Témoignages de Gazaouis : La survie qui s’organise au jour le jour dans l’enfer de Gaza – partie 236 / 30 novembre – Continuité des activités hebdomadaires de l’équipe d’Abu Amir / L’éducation en temps de guerre : l’espoir des enfants de Gaza

Brigitte Challande, 30 novembre 2024. En dépit d’énormes difficultés, Abu Amir et son équipe poursuivent les activités avec les déplacé.e.s et nous en font le compte rendu.  

« Ateliers de soutien psychologique : Une lueur d’espoir pour les femmes et les filles dans les camps de déplacés au sud de Gaza

Les ateliers de soutien psychologique, organisés par les équipes de l’UJFP, offrent un espace vital pour les femmes et les jeunes filles, leur permettant d’exprimer leurs souffrances, de partager leurs préoccupations et de renforcer leur résilience face aux défis quotidiens.

Programme de soutien psychologique : Des sessions dédiées à la guérison mentale et sociale

Le programme de soutien psychologique pour les femmes et les filles en est à sa quatrième semaine du septième mois. Jusqu’à présent, quatre sessions ont été organisées, rassemblant 43 participantes issues des camps « Al-Asdiqa » et « Ascalon ». Ces sessions ne sont pas de simples rencontres ; elles constituent des espaces sécurisés où les participantes peuvent exprimer leurs émotions et leurs expériences face à des conditions de vie extrêmement difficiles. Ces ateliers favorisent la création d’un soutien psychologique collectif et encouragent les participantes à affronter les défis quotidiens avec une perspective plus positive.

Une souffrance quotidienne : Pénurie de nourriture et de produits essentiels

L’un des sujets récurrents abordés par les femmes au cours de ces ateliers est la pénurie aiguë de produits alimentaires, notamment de légumes. Les camps souffrent d’un approvisionnement irrégulier et insuffisant des besoins de base, rendant la simple tâche de nourrir les familles un défi colossal. Les femmes, souvent responsables de fournir les repas, se retrouvent accablées par un fardeau double, cherchant désespérément des solutions pour subvenir aux besoins de leurs enfants dans un contexte de pauvreté extrême.

Un hiver rigoureux : Entre froid glacial et pluies torrentielles

Lors des ateliers, une femme a décrit l’hiver dans les camps comme une bataille supplémentaire que les femmes et leurs familles doivent affronter. Elle a expliqué que le froid mordant rend la vie sous les tentes presque insoutenable, en l’absence de moyens de chauffage ou d’équipements adéquats pour faire face à la chute des températures. Les pluies abondantes aggravent encore leur situation, inondant les tentes et les chemins du camp, détruisant matelas et couvertures, et laissant les familles exposées à un froid implacable.

Absence d’infrastructures : Une prison à ciel ouvert

Une autre participante a souligné que l’absence quasi totale d’infrastructures dans les camps rend tout déplacement extrêmement difficile. Les chemins inondés et boueux limitent la mobilité des habitantes, les enfermant dans leurs tentes et les empêchant d’accéder à des services ou des aides susceptibles d’améliorer leur quotidien.

Les déplacés face au gel : Une lutte contre les températures extrêmes

Les participantes ont également évoqué l’impact dévastateur des basses températures sur les déplacés, en particulier les femmes et les enfants. Ces derniers, forcés de fuir leurs maisons il y a plus d’un an pour échapper à la mort, n’ont pu emporter ni couvertures, ni vêtements chauds, ni matelas. Aujourd’hui, ils affrontent l’hiver avec des corps épuisés et des ressources presque inexistantes, se retrouvant à grelotter dans des tentes précaires qui n’offrent aucune protection contre le froid.

Ateliers de soutien psychologique : Des voix qui racontent la souffrance

Au cours de ces sessions, les femmes ont partagé des récits poignants sur leur réalité. Leurs histoires reflètent une double souffrance : le déplacement forcé et la responsabilité d’assurer le bien-être familial dans des conditions économiques et humanitaires désastreuses. Elles ont évoqué les moments où elles ont fui leurs maisons sous les bombardements, laissant tout derrière elles, pour se retrouver aujourd’hui dans des tentes inondées, sans aucune protection contre la pluie et le froid.

L’importance des ateliers : Un espoir malgré la douleur

Ces ateliers de soutien psychologique ne se limitent pas à une simple écoute ; ils offrent aux femmes un espace pour évacuer leurs pressions mentales et construire des réseaux de soutien social qui renforcent leur résilience. De plus, ces ateliers fournissent des outils pour mieux gérer les défis quotidiens, redonnant aux participantes un sentiment de contrôle sur leur vie dans des circonstances incontrôlables.

