Partager la publication "Témoignages de Gazaouis : La survie qui s’organise au jour le jour dans l’enfer de Gaza – partie 208/31 octobre – Compte rendu hebdomadaire d’activité"
Brigitte Challande, 1er novembre 2024. Comme chaque semaine, nous recevons le rapport scrupuleux des actions faites dans les camps de déplacé.e.s par l’équipe d’Abu Amir- UJFP.
Cliquez ici pour consulter les Récits complets.
« Ateliers de soutien psychologique pour les femmes
Les ateliers de soutien psychologique proposés par les équipes de l’UJFP visent à soulager la pression psychologique sur les femmes, et ciblent spécifiquement les groupes les plus vulnérables tels que les filles et les femmes qui font face à des défis psychologiques et sociaux difficiles.
Les femmes déplacées souffrent de conditions de vie instables et les camps manquent de services de base, tels que l’assainissement et l’eau potable, ce qui augmente la probabilité qu’elles et leurs familles soient exposées aux maladies et aux problèmes de santé. L’importance des ateliers de soutien psychologique entre en jeu, car ils contribuent à réduire le stress, l’anxiété et la dépression, et à améliorer la santé mentale des femmes en leur offrant un espace sûr pour participer et parler.
Le programme de soutien psychologique pour les femmes a commencé il y a six mois et continue de proposer des séances hebdomadaires aux femmes dans les camps. Jusqu’à présent, quatre séances de soutien ont eu lieu, avec la participation de 56 femmes.
L’un des thèmes abordés lors des dernières séances était la question de la pollution de l’environnement et son impact sur la santé de la population des camps. Des ateliers ont été présentés sur la pollution, notamment pour présenter aux femmes ses causes et les moyens de la prévenir, car les camps souffrent de la pollution de l’air et de l’eau et de l’accumulation de déchets, ce qui représente un risque pour la santé de tous.
Nous avons commencé la séance par une activité interactive pour présenter aux participantes le thème de l’atelier et ses objectifs. Ensuite, l’animatrice a abordé le thème de la pollution et de ses types et a donné des exemples de pollution de l’eau, de l’air et du sol, et a fourni des conseils pour atténuer les effets de cette pollution sur l’environnement.
Au cours de la discussion, les femmes ont partagé leurs propres expériences. Une femme a parlé de l’accumulation de déchets à côté des tentes, qui a conduit à la propagation de maladies parmi les enfants, tandis qu’une autre a partagé son expérience avec l’utilisation d’eau polluée, qui a entraîné des cas d’infections intestinales chez ses enfants et a conduit à la malnutrition, car elle a presque perdu l’un de ses enfants à cause de cela. Ces expériences soulignent l’impact négatif de la pollution sur la vie des déplacés et confirment le besoin urgent de sensibilisation à la santé et à l’environnement dans les camps.
La deuxième session s’est concentrée sur les différents défis auxquels les femmes sont confrontées pendant la guerre, des problèmes de santé aux problèmes psychologiques et sociaux. L’importance de fournir des programmes de protection contre la violence et de fournir des services de santé mobiles, ainsi que des campagnes de sensibilisation du public pour éduquer la communauté sur la santé et l’environnement, a été discutée. Les femmes ont exprimé leur inquiétude face à la détérioration des conditions dans les camps ; une femme enceinte a déclaré qu’elle n’avait pas pu suivre correctement sa grossesse en raison du manque de services médicaux nécessaires, ce qui lui a fait perdre son fœtus au cinquième mois. D’autres ont souligné l’arrivée de l’hiver sans vêtements chauds ni couvertures suffisantes pour leurs familles, avec des tentes délabrées qui ne pouvaient plus résister à la pluie.
À la fin de la séance, les femmes ont remercié l’animatrice pour ces précieux ateliers, exprimant l’importance des séances pour améliorer leur compréhension des questions fondamentales de la vie et pour leur offrir des moments qui les soulagent des fardeaux de la vie quotidienne, en particulier à la lumière des conditions difficiles dans lesquelles elles vivent dans les camps. »
Photos et une vidéo où les femmes racontent leur quotidien ICI.
