La Nouvelle-Zélande exige que les Israéliens divulguent les détails de leur service militaire comme condition d’entrée

The Times of Israel, 28 janvier 2025. L’autorité gouvernementale de l’immigration de la Nouvelle-Zélande a commencé à exiger des Israéliens qui demandent un visa qu’ils divulguent les détails de leur service militaire comme condition d’entrée, et au moins une personne s’est vu refuser l’entrée après l’avoir fait, a appris le Times of Israel.

Génocidaire et fier de l’être. Photo du 4.12.2024 postée par le journaliste Motasem A. Dalloul.

Les Israéliens en âge de servir dans la réserve qui ont demandé un visa touristique pour la Nouvelle-Zélande ont été invités à indiquer s’ils avaient servi dans les Forces de défense israéliennes – comme presque tous les citoyens israéliens sont tenus de le faire – et s’ils étaient des réservistes actifs. Ceux qui ont répondu par l’affirmative ont dû remplir des questionnaires détaillés sur leur service militaire.

Dans le premier questionnaire, les demandeurs de visa ont été interrogés sur les dates de leur service militaire, l’emplacement de leurs bases, les corps et unités dans lesquels ils ont servi, les camps militaires où ils étaient stationnés, leur grade, les détails de leurs rôles et leur numéro d’identification militaire.

Dans le deuxième questionnaire, on leur a demandé :

« Avez-vous été associé à un service ou un groupe de renseignement, ou à une agence d’application de la loi ? »

« Avez-vous été associé à un groupe ou une organisation qui a utilisé ou encouragé la violence ou les violations des droits de l’homme pour atteindre ses objectifs ? »

« Avez-vous commis ou été impliqué dans des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité ou des violations des droits de l’homme ? »

Les personnes qui ne peuvent pas divulguer les détails de leur service militaire en raison de problèmes de sécurité ne sont pas exemptées de remplir le questionnaire ; par conséquent, elles ne peuvent pas le remplir et obtenir un visa.

Au moins un soldat qui a servi à Gaza pendant la guerre en cours contre le Hamas s’est vu refuser l’entrée en Nouvelle-Zélande. Il a déclaré que c’était une conséquence directe de ses réponses au questionnaire, tout en notant qu’il avait déclaré n’avoir pas été impliqué dans des crimes de guerre à Gaza.

L’Australie a appliqué une politique similaire, et au moins deux Israéliens se sont vu refuser l’entrée en conséquence.

L’autorité néo-zélandaise de l’immigration (INZ), contactée pour émettre des commentaires, n’a pas nié les détails de ce rapport, mais a déclaré que le fait de servir dans la guerre actuelle ne disqualifiait pas automatiquement les Israéliens de l’entrée dans le pays.

« L’INZ comprend la situation difficile que cette crise provoque pour beaucoup et a une grande sympathie pour ceux qui sont séparés de leurs proches pendant cette période stressante », a déclaré l’autorité au Times of Israel, en réponse à une question.

« Un visa de visiteur peut être refusé pour un certain nombre de raisons, et il nous est difficile de commenter les raisons pour lesquelles la demande d’une personne a été refusée sans les détails de sa demande. Les instructions d’immigration n’empêchent pas les personnes qui ont servi dans ce conflit de demander ou d’obtenir un visa de visiteur », a déclaré la réponse.

« Depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas, l’INZ a mis en place des processus pour assurer la cohérence et l’attribution prioritaire de toutes les demandes reçues pour les personnes vivant dans ces endroits. Les ressortissants palestiniens et israéliens peuvent demander n’importe quelle catégorie de visa pour laquelle ils répondent aux exigences », a-t-elle déclaré.

« Nous continuerons à donner la priorité au traitement des demandes des personnes touchées par le conflit. Cependant, tous les demandeurs doivent satisfaire aux exigences d’immigration pertinentes pour obtenir un visa. Des exceptions peuvent être envisagées au cas par cas », a-t-il ajouté.

La réponse de l’autorité a également noté les statistiques suivantes, relatives à la période depuis le 7 octobre 2023 : « Au 14 janvier 2025, nous avons reçu 944 demandes de ressortissants israéliens, tant pour des demandes de visa temporaire que de résidence. Parmi celles reçues, 809 ont été approuvées, 37 refusées, 69 [sont] en cours et le reste a été retiré. »

Au cours de la même période, l’autorité a vu 259 demandes de détenteurs de passeports palestiniens, dont 177 ont été approuvées, 53 refusées, 21 sont en cours et le reste a été retiré, a-t-elle ajouté.

(…)

Une analyse des données statistiques de l’INZ indique que le taux de rejet des demandes de visa israéliennes pour la Nouvelle-Zélande pendant la guerre a été d’environ 4 %. Ce taux n’est pas inhabituellement élevé par rapport aux années précédentes ou aux taux de rejet des citoyens d’autres pays développés.

Il y a environ un mois, la chaîne australienne Sky News a révélé que l’Australie soumettait un questionnaire similaire aux Israéliens demandant l’entrée et avait rejeté les demandes d’Israéliens qui avaient servi à Gaza et cherchaient à rendre visite à un proche. En outre, l’ancienne ministre de la Justice Ayelet Shaked s’est vu refuser l’entrée en Australie en novembre 2024, apparemment parce qu’elle pourrait « inciter à la discorde ».

Article original en anglais sur The Times of Israel / Traduction MR

Note ISM-France : Le Réseau néo-zélandais de solidarité avec la Palestine Aotearoa a appelé à des mesures plus fortes et a proposé une suspension des visas pour les personnes ayant servi dans l’armée israélienne depuis le 7 octobre 2023, date du début de la guerre à Gaza.