Syrie, la propagande du découragement

Alon Mizrahi, 6 décembre 2024. Je pense que nous (le camp anti-impérialiste) devons garder notre sang froid face à la situation de tous les dangers en Syrie.

Quand les Etats-Unis avaient mis la tête de Al-Jawlani à prix.

Tout d’abord, n’oublions pas que nous sommes noyés dans la propagande occidentale, y compris en arabe, y compris à partir de comptes rendus qui semblent authentiques. Le chagrin et le désespoir sur la Syrie sont leur objectif, et ils travaillent sans relâche pour y parvenir. C’est une grande partie de leur stratégie.

Nous vivons dans un environnement médiatique et de conscience créé par et pour l’impérialisme. Nous devons nous en souvenir.

Je ne prétends pas que les choses vont bien, mais ce que nous voyons est une retraite ordonnée et non pas le chaos et la désintégration.

Cela signifie qu’il existe un commandement central syrien fonctionnel et qu’il y a de la discipline.

En outre, n’oubliez pas ceci : on n’occupe pas un pays de la taille de la Syrie avec 50.000 hommes. On peut mener une guerre éclair et prendre d’assaut certains endroits, mais c’est une toute autre affaire que de maintenir l’autorité, de vaincre les poches de résistance et d’infiltration et de préparer des contre-offensives, sans parler de la gestion des défis de la vie quotidienne.

De plus, une ville prise en 2 ou 3 jours par un camp peut être prise en quelques jours par l’autre camp. Personne n’a de super pouvoirs.

La perception d’une imparabilité et d’un mouvement historique est une guerre psychologique. Elle est fabriquée par la propagande. N’y participez pas.

Je n’ai aucune idée de là où ça nous mène, et vous non plus. La prise de villes doit être mise en perspective. Nous ne sommes pas au Moyen-Âge, et nous ne sommes pas non plus en Ukraine. Il n’existe pas de commandement majeur accepté par les islamistes occidentaux ; ils ne sont en rien comparable à l’armée russe.

Les mercenaires occidentaux peuvent-ils maintenir le pouvoir et créer une défense ? Nous n’en avons aucune idée. Y a-t-il une réflexion stratégique derrière la conduite de l’armée syrienne ? Nous l’ignorons.

Nous ne savons pas ce que l’Iran et la Russie vont faire, ou ce qu’ils font en coulisses (nous savons en revanche que s’ils n’agissent pas sérieusement, il sera pratiquement impossible pour la Syrie de contenir cette attaque).

L’intention de cette attaque était clairement de balayer une grande partie de la Syrie et de submerger les forces syriennes jusqu’à ce qu’elles s’effondrent moralement et se rendent. Mais si cet élan s’essouffle ou est interrompu, cela devient une toute autre affaire.

Alors ne devenez pas des victimes consentantes des opérations psychologiques de la CIA. Ne sachant pas ce qui va se passer, ni ce qui se passe vraiment, je suggère de garder déprime et tristesse pour les résultats finaux, au cas où les choses se passent effectivement comme elles nous sont présentées. Mais ne cédez pas tout de suite.

Le Hamas combat toujours Israël. Personne ne peut se permettre le luxe du désespoir. Ni maintenant, ni jamais.

Source en anglais : compte X de Alon Mizrahi / Traduction MR – Révision Chris & Dine.