Silwanic, 2 décembre 2025.– Les autorités israéliennes d’occupation ont placé mardi le député jérusalémite Mohammad Abu Teir en détention administrative pour une durée de quatre mois, sur ordre du commandant militaire de l’armée en Cisjordanie. La période de détention s’étend du 1er décembre 2025 au 23 mars 2026.

Une longue carrière politique… 44 ans derrière les barreaux

Abu Teir (75 ans) est l’une des figures politiques les plus importantes de Jérusalem et l’un des prisonniers palestiniens les plus fréquemment arrêtés. Il a passé près de 44 ans dans les prisons israéliennes, à différentes périodes (la majeure partie de sa vie en prison).

Le Centre d’information Wadi Hilweh à Jérusalem a indiqué que le député Abu Teir avait été arrêté une première fois en 1974, à l’âge de 23 ans, et avait passé 11 ans en prison avant d’être libéré dans le cadre de l’échange de prisonniers Ahmed Jibril en 1985.

Il a ensuite été arrêté à plusieurs reprises et a purgé des peines de 7, 4, 5 et 3 ans, ainsi que plusieurs mois, en plus de détentions administratives répétées.

Députés de Jérusalem : entre arrestations et expulsions

Depuis 2006, les parlementaires de Jérusalem sont directement visés par la politique d’occupation, qui comprend des arrestations, la révocation de leurs permis de séjour et des expulsions.

De droite à gauche : les ministres palestiniens Ahmed Attoun, Mohammad Abu Teir et Mohammad Totah, ainsi que le ministre des Affaires de Jérusalem, Khaled Abu Arafeh, réunis dans le bâtiment du Parlement à Ramallah le 30 mai 2006. (photo AFP)

Selon le Centre d’information Wadi Hilweh, en 2006, le ministre israélien de l’Intérieur a décidé de révoquer les permis de séjour des députés Mohammad Abu Teir, Ahmad Attoun et Mohammad Totah, ainsi que de l’ancien ministre des Affaires de Jérusalem, Khaled Abu Arafeh, invoquant leur « déloyauté envers l’État d’Israël » suite à leur participation aux élections du Conseil législatif palestinien.

Ces quatre députés ont ensuite été arrêtés à plusieurs reprises avant de recevoir un ordre d’expulsion de Jérusalem en 2010. Les expulsions ont eu lieu avant la fin de cette même année. Le député Abu Teir a été jugé pour « séjour illégal à Jérusalem » et condamné à cinq mois de prison. Il a ensuite été libéré au point de contrôle de Betonia, à l’ouest de Ramallah, avant d’être expulsé de force de sa ville natale.

Article original en anglais sur Wadi Hilweh Information Center / Traduction MR