« C’est l’humanité contre des monstres »

Alon Mizrahi, 6 septembre 2025.- Il ne s’agit pas de pro-Palestine contre pro-Israël. C’est l’humanité contre les monstres. Et je vais vous dire exactement pourquoi.

J’ai vécu presque toute ma vie en Israël et, ces deux dernières années (1), à quelques mois près, j’ai passé la majeure partie de mon temps éveillé à vivre et à respirer la résistance, parmi et aux côtés de personnes qui partagent une opposition totale à la criminalité d’Israël (et, de plus en plus, comme il est devenu évident que l’action et l’acteur sont indissociables dans ce cas précis, une opposition à l’existence même d’Israël).

J’ai passé des dizaines de milliers d’heures à interagir avec des Arabes et des musulmans, des Palestiniens et tant d’autres, du Pakistan à Londres, New York et Mexico (et avec un grand nombre d’Occidentaux blancs tout aussi beaux et animés par la justice).

J’ai appris comment ces personnes expriment la colère, la douleur, la frustration et le dégoût, mais aussi la joie et l’amour. J’ai vu leur monde et leur caractère. Ce qui m’amène à dire avec une assurance absolue :

Si les choses étaient différentes, voire opposées, et que des dizaines de milliers d’enfants juifs israéliens avaient été massacrés, les personnes avec lesquelles j’ai passé tant de temps en ligne, et en réalité, ne se seraient pas réjouies, n’auraient pas justifié, cautionné ni nié ce massacre.

Elles seraient peinées et choquées. Elles voudraient que cela cesse.

Le grand consensus au sein du camp pro-palestinien, musulmans et arabes compris, serait consterné par le flot continu d’images d’enfants juifs israéliens massacrés. Deux semaines plus tard, ils exigeraient la fin de ce massacre et une intervention mondiale.

Vous savez pourquoi ? Non pas parce qu’ils « aiment les Juifs », mais parce que ce sont des gens normaux, et que la vue d’un enfant souffrant les anéantit, comme la nature (ou Dieu) l’a voulu.

Les sionistes s’en fichent complètement. Ce n’est pas parce qu’ils « aiment les Juifs ». C’est parce qu’ils sont fous, et que la haine de la vie et de l’humanité est au cœur de leur identité.

Ils n’étaient même pas vraiment attristés par le 7 octobre. Une fois le choc initial surmonté, ils ont été envahis par l’extase : ils avaient enfin l’excuse idéale pour accomplir ce dont ils avaient toujours rêvé.

Il ne s’agit donc pas d’une lutte entre ceux qui aiment les enfants d’un groupe et ceux qui aiment les enfants d’un autre. Il s’agit d’une lutte entre ceux qui aiment la vie et qui peuvent voir et ressentir la valeur de l’enfance et des enfants (et de la famille, de la communauté et des personnes âgées), et ceux qui sont rongés par le besoin de punir, de dominer, de subjuguer et de détruire.

Pour moi, personnellement, l’idée que des enfants israéliens soient déchiquetés ou amputés sans anesthésie est une vision infernale ; ce n’est le rêve de pratiquement aucun pro-palestinien ou antisioniste. Si certains nourrissent ces fantasmes, la résistance dominante les fera rapidement taire et les éliminer. Ils seront considérés comme des dérangés, et à juste titre.

La jouissance sadique face à la souffrance et à la douleur aiguës et prolongées de l’autre (qu’un slogan comme « Libérez les otages » illustre parfaitement) est propre au camp sioniste. Et les sionistes américains en sont presque les meilleurs exemples. Ils se délectent profondément de la souffrance des personnes de couleur.

Ce sont des sadiques et des menteurs nés. C’est précisément ce dont ils accusent le Hamas, ou les « musulmans ».

Il ne s’agit pas d’un combat pro-palestinien contre un combat pro-israélien. C’est l’humanité contre des monstres.

(1) Alon Mizrahi a définitivement quitté Israël en 2023.

Article original en anglais sur le compte X de Alon Mizrahi / Traduction MR