Le silence de la communauté internationale se renforce au fur et à mesure que les intentions génocidaires israéliennes se multiplient

Ramona Wadi, 27 décembre 2024. Une nouvelle preuve de l’intention et des actions génocidaires d’Israël vient d’une enquête menée par le New York Times, qui a découvert que depuis le 7 octobre 2023, l’armée israélienne a émis un ordre autorisant le meurtre de jusqu’à 20 civils palestiniens à chaque frappe. En termes d’ordre, le rapport indique que la clémence officielle à tuer des civils palestiniens est sans précédent. Un officier supérieur de l’armée israélienne qui a parlé sous couvert d’anonymat attribue l’ordre au fait qu’Israël serait confronté à une menace existentielle.

L’hôpital Kamal Adwan, au nord de Gaza, le 28.12.2024, après les bombardements génocidaires israéliens.

Le paragraphe suivant se démarque du rapport :

« À plusieurs reprises, des commandants supérieurs ont approuvé des frappes contre des dirigeants du Hamas dont ils savaient que chacune mettrait en danger plus de 100 non-combattants – dépassant un seuil extraordinaire pour une armée occidentale contemporaine. »

Le chiffre d’une centaine de civils palestiniens est également considérablement plus élevé que la limite de 20 stipulée par l’ordre militaire. Le rapport décrit également les forces de défense israéliennes comme « une armée occidentale contemporaine », ce qui contredit le discours sécuritaire israélien selon lequel Israël aurait le « droit de se défendre ». Le paragraphe expose Israël pour ce qu’il est : une entité coloniale génocidaire qui sert à la fois ses propres intérêts et ceux de l’extérieur dans la région.

Selon le rapport, l’armée israélienne a utilisé des méthodes non éprouvées pour déterminer les cibles à frapper. Elle a également mis fin à ses soi-disant initiatives pour minimiser les dommages aux civils et, à certaines occasions, s’est appuyée sur l’utilisation des téléphones portables plutôt que sur la surveillance pour frapper des bâtiments. Bien sûr, le rapport cite Israël disant que « la stratégie militaire du Hamas rend l’effusion de sang plus probable » car elle opère à partir de zones résidentielles. Mais dans un espace clos et de plus en plus restreint, d’où un mouvement de résistance peut-il opérer sa légitime résistance anticoloniale ? C’est Israël qui a rendu l’effusion de sang plus probable en transformant toute la population palestinienne en boucliers humains, tout en utilisant le récit du bouclier humain pour commettre un génocide. Les officiers, selon le rapport, « exercent un pouvoir discrétionnaire important car les lois des conflits armés sont vagues sur ce qui constitue une précaution réalisable ou un bilan civil excessif ».

Mais au milieu de toute cette édulcoration des actions d’Israël à Gaza, le mot génocide n’est pas seulement absent, il est complètement omis. L’enquête apporte la preuve des plans d’annihilation d’Israël, mais « l’une des campagnes de bombardement les plus intenses de la guerre contemporaine » sensationnalise la violence sans montrer en quoi la destruction continue de Gaza par Israël est génocidaire.

L’« autorisation de risquer de tuer jusqu’à 20 civils », par exemple, ne décrit pas la volonté de commettre de telles atrocités. Pourtant, plusieurs témoignages de soldats ont clairement montré que l’intention était plus claire que les paramètres de possibilité. Les frappes aériennes intentionnelles sur les hôpitaux, sur les camps qui constituaient les seuls foyers des Palestiniens déplacés de force, sur les convois d’aide humanitaire, sur les membres de la presse, sur des chemins supposés sûrs alors que les Palestiniens obéissaient aux ordres d’évacuation forcée… L’élargissement des paramètres des « dommages collatéraux », qui est sans doute la manière dont la communauté internationale rationalise le génocide, devrait être clairement qualifié de génocide, et non pas simplement de résultat de l’abandon des limites antérieures. Les rapports expliquent abondamment les atrocités commises par Israël, mais le silence de la communauté internationale grandit en proportion des preuves mises au jour, ou devrais-je dire, normalisées à la vue de tous.

Article original en anglais sur Middle East Monitor / Traduction MR