Une crise qui nécessite une action urgente

La situation des femmes et des jeunes filles dans les camps de déplacés à Gaza reflète une crise humanitaire profonde qui appelle une intervention urgente à tous les niveaux. Si les ateliers de soutien psychologique jouent un rôle essentiel dans l’atténuation de leurs souffrances, ils ne suffisent pas à résoudre les causes structurelles de cette crise. Il est impératif d’assurer un approvisionnement en nourriture, d’améliorer les conditions de vie et de trouver des solutions durables qui respectent la dignité de ces déplacés et leur garantissent une vie sûre et stable. »

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« Ateliers de soutien psychologique pour les enfants : Une lueur d’espoir une bouée de saauvetage, dans les camps de déplacés à Deir al-Balah

Dans le contexte des crises continues que vivent les enfants déplacés dans les camps de Deir al-Balah, les ateliers de soutien psychologique se présentent comme une fenêtre d’espoir. Ces ateliers visent à alléger leurs souffrances et à les aider à faire face aux défis psychologiques et sociaux imposés par des conditions de vie difficiles. Ils offrent un environnement sécurisé où les enfants peuvent exprimer leurs émotions et interagir avec leurs pairs, renforçant ainsi leur résilience psychologique et sociale.

Objectifs de l’atelier : Un soutien psychologique pour construire un avenir meilleur

Les ateliers de soutien psychologique ont pour objectif d’apporter une aide directe aux enfants affectés par les crises et les conflits, en les aidant à comprendre et à gérer leurs émotions. Le programme est conçu pour renforcer la confiance en soi, améliorer les compétences sociales et développer la capacité à exprimer ses émotions de manière positive. Les activités incluent une variété de méthodes telles que les jeux collectifs, les activités artistiques et le théâtre interactif, permettant aux enfants de participer activement dans un cadre encourageant et sécurisé.

Des activités variées pour encourager l’interaction

Au cours de la semaine dernière, environ 65 enfants des camps « Al-Asdiqa » et « Ascalon » à l’ouest de Deir al-Balah ont bénéficié de deux ateliers de soutien psychologique. Les activités proposées comprenaient le dessin, le coloriage, les jeux stimulants et les chants motivants. Ces activités ont eu un impact notable sur les enfants, les aidant à briser les barrières de la peur et de l’isolement imposées par des conditions de vie difficiles.

Grâce au dessin et au coloriage, les enfants ont pu exprimer leurs émotions de manière créative, réduisant ainsi leur stress et établissant des relations avec leurs pairs et les encadrants. En outre, des exercices de relaxation et de respiration profonde ont été proposés pour réduire la tension et l’anxiété, aidant ainsi les enfants à atteindre un état de calme et de stabilité émotionnelle.

Un environnement sécurisé : La clé du succès

L’environnement sécurisé offert par ces ateliers a été essentiel à leur réussite. Cet espace a permis aux enfants de se sentir à l’aise et de participer librement aux activités sans crainte. L’interaction positive des enfants, visible à travers leurs sourires et leur joie, témoigne de l’importance de ces ateliers. Plus qu’un simple espace de divertissement, ces ateliers ont offert une expérience globale qui a permis aux enfants de retrouver une partie de leur enfance volée et de faire face à leurs défis psychologiques avec plus de résilience.

Élargir le soutien : Un pas vers l’égalité

L’un des aspects remarquables de ces ateliers est l’initiative des psychologues qui ont élargi leur champ d’action. Au lieu de se concentrer uniquement sur les enfants scolarisés dans les centres affiliés à l’UJFP, les psychologues ont décidé, de leur propre initiative, d’organiser des ateliers pour les enfants des camps environnants pendant un mois entier. Cette décision découle de leur conviction que chaque enfant a droit à un soutien psychologique et à des activités récréatives, indépendamment de son lieu de vie ou de son statut scolaire.

Impact des ateliers : Redonner espoir en pleine crise

Les ateliers de soutien psychologique ne se limitent pas à des sessions de divertissement ; ils constituent des interventions psychologiques et sociales visant à améliorer la vie des enfants touchés par le déplacement et la guerre. Les résultats positifs observés chez les enfants, que ce soit par leur interaction ou leur expression émotionnelle, illustrent l’importance de ces programmes pour leur bien-être mental et social. Redonner le sourire à ces enfants n’est pas un simple accomplissement, c’est une étape cruciale pour les aider à s’adapter à leur réalité difficile et à construire un avenir plus stable.

Défis à venir : La nécessité de pérenniser le soutien

Malgré le succès des ateliers, le besoin de maintenir ces activités reste pressant. Les enfants dans les camps de déplacés font face à des défis quotidiens qui nécessitent une réponse globale et durable. Fournir un soutien psychologique continu peut jouer un rôle clé pour les aider à surmonter les impacts des crises et des conflits.