« Programme éducatif à Khan Younis et Deir al- Balah
« L’éducation est un pilier fondamental de la société palestinienne et c’est un droit que les Palestiniens s’efforcent d’obtenir malgré les défis majeurs auxquels ils sont confrontés, notamment la guerre et les déplacements. Les parents restent désireux d’éduquer leurs enfants et recherchent toute opportunité éducative, même si elle est loin des camps de déplacés. Ils se rendent compte que l’éducation n’est pas seulement un chemin vers la connaissance, mais aussi un moyen de réaliser les ambitions de leurs enfants et de leur permettre d’améliorer leur avenir. Elle fait partie de l’identité du peuple palestinien et de sa quête continue de progrès et de développement face à des conditions de vie difficiles.
Les centres éducatifs créés par l’UJFP à Mawasi, Khan Younis et Deir al-Balah jouent un rôle fondamental pour répondre aux besoins des enfants déplacés. Ces centres ouvrent leurs portes à des centaines d’enfants qui ont été déscolarisés en raison du déplacement et des conditions de vie difficiles, et leur offrent la possibilité de retourner à l’école dans un environnement sûr et favorable. Ces centres ne se limitent pas à l’aspect académique, mais s’efforcent également de fournir un environnement complet qui contribue à améliorer la santé mentale des enfants et à développer leurs compétences sociales et personnelles.
Les enfants de ces centres ont l’occasion de jouer à des jeux et à des sports, de profiter d’activités musicales et de faire la fête dans une atmosphère animée, où des jus et des bonbons sont servis pendant les activités, ajoutant une touche de joie et de réconfort qui manque à leur vie quotidienne. Ces activités ne sont pas seulement destinées au divertissement, mais visent également à renforcer la confiance en soi des enfants, à développer un sentiment d’appartenance et un esprit positif, ce qui renforce leur capacité à faire face aux défis et aux difficultés.
Les centres offrent également un espace sûr aux enfants pour exprimer leurs sentiments, ce qui est particulièrement essentiel pour les enfants qui ont été affectés psychologiquement par des expériences de déplacement et de conflit. Ils proposent des séances spécialisées qui aident les enfants à gérer leurs sentiments. Ces sessions offrent aux enfants l’occasion de parler de leurs expériences et de leurs difficultés, et de bénéficier d’un soutien spécialisé qui les aide à surmonter le traumatisme auquel ils ont été exposés. En outre, ces centres visent à insuffler de l’espoir et de l’ambition aux enfants et à leur fournir les connaissances et les compétences qui leur permettent de construire un avenir meilleur. Les enfants trouvent dans les centres éducatifs une atmosphère d’encouragement et de motivation et ont le sentiment qu’ils sont capables de réussir malgré les circonstances difficiles qui les entourent.
Ce rôle éducatif véhicule un message fort selon lequel l’éducation est un droit qui ne peut être confisqué ou empêché, et incarne la détermination du peuple palestinien et son insistance sur la vie et l’apprentissage quels que soient les défis. En fin de compte, les centres d’apprentissage créés par l’UJFP se distinguent comme un exemple pionnier de soutien à la communauté palestinienne, combinant éducation, soutien psychosocial et activités récréatives dans un environnement sûr. Ces centres ne sont pas seulement un lieu d’étude, mais un havre qui offre aux enfants déplacés sécurité, espoir et un sentiment de stabilité à un moment où ils ont le plus besoin d’aide et de soins. »
Photos et vidéos ICI.
« Travail humanitaire, toujours trois repas par semaine sont réalisés et distribués
Le travail humanitaire fourni par les équipes de l’UJFP dans la bande de Gaza constitue un pilier fondamental pour apporter un soutien global aux personnes déplacé.e.s.
