerce des armes, les USA ont décidé d’assassiner le général qui était le symbole de la résistance contre ces bandes armées.

L’assassinat de Soleimani et d’Al-Muhandis en dehors d’une situation de guerre et sur un territoire étranger est plus qu’une violation de la souveraineté irakienne – ce fut un acte explicite de terrorisme d’État et une violation des conventions et du droit international. Cette action a constitué une nouvelle tentative futile des États-Unis et de leurs partenaires d’endiguer l' »axe de la résistance », qui implique l’Iran, la Syrie, le Hezbollah libanais, les Forces de mobilisation populaire irakiennes, les Houthis yéménites, le Hamas, le Jihad islamique, le Front populaire palestinien et le Front Polisario du Sahara occidental, entre autres mouvements.

Soleimani et Al-Muhandis n’étaient pas les seuls et ne seront pas les derniers. Puissent les noms des scientifiques tombés en marytyr dans des attentats terroristes être rappelés, comme Mohsen Fakhrizadeh, Massoud Ali-Mohammadi, Fereydoun Abbasi-Davani, Majid Shahriyari, Darioush Rezai, Mostafa Ahamdi-Roshan, et d’autres. Ces assassinats reflètent l’esprit criminel qui domine la structure des États-Unis et d’Israël. Les illégalités américaines couvrent et encouragent les crimes commis par l’occupation israélienne contre le peuple palestinien dans les territoires occupés et à l’étranger.

Le général Soleiman a joué un rôle important dans la stratégie victorieuse du Hezbollah qui a expulsé de manière humiliante les forces de l’envahisseur sioniste du Liban en 2006. Il a apporté un encouragement et un soutien importants au soulèvement des Houthis du Yémen contre le régime saoudien. Il a joué un rôle central dans la défaite de Daesh en Syrie, ainsi que dans la création, la formation et les actions des milices d’Al-Hashd Al-Sha’abi dirigées par Al-Muhandis, qui ont été responsables de l’effondrement des groupes terroristes en Syrie et en Irak.

Le martyre de Soleimani et d’Al-Muhandis a montré au monde que la révolution est vivante et qu’elle sera victorieuse. En outre, les ennemis de la nation iranienne ont été humiliés par la grandeur du général assassiné, qui est devenu le martyr de Jérusalem en tant que personnage clé de la stratégie victorieuse contre le terrorisme des États-Unis, d’Israël, de l’Arabie saoudite et de leurs alliés au Moyen-Orient et en Eurasie.

Soleimani est né dans une famille pauvre de la région de Qerman le 11 mars 1957. Il commence sa carrière militaire avec son entrée dans l’armée des gardiens de la révolution islamique en 1979. Dans les années 1980, il est nommé commandant de la 41e division de l’armée iranienne pendant la guerre Iran-Irak. Son accession au commandement de la Force iranienne Quds d’actions à l’étranger a eu lieu en 1997. Il a été promu au rang de général de division par le Guide suprême de la Révolution islamique, l’imam Ali Khamenei, le 24 janvier 2011, poste qu’il a occupé jusqu’à son martyre.

L’importance de Soleimani dans la lutte contre le terrorisme n’était pas seulement militaire, il a également joué un rôle politique important. En 2015, il a convaincu la Russie d’entrer plus efficacement dans la guerre en Syrie dans le cadre de l’alliance trilatérale entre la Russie, la Chine et l’Iran pour affronter les bandes terroristes au Moyen-Orient, ainsi que dans la réalisation d’exercices militaires maritimes conjoints dans la mer d’Oman et l’océan Indien, déterminants pour briser le monopole américain sur les mers de la région.

Lors des funérailles de Soleimani à Téhéran, Khamanei a déclaré que ceux qui ont planifié et exécuté l’assassinat du général en paieraient sûrement le prix, car la vengeance se produira inévitablement lorsque les conditions le permettront. Selon Khamanei : « La chaussure de Soleimani vaut plus que la tête de Trump ». En outre, le dirigeant a souligné que les funérailles des martyrs auxquelles ont assisté des millions de personnes en Iran et en Irak ont été une gifle sévère pour les États-Unis, mais la gifle la plus dure sera l’élimination de la présence arrogante des États-Unis dans la région.

Soleimani s’est sacrifié pour la cause la plus importante de l’humanité aujourd’hui – la juste lutte pour la libération des Palestiniens, en mettant l’accent sur la récupération des terres arabes et palestiniennes et la libération de la mosquée sacrée d’Al-Aqsa du siège et des tentatives de destruction par l’État de la suprématie juive qui s’est emparé de la Palestine en 1948.

L’attaque terroriste américaine qui a martyrisé Soleimani, Al-Muhandis et plusieurs autres martyrs iraniens et irakiens qui les accompagnaient reflète le sens criminel qui domine l’état d’esprit des dirigeants des États-Unis, d’Israël et de l’Arabie saoudite. Cette action constitue un sauf-conduit pour tous les crimes commis par l’occupation israélienne contre le peuple palestinien dans les territoires occupés et à l’étranger.

Le crime de ce consortium terroriste, dirigé par les États-Unis, n’est pas, même de loin, une victoire sur la lutte de résistance contre le terrorisme qu’il diffuse. Ce sont les États-Unis, Israël et l’Arabie saoudite qui ont été vaincus, car la lutte de résistance se poursuit jusqu’à la victoire finale, en tant que droit légal garanti par les lois et conventions internationales et reconnu par la Charte des Nations unies.

Article original en anglais sur Middle East Monitor / Traduction MR

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