Partager la publication "Borrell qualifie de « mauvaise plaisanterie » la réponse de l’UE au génocide de Gaza"
Al Mayadeen, 1er juillet 2025. L’ancien chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a dénoncé la réponse limitée de l’Union européenne à « Israël » concernant le génocide en cours à Gaza, et a qualigié les actions de l’Union de « mauvaise plaisanterie ».
« Si c’est la seule réponse que la Commission européenne est capable d’apporter face aux agissements d’Israël, c’est une plaisanterie. Une plaisanterie… Est-ce vraiment tout ce qu’ils peuvent faire, compte tenu de ce qui se passe ? » a déclaré Borrell au portail EUobserver.
La mesure actuellement proposée par l’UE consiste à suspendre partiellement la participation d’« Israël » au programme de recherche Horizon Europe, l’initiative de recherche phare de l’UE. Cependant, Borrell affirme que cette mesure est bien loin de suffire à tenir « Israël » responsable. La proposition requiert encore l’approbation d’une majorité qualifiée des États membres de l’UE pour être adoptée.
Appels à des sanctions plus sévères
Borrell a souligné que la situation à Gaza exigeait une réponse plus ferme, appelant à la suspension de l’accord commercial de l’UE avec « Israël ». Une telle mesure coûterait à « Israël » environ 1 milliard d’euros (1,1 milliard de dollars) par an.
Il a également mis en doute la crédibilité des institutions européennes qui n’agissent pas avec détermination face à une catastrophe humanitaire d’une telle ampleur. « Nous ne pouvons pas continuer à prêcher les droits de l’homme et le droit international tout en fermant les yeux sur Gaza », a-t-il déclaré.
Il a également critiqué le prétendu « accord » conclu entre l’UE et « Israël » en juillet, qui visait à faciliter l’accès humanitaire des Palestiniens. Selon Borrell, cet arrangement est « cynique » et ne sert que de prétexte pour éviter de mettre en œuvre de véritables sanctions.
Dans son éditorial paru dans The Guardian, Borrell a exprimé sa profonde colère face aux hésitations de l’UE, déclarant : « La crédibilité de l’Europe est en jeu. Si nous persistons dans des déclarations vagues, nous perdons notre sens moral et politique. » Borrell compare le traitement réservé par l’UE aux Russes et à « Israël »
De plus, dans le même article du Guardian, il a souligné le contraste saisissant entre la gestion par l’UE d’autres conflits mondiaux et son inaction actuelle à Gaza. « Il ne peut y avoir de paix sans justice. Et il ne peut y avoir de justice si le droit international est appliqué de manière sélective », a-t-il écrit.
« Des milliers de Russes ont été sanctionnés pour moins que ce qu’Israël fait actuellement », a noté Borrell, établissant une comparaison frappante avec la rapidité d’action de l’UE lors d’autres crises internationales.
« Face aux souffrances des Palestiniens, certains gouvernements se retrouvent soudainement paralysés », a écrit Borrell. « Ce deux poids, deux mesures est corrosif et sape l’engagement de l’UE envers le droit international et les droits de l’homme. »
Il a ajouté que l’absence d’action concrète signale à « Israël » qu’il peut poursuivre ses opérations à Gaza sans répercussions graves. « Notre inaction est une complicité », a averti Borrell. « Plus nous tardons, plus de vies innocentes seront perdues. »
L’UE face à une pression croissante concernant Gaza
Les déclarations de Borrell reflètent la frustration croissante de certains dirigeants européens face à la réponse de l’Union à la catastrophe humanitaire à Gaza. Alors que la violence se poursuit, les appels à l’alignement des politiques de l’UE sur les valeurs qu’elle revendique se multiplient.
Les organisations de défense des droits humains et les voix politiques de toute l’Europe ont fait écho aux préoccupations de Borrell, exigeant non seulement des gestes symboliques, mais aussi des actions concrètes, telles que des sanctions économiques, des embargos sur les armes et la suspension des accords bilatéraux.
Article original en anglais sur Al Mayadeen / Traduction MR