Comité Action Palestine, le 8 Mars 2025.– Depuis que Donald Trump a donné un grand coup de pied dans la fourmilière Europe, les dirigeants européens s’agitent dans tous les sens en criant à la trahison américaine. Se considérant comme les alliés des Etats-Unis alors qu’ils n’en ont jamais été que des vassaux, ils sont aujourd’hui seuls face à la prétendue « menace » russe. Il fallait prendre au sérieux la fameuse formule des stratèges américains : « les Etats-Unis n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts ». C’est le principe de base qui régit tous les rapports entre les Etats puissants, à savoir le principe de l’intérêt économique capitaliste. Faire de l’argent rien que de l’argent avant tout autre considération. C’est le principe de réalité qui a échappé aux Européens, enfermés dans leur certitude d’une alliance durable et indestructible avec les Etats-Unis. Emmanuel Macron a déclaré qu’il est inacceptable de se soumettre à la loi du plus fort en Ukraine. Certes, mais Emmanuel Macron n’a-t-il pas accepté et justifié la loi du plus fort en Palestine ? Ne s’est-il pas aligné sur l’entité sioniste ? N’a-t-il pas légitimé le génocide à Gaza ?
L’Europe n’a jamais eu l’intention d’appliquer le droit international en Palestine, mais elle souhaite qu’il le soit en Ukraine. Cette vision d’un droit international à géométrie variable n’est pas nouvelle ni surprenante. Selon cette doctrine opportuniste, le droit international devrait être appliqué pour conjurer la guerre en Europe et maintenir donc les rapports de force au détriment des Russes. Pourtant l’Europe a partout, avec les Etats-Unis, semé la guerre, en Irak, en Lybie, en Afghanistan, en Palestine, en Syrie, en Afrique, c’est-à-dire dans tous les endroits du monde où le colonialisme occidental a sévi. Partout l’Europe a piétiné sans retenue le droit international et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Les Occidentaux ont fait la guerre sur toute la planète sans respecter aucun principe, ni moral ni de droit. La loi du plus fort lui revient aujourd’hui comme un boomerang en plein visage. Ce que la France et l’Europe n’admettent pas, c’est que cette loi du plus fort soit appliquée sur le terrain européen. Le réveil est difficile : les Etats-Unis c’est America first, c’est-à-dire business first. La géopolitique dans son principe fondamental est de s’emparer du bien d’autrui et de s’enrichir sans limites. Les Européens se sont bercés d’illusions en rêvant d’une amitié éternelle avec les Etats-Unis. Ils sont aujourd’hui sacrifiés sur l’autel des intérêts américains. Triste Europe.
Triste monde arabe. Vassalisé, humilié par « Israël » et l’Occident. Pendant 15 mois, les sionistes ont tout détruit ou presque à Gaza. Ils ont tué des milliers de Palestiniens, hommes, femmes, enfants, vieillards sans pitié aucune. Les dirigeants arabes n’ont pas bougé. Ils observent aujourd’hui passivement l’occupation de la Syrie par les sionistes. Pas une seule fois ils n’ont fait mine de se porter au secours des déshérités de Gaza et de Cisjordanie. En spectateurs sur leurs trônes illégitimes et vacillants, ils ont regardé la Palestine subir l’enfer. A l’heure du cessez-le-feu obtenu par le seul héroïsme des Palestiniens et de leurs alliés yéménites et libanais, les dirigeants arabes proposent de financer la reconstruction de Gaza. Comme s’il fallait ajouter l’humiliation à la lâcheté, ils portent en réalité secours à « Israël ». Il ne leur serait pas venu à l’idée de forcer « Israël » à payer les ravages qu’il a commis à Gaza et ailleurs. Ils vont même plus loin dans l’infâmie en proposant de donner le pouvoir à l’Autorité palestinienne pendant cette phase de reconstruction à Gaza. Ils s’alignent sur les intérêts sionistes et occidentaux. C’est normal. Leur pouvoir dépend du bien vouloir occidental.
Avec cette nouvelle donne impulsée en Europe par Donald Trump, les contradictions au sein du camp occidental s’accroissent et s’approfondissent. Le chacun pour soi va incontestablement affaiblir l’impérialisme. Et tout ce qui affaiblit l’impérialisme, c’est une bonne chose pour les peuples du Sud et en particulier pour le peuple palestinien. L’espoir est là. Il gît dans l’appétit insatiable et irrationnel des capitalistes occidentaux qui les conduit à la confrontation entre eux. Le revirement américain fait dire à Emmanuel Macron que nous « rentrons dans une nouvelle ère ». Il aurait dû préciser dans l’ère des égoïsmes nationaux les plus brutaux. Les dirigeants arabes n’en prendront pas leçon, mais ils seront lâchés à leur tour. Dans cette nouvelle phase des relations internationales et de concurrence économique sans frein, les Palestiniens et leurs alliés n’ont d’autres choix que de maintenir le cap. Résister encore et toujours. Pour libérer la Palestine, toute la Palestine.
Palestine vivra ! Palestine vaincra !
Liban vivra ! Liban vaincra !
Source : Comité Action Palestine