Des frappes israéliennes tuent cinq Palestiniens réfugiés dans un camp de tentes à Gaza

Middle East Eye, 4 décembre 2025. Les forces israéliennes ont tué cinq Palestiniens, dont deux enfants, en bombardant une tente dans une zone humanitaire de Gaza, mercredi.

Au moins quatre frappes de drones ont été signalées à l’ouest de Khan Younis, dans le sud de Gaza, tard dans la nuit, ciblant un camp pour personnes déplacées.

L’attaque a eu lieu en dehors des zones de la bande de Gaza contrôlées par Israël, constituant la toute dernière violation en date du cessez-le-feu.

Israël a affirmé que le bombardement était une riposte à un échange de tirs survenu plus tôt dans la journée entre ses troupes et des combattants du Hamas piégés dans des tunnels à Rafah, qu’Israël empêche de se déplacer vers l’ouest de Gaza.

L’armée israélienne a déclaré que cinq de ses soldats avaient été blessés, sans fournir de preuves à l’appui de cette affirmation. Elle a ajouté que les frappes à Khan Younis visaient un « membre du Hamas ».

Le porte-parole de la Défense civile de Gaza, Mahmoud Basal, a rejeté la version israélienne, affirmant que les victimes se réfugiaient dans un camp considéré comme « sûr » et ne se trouvaient pas dans une zone de combat. « Combien de massacres faudra-t-il encore avant que chacun comprenne que ce qui se passe à Gaza n’est pas une simple « réponse à un incident », mais un ciblage systématique et direct des civils ? » a déclaré Basal.

Plus tôt, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait accusé le Hamas de violer le cessez-le-feu et de cibler les troupes.

« Notre politique est claire : Israël ne tolérera aucune atteinte aux soldats de Tsahal (l’armée israélienne) et réagira en conséquence », a-t-il affirmé.

De son côté, le Hamas a qualifié l’attaque de mercredi de « crime de guerre flagrant » et de dernier exemple en date d’un « mépris manifeste de l’accord de cessez-le-feu ».

Le groupe a exhorté les médiateurs à faire pression sur Israël pour qu’il mette fin aux attaques contre les civils et pour « freiner l’occupation et empêcher le gouvernement de Netanyahu de se soustraire à ses obligations ».

Deuxième phase

L’escalade de mercredi est survenue alors que le Hamas et le Jihad islamique remettaient à Israël, par l’intermédiaire de la Croix-Rouge, le corps d’un prisonnier enterré à Gaza.

Israël a confirmé que le corps était celui du ressortissant thaïlandais Sudthisak Rinthalak. Un prisonnier, le policier Ran Gvili, est toujours enterré à Gaza. Les efforts se poursuivent pour le localiser et rapatrier sa dépouille en Israël.

Le rapatriement des corps des prisonniers devrait accroître la pression sur Israël et le Hamas afin qu’ils passent à la prochaine étape de l’accord de cessez-le-feu.

Le président américain Donald Trump a déclaré mercredi que la prochaine phase « se déroulera très prochainement », alors que l’on craint un blocage des négociations.

Middle East Eye a rapporté mardi que les États-Unis peinent à mettre en place une force internationale de stabilisation pour Gaza, élément clé de la deuxième phase, en raison de désaccords avec Israël concernant la participation de la Turquie, selon deux sources proches du dossier.

Le mois dernier, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution visant à créer cette force, obtenant le soutien officiel de la Turquie, du Qatar, de l’Égypte, des Émirats arabes unis, de l’Arabie saoudite, de l’Indonésie, du Pakistan et de la Jordanie. Cependant, peu de progrès ont été réalisés depuis, ont indiqué les sources.

Les autorités turques ont déclaré qu’Ankara était prête à contribuer à la force, mais Israël s’oppose à la présence de troupes turques dans la bande de Gaza. Les frappes de mercredi sont les dernières d’une série de violations israéliennes de l’accord de cessez-le-feu signé en octobre.

Près de 600 violations ont été recensées, faisant plus de 360 ​​morts et 900 blessés.

Israël continue également de bloquer l’entrée et la sortie des patients et des civils par le point de passage de Rafah avec l’Égypte, en violation de l’accord, et restreint l’acheminement de l’aide humanitaire, n’autorisant en moyenne que 200 camions par jour sur les 600 prévus.

Article original en anglais sur Middle East Eye / Traduction MR