Les origines des communautés israéliennes attaquées le 7 octobre 2023

Mounadil al Djazaïri / Zachary Foster, 21 septembre 2024. Tout a commencé le 7 octobre 2023 si on en croit la vulgate sioniste reprise généralement implicitement par la plupart des médias occidentaux. Il y a eu avant le 7 une période où chacun vivait sa petite vie paisiblement, les Palestniens dans la bande de Gaza, malheureusement sous la férule du Hamas, une bande d’antisémites avides de sang juif, et les Juifs (sionistes) dans leurs petites villes ou villages de communautés pacifiques et industrieuses au centre desquels il ne manque que l’église pour que le Français moyen puisse le reconnaître comme sien.

La vérité est évidemment toute autre et l’historien américain Zachary Foster (encore lui!) nous le rappelle. Ces agglomérations proches de la bande de Gaza ont une histoire et cette histoire ne déroge pas à celle du reste de l’entité sioniste basée sur le mensonge, le vol et le crime.

Incidemment, Zachary Foster nous apprend que ces colonies ont été fondées un 6 octobre selon un modus operandi assez proche de celui qu’on retrouve encore en Cisjordanie occupée avec les colonies dites « illégales », c’est–à- dire qui ne sont pas officiellement planifiées par les autorités sionistes (du point de vue du droit, organisées ou non par le pouvoir sioniste, toutes ces colonies sont illégales).

Ces agglomérations sur le sort duquel l’opinion publique occidentale est invitée à se lamenter, ont eu et ont toujours une fonction militaire à la fois défensive, de boucliers humains, et offensive et c’est donc à dessein qu’elles ont été implantées à proximité immédiate de la bande de Gaza.

Les origines des communautés israéliennes attaquées le 7 octobre 2023

Par Zachary Foster, Palestine Nexus, 20 septembre 2023

Pourquoi une demi-douzaine d’agglomérations israéliennes sont-elles situées si près de Gaza ?

Be’eri, Nirim, Re’im, Kfar Aza et Nahal Oz n’ont pas été établies si près de Gaza par hasard. Ces colonies ont été construites dans les années 1940 et 1950 pour étendre les frontières de la communauté sioniste, prendre le contrôle de plus de terres et servir de première ligne de défense et de première ligne d’attaque. Les membres de ces communautés ont également participé à l’expulsion des Palestiniens de leurs maisons dans le Néguev en 1948, massacrant les Palestiniens qui résistaient à l’assujettissement et empêchant leur retour. Pour reprendre une expression chère à tant de sionistes aujourd’hui, ces communautés ont été construites comme des « boucliers humains ». Malheureusement, le 7 octobre 2023, elles ont fini par servir le but pour lequel elles avaient été créées.

Il s’agit ici d’une brève histoire des origines des communautés attaquées par les groupes militants palestiniens le 7 octobre.

C’était le dimanche 6 octobre 1946. Les sionistes avaient prévu d’ établir 11 avant-postes dans le désert du sud, dont Tkuma, Be’eri et Nirim. Le 6 octobre a été choisi pour l’opération parce que c’était un dimanche et que les autorités britanniques « aimaient boire le week-end », comme l’ a rappelé un agent sioniste dans un documentaire produit en 1976 sur cette affaire. C’était aussi la nuit suivant Yom Kippour. « Les Britanniques ne s’attendraient jamais à ce que les Juifs fassent une telle chose la nuit suivant Yom Kippour », a déclaré Yaakov Sharett, qui a également participé à l’opération.

Quelques mois plus tôt, le « Plan Morrison-Grady » avait prévu le contrôle britannique du désert du Sud, connu sous le nom de Naqab en arabe et de Néguev en hébreu (le plan prévoyait la partition du reste du pays). Bien entendu, les sionistes voulaient que le désert du Sud soit sous le contrôle des Juifs, et non des Britanniques.

Ainsi, environ 300 colons sionistes partirent à la faveur de la nuit noire, cette nuit fatidique, avec 300 camions remplis de clôtures, de baraquements, de lits, de nourriture, d’eau et, bien sûr, d’armes. Ils furent divisés en 11 groupes de 30 colons, chaque groupe étant chargé d’occuper l’un des 11 emplacements. Une fois occupés, ils réussirent à construire rapidement des baraquements, des clôtures et une tour avant que les autorités britanniques n’aient eu le temps d’intervenir.

« Notre objectif était de conquérir le Néguev, nous avons donc dû le coloniser », a déclaré Miriam Bonim, qui a participé à l’opération.

Les Britanniques sont arrivés peu après, « en colère, criant et jurant », comme l’a expliqué un colon sioniste. « Nous leur avons dit de se détendre, de boire un verre. Après la troisième tournée d’alcool, leur ton a commencé à changer et ils sont devenus nos amis. »

C’est ainsi que, les 6 et 7 octobre 1946, les sionistes ont établi Be’eri et Nirim, deux des communautés israéliennes attaquées le 7 octobre 2023.

Les 11 sites avaient été choisis pour leur valeur stratégique (lire : militaire), raison pour laquelle ils ont reçu un soutien continu du Fonds National Juif. Ils ont été construits pour étendre les frontières du Yishouv et servir d’avant-postes pour recueillir des renseignements sur les Arabes de la région. La culture n’était possible que si l’eau était acheminée par canalisations, ce qui était coûteux à construire et à défendre. En d’autres termes, ces colonies n’avaient aucune valeur économique, commerciale ou agricole. Elles ont été construites pour servir de ligne de front pour la guerre que les sionistes savaient devoir mener pour établir un État en Palestine.

Quelques mois après leur création, Be’eri et Nirim avaient besoin de combattants armés du Palmach et de la Haganah pour repousser d’éventuels troubles de la part de la population arabe. Dans certains cas, lorsque les Bédouins arabes de la région affrontaient les colons sionistes, les Britanniques payaient les Arabes pour maintenir la paix.

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