Témoignages de Gazaouis : La survie qui s’organise au jour le jour dans l’enfer de Gaza – partie 257 / 23 décembre – Distribution de vêtements d’hiver aux enfants du camp de Baladiyah

Brigitte Challande, 24 décembre 2024. Abu Amir le 23 décembre nous transmet le compte rendu de leur dernière action pour les enfants dans un des camps de Déplacé.e.s :

« Lutter contre le froid glacial d’un hiver de guerre

Les déplacés de Gaza vivent dans des conditions humanitaires insoutenables, où leurs cris s’élèvent à chaque vague de froid qui transperce les corps fragiles de leurs enfants, en quête désespérée de chaleur. Les pères, impuissants devant ces scènes déchirantes, ont les larmes aux yeux, incapables de fournir des vêtements ou une protection à leurs enfants. C’est une souffrance qui dépasse l’imaginable, une vie marquée par la dureté et l’injustice, pliant les dos des pères sous le poids de l’humiliation et brisant leurs espoirs.

Alors que la guerre se prolonge, les déplacés vivent dans une confusion et un désespoir profond, avec des jours qui passent sans espoir d’une fin à leurs souffrances. Nombre d’entre eux souhaitent la mort comme échappatoire à une vie de honte et de misère, alors que leur quotidien devient une lutte incessante contre l’adversité.

Une enfance sacrifiée et des responsabilités écrasantes

Dans les camps de déplacés, les enfants vivent des vies bien au-delà de leur âge réel. Leur innocence et leur insouciance leur ont été arrachées, les obligeant à assumer des responsabilités accablantes. Apporter de l’eau à leur famille est devenu leur devoir, tout comme attendre des heures dans des files devant les centres de distribution alimentaire. Certains vont jusqu’à mendier pour nourrir leur famille, une charge qui dépasse largement leur jeune âge.

La pauvreté, la faim et le déplacement ont laissé des marques indélébiles de misère sur les visages de ces enfants, où l’on peut lire la souffrance et le désespoir. Leur enfance n’est plus qu’un lointain souvenir, écrasée par les horreurs de la guerre qui a volé leur innocence et leurs rêves pour les plonger dans une réalité écrasante de responsabilités prématurées.

L’initiative « Un hiver à l’abri » : Une lueur d’espoir au milieu de la souffrance

Conscients de notre devoir envers ces enfants, et pour soulager le fardeau des pères et des mères dans les camps de déplacés, les équipes de l’UJFP ont visité le camp d’Al-Baladiya dans le cadre de l’initiative « Un hiver à l’abri « . Cette visite visait à redonner de la joie aux enfants souffrant du froid glacial et du manque de vêtements d’hiver.

Lors de cette initiative, 50 pièces de vêtements d’hiver ont été distribuées aux enfants du camp, en mettant l’accent sur les orphelins et les enfants dont les pères sont restés dans le nord de la bande de Gaza sous le siège et les bombardements.

La joie des enfants recevant ces vêtements était indescriptible, avec des sourires qui illuminaient leurs visages longtemps privés de bonheur. Les mères n’ont cessé de prier et de remercier les organisateurs de cette initiative, se sentant soutenues matériellement et moralement face à cette crise dévastatrice.

Un message d’espoir malgré les ténèbres

Cette initiative a confirmé l’importance de soutenir les déplacés de Gaza, en particulier les enfants qui paient le prix de la guerre avec leur enfance et leurs rêves. « Un hiver à l’abri  » n’est pas seulement une distribution de vêtements, mais un message de solidarité et de soutien, apportant espoir et réconfort à ceux qui en ont désespérément besoin.

Le sourire qui est revenu sur les visages des enfants et les prières sincères des mères témoignent de l’impact profond de cette initiative. Mais cela nous rappelle également la responsabilité qui incombe à chacun de nous pour alléger les souffrances des déplacés et continuer à fournir davantage de soutien humanitaire.

Les besoins d’assistance restent pressants à Gaza, où les déplacés font face à des conditions inimaginables. Ainsi, la poursuite d’initiatives humanitaires comme celle-ci reste essentielle pour apporter chaleur et espoir à des personnes épuisées par la guerre et accablées par des souffrances incessantes. »

Photos ICI.


Retrouvez l’ensemble des témoignages d’Abu Amir et Marsel :

*Abu Amir Mutasem Eleïwa est coordinateur des Projets paysans depuis 2016 au sud de la bande de Gaza et correspondant de l’Union Juive Française pour la Paix.

*Marsel Alledawi est responsable du Centre Ibn Sina du nord de la bande de Gaza, centre qui se concacre au suivi éducatif et psychologique de l’enfance.

Tous les deux sont soutenus par l’UJFP en France.


228ème partie : 21 novembre. 229ème partie : 22 novembre. 230ème partie : 23 novembre. 231ème partie : 24 novembre. 232ème partie : 25 novembre. 233ème partie : 27 novembre. 234ème partie : 28 novembre. 235ème partie : 29 novembre. 236ème partie : 30 novembre. 237ème partie : 1er décembre. 238ème partie : 2 décembre. 239ème partie : 3 décembre. 240ème partie : 4 décembre. 241ème partie : 4 décembre-1. 242ème partie : 5 décembre. 243ème partie : 6 décembre. 244ème partie : 7 décembre. 245ème partie : 8 décembre. 246ème partie : 10 décembre. 247ème partie : 11 décembre. 248ème partie : 12 décembre. 249ème partie : 13 décembre. 250ème partie : 15 décembre. 251ème partie : 16 décembre. 252ème partie : 16 décembre-1. 253ème partie : 17 décembre. 254ème partie : 19 décembre. 255ème partie : 20 décembre. 256ème partie : 21 décembre.


Un an de Témoignages de Gaza du 20.11.2023 au 20.11.2024, de la 1ère à la 227ème partie.
Pour participer à la collecte « Urgence Guerre à Gaza » : HelloAsso.com
Les témoignages sont également publiés sur UJFPAltermidi et sur Le Poing.