Les ateliers de soutien psychologique pour les enfants dans les camps de déplacés à Deir al-Balah démontrent comment les initiatives humanitaires peuvent transformer la vie des populations les plus vulnérables. Ils rappellent que, malgré des conditions difficiles, les enfants ont la capacité de s’adapter et de surmonter les défis si un environnement approprié et un soutien adéquat leur sont offerts. »

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« L’importance de l’éducation pour les enfants en temps de guerre : Les centres éducatifs à Deir al-Balah et Mawasi Khan Younes, un modèle d’espoir

Dans le contexte de la guerre continue et des défis immenses qu’elle impose aux enfants de la bande de Gaza, l’éducation apparaît comme une pierre angulaire pour maintenir leur stabilité psychologique et sociale, tout en leur offrant un avenir. L’éducation n’est pas seulement un droit fondamental, c’est une bouée de sauvetage pour les enfants vivant dans des conditions exceptionnelles marquées par la violence et la peur. C’est dans ce cadre que l’initiative de l’UJFP a vu le jour, avec la création de centres éducatifs à Deir al-Balah et Mawasi Khan Younes. Cette initiative exceptionnelle vise à compenser les pertes éducatives causées par le déplacement et la guerre, en offrant un environnement sûr qui permet aux enfants d’apprendre et de grandir loin des troubles et des violences.

L’importance des centres éducatifs : Un environnement sûr et un phare d’espoir

Les centres éducatifs créés par l’UJFP à Deir al-Balah et Mawasi Khan Younes sont un modèle unique au service des enfants déplacés. Ces centres ne se limitent pas à fournir un enseignement académique, ils offrent également un cadre global qui combine éducation, loisirs et soutien psychologique. Dans ces centres, les enfants se sentent en sécurité, loin des tensions et des violences qui peuvent les entourer en dehors des camps. Les activités ludiques, artistiques et les sessions psychologiques interactives complètent les programmes académiques, garantissant une expérience éducative complète qui renforce leur capacité d’apprentissage et leur adaptation à une réalité difficile.

Compensation des pertes éducatives : Défis et opportunités

En raison de la guerre, le système éducatif à Gaza a été gravement affecté, avec des écoles fermées pendant de longues périodes, privant de nombreux enfants de leur droit à l’éducation. L’enseignement dispensé dans ces centres est adapté aux besoins des enfants et s’appuie sur des outils pédagogiques modernes qui encouragent leur participation active.

Le rôle du soutien psychologique : Une prise en charge globale des enfants

En plus de l’enseignement, ces centres accordent une attention particulière au soutien psychologique des enfants. La guerre et le déplacement ont laissé des séquelles psychologiques profondes chez beaucoup d’entre eux, ayant été témoins de scènes traumatisantes ou ayant subi la perte de leurs maisons et de leurs proches. Les sessions psychologiques organisées dans ces centres aident les enfants à gérer leurs traumatismes et leur offrent un espace pour exprimer leurs émotions et leurs pensées.

Le rôle des familles : Un soutien et un suivi constants

Les familles jouent un rôle clé dans le succès de ces centres. Les parents, mères et pères, suivent de près les progrès de leurs enfants et s’assurent de leur bien-être dans ces environnements éducatifs. Beaucoup de familles ont exprimé leur satisfaction et leur soulagement de voir leurs enfants évoluer dans un cadre sûr, entourés de soins éducatifs et psychologiques complets qui compensent ce qu’ils ont perdu.

Les enfants : Une réticence à quitter les centres

Il est frappant de constater que les enfants participant aux activités éducatives et récréatives de ces centres éprouvent une difficulté à les quitter pour rentrer chez eux. L’atmosphère chaleureuse, les activités dynamiques et le sentiment de sécurité poussent les enfants à vouloir prolonger leur temps dans ces centres. Cette interaction positive reflète l’impact profond que ces lieux ont eu sur eux, devenant un espace où ils peuvent retrouver une part de leur enfance perdue dans les affres de la guerre.

Un message d’espoir à travers l’éducation

L’éducation dans ces circonstances difficiles n’est pas seulement un droit fondamental, c’est un message d’espoir. Les centres éducatifs créés par l’UJFP ne sont pas de simples bâtiments, ce sont des lieux qui éclairent le chemin des enfants vers un avenir meilleur. Ils montrent que l’éducation peut être une arme contre l’ignorance, la pauvreté et les traumatismes, et qu’elle peut être un point de départ pour construire une génération capable de surmonter les conséquences de la guerre et de réaliser ses rêves. »

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Retrouvez l’ensemble des témoignages d’Abu Amir et Marsel :

*Abu Amir Mutasem Eleïwa est coordinateur des Projets paysans depuis 2016 au sud de la bande de Gaza et correspondant de l’Union Juive Française pour la Paix.

*Marsel Alledawi est responsable du Centre Ibn Sina du nord de la bande de Gaza, centre qui se concacre au suivi éducatif et psychologique de l’enfance.

Tous les deux sont soutenus par l’UJFP en France.


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Un an de Témoignages de Gaza du 20.11.2023 au 20.11.2024, de la 1ère à la 227ème partie.
Pour participer à la collecte « Urgence Guerre à Gaza » : HelloAsso.com
Les témoignages sont également publiés sur UJFPAltermidi et sur Le Poing.