Témoignages de Gazaouis : La survie qui s’organise au jour le jour dans l’enfer de Gaza – partie 272 / 8 janvier – Agressions sans limite

Brigitte Challande, 9 janvier 2025. France Inter disait aux informations de 20h du 8 janvier que les négociations sur Gaza étaient au bord d’une signature. Depuis combien de temps entendons-nous ce refrain ? Dans cet article du 8 janvier 2025, Abu Amir écrit que la fin de cette guerre dévastatrice est encore bien loin !

« L’agression israélienne contre la bande de Gaza se poursuit aujourd’hui, le 460e jour consécutif, sans aucun signe d’un arrêt imminent de la souffrance. À chaque heure qui passe, Gaza subit davantage de pertes en vies humaines et en biens, alors que les frappes aériennes et les bombardements d’artillerie se succèdent sur les zones résidentielles et les quartiers densément peuplés de déplacés. Alors que nous subissons une attaque à grande échelle, l’occupation tente de justifier ses campagnes militaires en les qualifiant de « guerre contre le terrorisme », mais la réalité sur le terrain est tout autre. Ces attaques se transforment en actes de génocide visant les civils, alors que la population fait face à une catastrophe humanitaire sans précédent.

Plus de 95 % des habitants de Gaza vivent dans une situation de déplacement interne, ayant abandonné leurs maisons par crainte des bombardements aveugles qui ne font pas de distinction entre les cibles. Avec l’intensification des attaques, les habitants sont contraints de vivre dans des abris temporaires et des tentes délabrées qui ne parviennent plus à résister aux vents glacés qui balaient la région. Le froid extrême est l’un des plus grands défis auxquels sont confrontés les déplacés. Nombreux sont ceux qui sont victimes de ces conditions climatiques sévères, car des matériaux de base comme des vêtements chauds et des couvertures manquent.

Tandis que les avions israéliens continuent de bombarder Gaza, la souffrance des malades et des blessés s’aggrave. Les hôpitaux encore fonctionnels sont eux aussi ciblés, laissant des milliers de personnes sans soins, alors que certaines zones connaissent une dégradation sanitaire catastrophique en raison du manque de médicaments et de ressources médicales. Le blocus persistant empêche les convois d’aide humanitaire d’atteindre les zones les plus touchées, rendant la situation sanitaire bien plus grave qu’un simple conflit militaire.

Les enfants de Gaza, quant à eux, paient un prix insoutenable pour cette guerre barbare de leurs vies et de leurs rêves brisés. Beaucoup ont perdu leurs parents ou ont été grièvement blessés dans les attaques. Privés d’éducation et de toute perspective d’avenir, leur souffrance s’intensifie chaque jour, tandis que leur rêve de paix et leur droit à une vie digne s’effondrent. Leur vie, autrefois faite de jeux et de rires, s’est transformée en une lutte pour la survie dans des conditions inhumaines.

Malgré les tentatives politiques pour trouver une solution à ce conflit, l’indifférence des négociateurs et de la communauté internationale complique encore davantage la situation. Alors que les parties israéliennes et le Hamas se renvoient des accusations et insistent pour obtenir des avantages politiques aux dépens des civils, les massacres à Gaza se poursuivent. Chaque camp cherche à sortir vainqueur, sans se soucier des vies innocentes ou de la fin de la souffrance, et semble plus préoccupé par la poursuite de la guerre pour atteindre des objectifs militaires sans fin.

À chaque jour qui passe, les violations du droit international se multiplient, et l’armée israélienne détruit les maisons et les infrastructures sans se soucier des pertes humaines. Les bombardements systématiques des zones résidentielles et des abris ne se limitent plus à la lutte contre le Hamas, mais sont devenus une partie d’une stratégie de nettoyage ethnique visant à vider Gaza de ses habitants originels. Lorsqu’Israël déclare qu’il cherche à « protéger les habitants du périmètre de Gaza », ces propos sont en totale contradiction avec la réalité sur le terrain, où ce sont les civils de Gaza qui paient le prix fort de ces opérations.

Malgré toutes ces tragédies, la communauté internationale reste spectatrice, se contentant d’émettre des déclarations de condamnation occasionnelles sans prendre de mesures concrètes pour stopper les attaques contre Gaza. Le soutien international aux Palestiniens reste faible face à l’agression continue, rendant les efforts humanitaires à Gaza confrontés à des défis encore plus grands pour atteindre les populations touchées. Il semble que le monde ignore la réalité brutale à laquelle les Palestiniens sont confrontés, alors que la crise humanitaire à Gaza s’aggrave considérablement.

La souffrance des habitants de Gaza n’est plus une simple anecdote dans les rapports d’actualité, mais une réalité vécue quotidiennement par plus de deux millions de personnes privées des droits les plus élémentaires à une vie décente. Les grandes questions concernant la justice internationale et la manière de mettre fin à cette agression dévastatrice restent sans réponse claire. »


Retrouvez l’ensemble des témoignages d’Abu Amir et Marsel :

*Abu Amir Mutasem Eleïwa est coordinateur des Projets paysans depuis 2016 au sud de la bande de Gaza et correspondant de l’Union Juive Française pour la Paix.

*Marsel Alledawi est responsable du Centre Ibn Sina du nord de la bande de Gaza, centre qui se consacre au suivi éducatif et psychologique de l’enfance.

Tous les deux sont soutenus par l’UJFP en France.

Cliquez ici pour consulter les Témoignages du 20 novembre 2023 au 5 janvier 2025


Pour participer à la collecte « Urgence Guerre à Gaza » : HelloAsso.com
Les témoignages sont également publiés sur UJFPAltermidi et sur Le Poing.