Ramona Wadi, 27 septembre 2025. – Alors qu’Israël poursuit son génocide pour vider Gaza de ses Palestiniens, le Bureau des médias de Gaza a déclaré ce mois-ci que plus d’un million de Palestiniens refusent de quitter la ville. « Nous devons affirmer que plus d’un million de Palestiniens, dont plus de 350.000 enfants, demeurent dans le nord, fermement ancrés dans leurs terres, leurs foyers et leurs biens, et rejettent catégoriquement le projet de déplacement forcé vers le sud », peut-on lire dans un communiqué.
Ce n’est que récemment que l’ONU a reconnu qu’Israël commet un génocide contre le peuple palestinien à Gaza. Il a fallu près de deux ans à cette prétendue institution des droits de l’homme pour reconnaître l’évidence. Mais ce que l’ONU et les dirigeants mondiaux continuent de refuser de reconnaître, c’est le projet colonial d’Israël et la complicité internationale dans son maintien. Ces deux éléments ont permis à Israël d’en arriver au génocide et à sa mise en œuvre continue, comme nous le voyons se dérouler à Gaza.
Les Palestiniens de Gaza représentent la Palestine tout entière. Tous ont connu des déplacements forcés, nombre d’entre eux depuis la Nakba de 1948. Conformément au plan de partage des Nations Unies de 1947, la communauté internationale a clairement indiqué que son objectif premier était de protéger l’entreprise coloniale israélienne. C’est pourquoi les Palestiniens ont été contraints de se soumettre aux paradigmes de l’aide humanitaire et des violations des droits humains. En séparant Israël de ce qui définit les Palestiniens selon le discours de la communauté internationale, le projet colonial sioniste a pu mener librement au génocide. La voie du génocide est protégée par la communauté internationale.
Au cours des premiers mois du génocide israélien à Gaza, les responsables israéliens ont officiellement évoqué les déplacements forcés. La communauté internationale a affirmé qu’elle n’accepterait pas, ni ne participerait à, l’accueil de Palestiniens complices des plans de nettoyage ethnique d’Israël, invoquant le droit international. Cependant, la communauté internationale a fourni de nombreux exemples illustrant les inégalités dans l’application du droit international. Prendre position contre le nettoyage ethnique pour des raisons politiques étrangères au projet colonial israélien constitue une telle manipulation du droit international. Ou ce que toute personne dotée d’un sens de la justice associerait au droit international. Si le droit international découle de la poursuite du colonialisme, alors les complices d’Israël et Israël lui-même adoptent une position qui ne peut être contestée et contrée que par la décolonisation. Ghassan Kanafani a affirmé à plusieurs reprises dans ses écrits politiques que les Palestiniens sont confrontés au colonialisme et à l’impérialisme, et pas seulement au projet colonial sioniste et à son expansion sur leur propre territoire.
Alors que le peuple palestinien affirme son droit à rester en Palestine, la communauté internationale a défini les Palestiniens selon des paradigmes qui ne servent qu’Israël et ses complices occidentaux. La communauté internationale ne souhaite pas que les Palestiniens se définissent eux-mêmes, car cela ferait s’effondrer toute la façade des droits humains. Si l’ONU établit aujourd’hui qu’Israël commet un génocide contre le peuple palestinien, elle n’a pas encore admis son colonialisme, pas plus qu’elle n’a admis que sa reconnaissance d’Israël empêche la reconnaissance du colonialisme.
Les Palestiniens ne veulent pas quitter leur terre. La conception occidentale des droits humains ne devrait même pas empiéter sur ce droit, ni le négocier, au profit du colonialisme.
Article original en anglais sur Middle East Monitor / Traduction MR