Le PHROC et le PNGO condamnent les sanctions américaines contre Addameer, qui constituent une mesure de représailles punitive et une punition collective contre les prisonniers palestiniens, et appellent à une action urgente de la part d’un État tiers

Al-Haq, 12 juin 2025. Le mardi 10 juin 2025, les États-Unis ont lancé leur dernière attaque contre les défenseurs des droits humains en sanctionnant l’Association de soutien aux prisonniers et aux droits humains Addameer.

Le Conseil des organisations palestiniennes des droits humains (PHROC) et le Réseau des organisations non gouvernementales palestiniennes (PNGO) condamnent les sanctions ciblées, prises en vertu du décret présidentiel américain 13224, tel que modifié, qui reposent sur l’affirmation totalement infondée selon laquelle Addameer « soutient et est affiliée depuis longtemps » au Front populaire de libération de la Palestine (FPLP). Aucune preuve n’a été fournie à l’appui de cette allégation. En fait, le Réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens Samidoun a ouvertement et catégoriquement rejeté l’affirmation du Département du Trésor américain selon laquelle, au printemps 2022, une réunion aurait été coordonnée avec le FPLP pour envoyer des fonds à Addameer et organiser des rencontres entre Addameer et Samidoun, la qualifiant de « totalement fictive » et « dénuée de tout fondement réel ».

Tout comme la désignation illégale par Israël des six principales organisations palestiniennes de défense des droits humains et de la société civile basées en Cisjordanie occupée et arbitrairement interdites par les autorités israéliennes en octobre 2021, dont Addameer, la dernière vague de sanctions américaines ne repose sur aucun fondement concret, ni même public. Elles sont purement politiques et ne servent qu’à délégitimer, restreindre et réduire au silence les acteurs clés de la lutte pour l’autodétermination palestinienne et la fin du régime d’apartheid colonial d’Israël, de l’occupation illégale et du génocide contre le peuple palestinien. De telles actions infondées, qui visent à saper le travail indispensable d’Addameer, auront un impact incalculable sur les dizaines de milliers de Palestiniens illégalement emprisonnés et détenus arbitrairement. Le recours généralisé et systématique par Israël à la torture et aux violences sexuelles et sexistes contre les Palestiniens dans les centres de détention et les prisons israéliens, ainsi que l’absence totale de procédure régulière dans le système de « justice » militaire applicable, sont bien documentés. Aujourd’hui, le peu de recours et de soutien dont disposent les prisonniers palestiniens pour la représentation juridique offerte par Addameer est réduit à néant.

La guerre économique menée par les États-Unis en soutien à Israël, son partenaire génocidaire, vise uniquement à plonger les Palestiniens dans un désespoir et une privation encore plus profonds, à isoler et à démanteler davantage les mécanismes essentiels qui œuvrent au respect des droits humains et à l’autodétermination des Palestiniens. Cette attaque illégale contre le mouvement mondial des droits humains ne doit pas être tolérée.

Nous rappelons l’appel urgent lancé par les experts de l’ONU concernant les désignations israéliennes en 2021, déclarant : « Nous sommes profondément troublés par l’utilisation manifestement abusive par Israël de la législation antiterroriste pour attaquer certaines des principales organisations de la société civile en Palestine. Un tel abus doit être rejeté et combattu. » Une fois de plus, il faut catégoriquement rejeter et combattre l’utilisation abusive et répétée par les États impérialistes de la législation antiterroriste pour éliminer la possibilité d’autodétermination palestinienne et attaquer et démanteler les principales organisations de la société civile en Palestine.

Le PHROC et le PNGO appellent instamment les États tiers et les institutions internationales à :

*condamner immédiatement l’administration Trump pour ses allégations infondées contre Addameer ;

*exiger que l’administration Trump lève les sanctions visant à délégitimer et à criminaliser les défenseurs des droits humains palestiniens, Addameer, ainsi que les sanctions visant le combat de la CPI pour la responsabilisation ;

*reprendre, poursuivre et même accroître leur soutien financier et politique au travail crucial d’Addameer, ainsi qu’aux autres organisations palestiniennes qui continuent d’utiliser tous les moyens légaux à leur disposition pour mettre fin au système d’apartheid colonial d’Israël et à sa présence illégale dans les territoires palestiniens occupés, ainsi qu’à son agression génocidaire contre Gaza ;

*appeller l’Union européenne à mettre en œuvre de toute urgence la loi de blocage de l’UE ;

*œuvrer en collaboration pour garantir que les voix palestiniennes ne soient pas réduites au silence et pour mettre fin à l’agression brutale d’Israël, à son expansion rapide des colonies en Cisjordanie et à sa campagne génocidaire à Gaza, notamment en retirant tout soutien diplomatique à Israël, en imposant des sanctions et un embargo sur les armes, et en rompant toutes les relations commerciales et économiques avec Israël. 

Article original en anglais sur Al-Haq / Traduction MR

D’autre part, l’association Al-Jarmaq alerte une fois encore sur l’aggravation de la situation des prisonniers dans les geôles de l’Etat sioniste, où les violations des droits de l’homme sont graves et constantes : intidimidation, tortures, suspension des visites des avocats et des familles, mises à l’isolement, soins médicaux inexistants, cellules insalubres et infestées de vermines, etc. (ISM-France)