Depuis le déclenchement de la guerre à Gaza, nos équipes s’engagent à travailler quotidiennement pour garantir que les besoins de la population forcée de quitter ses foyers soient satisfaits. Notre équipe cherche à obtenir une réponse humanitaire globale et continue, reconnaissant l’ampleur des souffrances auxquelles sont confrontées les personnes déplacées dans des conditions de déplacement forcé.
Notre programme alimentaire comprend la fourniture de repas quotidiens aux familles touchées, car nous tenons à garantir que des aliments suffisants et nutritifs soient fournis à tous les membres de la famille, ce qui contribue à renforcer leur résilience et à alléger leurs fardeaux psychologiques et matériels. Ce programme alimentaire ne se limite pas à la simple fourniture de nourriture, mais comprend une planification minutieuse pour fournir des repas adaptés aux besoins des différents groupes d’âge, des enfants aux personnes âgées, et reflète notre engagement envers une nutrition adéquate en tant qu’élément essentiel d’un soutien humanitaire durable.
Cependant, l’aide humanitaire ne se limite pas à la fourniture de nourriture, car nous cherchons à répondre à tous les aspects fondamentaux de la vie. Notre équipe s’efforce de fournir régulièrement des tentes pour assurer un abri sûr aux familles, en plus de fournir de l’eau potable 24 heures sur 24 pour assurer la salubrité de la boisson et de la cuisine, car l’eau potable est un besoin fondamental, surtout compte tenu du manque de services publics dans les camps.
Nous fournissons également du matériel de nettoyage pour assurer l’hygiène personnelle et la santé publique dans les camps, et nous travaillons à fournir périodiquement des produits d’hygiène pour améliorer la santé des familles et réduire la propagation des maladies. En outre, la santé préventive est une priorité pour nous, c’est pourquoi nous pulvérisons régulièrement les camps pour lutter contre les insectes et les rongeurs qui peuvent entraîner la propagation de maladies, d’autant plus que les conditions de vie difficiles et la forte densité de population augmentent la probabilité de développer de graves problèmes de santé.
Ces mesures préventives font partie d’une stratégie globale visant à protéger les déplacés et à leur assurer un environnement sain, et à les empêcher d’être exposés à des maladies qui peuvent aggraver leur fardeau et leurs souffrances en l’absence de services de santé adéquats.
La communication continue avec les déplacés est au cœur de notre travail humanitaire, car nous les rencontrons quotidiennement pour connaître leurs besoins individuels, écouter leurs plaintes et travailler pour y répondre. Cette communication régulière contribue à établir la confiance entre les équipes humanitaires et la communauté déplacée, et nous aide à fournir une réponse cohérente avec leurs exigences et attentes. À travers cette communication, nous cherchons à montrer qu’il y a des gens qui sont à leurs côtés et qui travaillent pour leur apporter soutien et assistance, ce qui renforce leur sentiment de réconfort.
Depuis le début de la guerre jusqu’à aujourd’hui, notre équipe continue de travailler sans interruption pour assurer aux déplacés leurs besoins de base et leur fournir une assistance de manière permanente. Nos équipes redoublent d’efforts pour faire face aux défis quotidiens et répondre aux besoins des déplacés, dans l’espoir qu’ils puissent surmonter cette étape difficile avec le moins de dommages possible. »
Photos et vidéos ICI.
Retrouvez l’ensemble des témoignages d’Abu Amir et Marsel :
*Abu Amir Mutasem Eleïwa est coordinateur des Projets paysans depuis 2016 au sud de la bande de Gaza et correspondant de l’Union Juive Française pour la Paix.
*Marsel Alledawi est responsable du Centre Ibn Sina du nord de la bande de Gaza, centre qui se consacre au suivi éducatif et psychologique de l’enfance.
Tous les deux sont soutenus par l’UJFP en France.
Pour participer à la collecte "Urgence Guerre à Gaza" : HelloAsso.com
Les témoignages sont également publiés sur UJFP; Altermidi.org