Témoignages de Gazaouis : La survie qui s’organise au jour le jour dans l’enfer de Gaza – partie 235 / 29 novembre – Nécessité d’une continuité des programmes alimentaires

Brigitte Challande, 29 novembre 2024. Dans une situation que l’on ne décrit plus tant elle persiste et se détériore, l’équipe d’ Abu Amir continue inlassablement son travail de soutien auprès de la population des camps de déplacé.e.s notamment le camp des agriculteurs.

« La détérioration de la situation humanitaire à Gaza : Souffrances des habitants et nécessité de la continuité des programmes humanitaires

Le travail humanitaire est l’une des tâches les plus nobles et significatives que l’humanité puisse accomplir. Il reflète un esprit de solidarité et de responsabilité envers les groupes les plus vulnérables. À Gaza, l’importance de ce travail se manifeste au cœur d’une situation humanitaire catastrophique affectant plus de deux millions de personnes. Les crises humanitaires s’aggravent jour après jour, rendant la vie quotidienne des habitants un véritable défi de survie.

Pénurie de denrées alimentaires : Une crise étouffante qui menace la population

L’une des crises les plus pressantes à Gaza est celle de la pénurie de denrées alimentaires. Elle résulte des fermetures constantes et des restrictions imposées par Israël sur l’entrée des marchandises et des aides humanitaires. Ces mesures paralysantes ne se limitent pas à entraver la disponibilité des aliments, elles ont également entraîné une flambée des prix sans précédent, rendant difficile, voire impossible, l’accès des familles aux besoins alimentaires de base.

Files d’attente pour la nourriture : Un spectacle quotidien tragique

Dans les rues de Gaza, les longues files d’attente devant les centres de distribution alimentaire sont devenues une scène familière et déchirante. Des centaines de personnes, y compris des femmes, des enfants et des personnes âgées, patientent pendant des heures pour obtenir des portions de nourriture souvent insuffisantes. Ce tableau illustre la souffrance immense des habitants, confrontés à une pénurie alimentaire couplée à leur incapacité d’acheter des produits essentiels en raison de leurs prix exorbitants. Même des denrées de base comme le pain et l’huile sont désormais hors de portée pour une grande partie des familles.

Ce matin, deux enfants et une femme sont morts dans une bousculade devant une boulangerie en attendant du pain à Deir al Balah. (source)

Crise de la farine et fermeture des boulangeries : Une faim qui s’aggrave

Une autre crise majeure est liée à la pénurie de farine, qui a conduit à la fermeture quasi totale des boulangeries dans la bande de Gaza. Cette situation a exacerbé l’insécurité alimentaire, laissant des milliers de familles, en particulier les enfants, souffrir de la faim. L’absence de pain, un aliment de base pour de nombreux foyers, a entraîné une augmentation des cas de malnutrition et aggravé la situation déjà précaire de la population.

Insécurité et obstacles à l’acheminement de l’aide

La détérioration des conditions de sécurité constitue un défi supplémentaire pour les efforts humanitaires à Gaza. L’insécurité, nourrie par les conditions économiques et sociales déplorables, entrave le passage des convois humanitaires vers ceux qui en ont le plus besoin. Les routes impraticables et les tensions croissantes dans certaines zones ont perturbé de nombreuses initiatives visant à soulager les souffrances des habitants.

L’importance de la continuité du programme alimentaire dans le camp des agriculteurs

Face à cette situation dramatique, la continuité des programmes humanitaires devient essentielle pour assurer la survie des habitants. Parmi ces initiatives, le programme alimentaire du camp des agriculteurs, soutenu par l’UJFP depuis sa création, est un pilier fondamental pour les familles déplacées. Ce programme fournit des repas quotidiens qui aident les habitants à surmonter la crise alimentaire actuelle. Ce programme ne se limite pas à répondre aux besoins nutritionnels. Il joue un rôle crucial dans le maintien de la sécurité alimentaire et contribue à stabiliser les conditions de vie dans le camp. Grâce à lui, les familles déplacées bénéficient de repas réguliers, réduisant ainsi les tensions sociales et garantissant un climat de sécurité. Offrir des besoins essentiels empêche non seulement l’aggravation des crises, mais renforce également la cohésion au sein de la communauté.

Un appel à la pérennité des efforts humanitaires

Les crises qui affligent Gaza – de la pénurie alimentaire à l’insécurité croissante et à l’augmentation de la faim – mettent en lumière l’urgence de poursuivre et d’intensifier les efforts humanitaires. Les programmes comme celui du camp des agriculteurs ne sont pas de simples initiatives caritatives. Ils constituent des bouées de sauvetage vitales qui protègent les habitants de l’effondrement total. Investir dans ces programmes et garantir leur durabilité est non seulement une obligation humanitaire, mais aussi une responsabilité envers un peuple qui a souffert de décennies de blocus et de conflits. Il est impératif de continuer à répondre aux besoins fondamentaux et de renforcer la résilience des habitants, pour leur offrir un espoir tangible d’un avenir plus stable et plus sûr. »

Photos et vidéos ICI.

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Marsel envoie ces informations sur de nouveaux bombardements le 28/11 au soir

« Quatre martyrs, dont deux enfants, ont été tués dans le bombardement par l’occupation d’une tente de personnes déplacées dans la zone d’Al-Mawasi, à l’ouest de Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza. L’artillerie de l’occupation bombarde les environs des écoles d’Abou Hussein dans le camp de Jabalia, au nord de la bande de Gaza. »


Retrouvez l’ensemble des témoignages d’Abu Amir et Marsel :

*Abu Amir Mutasem Eleïwa est coordinateur des Projets paysans depuis 2016 au sud de la bande de Gaza et correspondant de l’Union Juive Française pour la Paix.

*Marsel Alledawi est responsable du Centre Ibn Sina du nord de la bande de Gaza, centre qui se concacre au suivi éducatif et psychologique de l’enfance.

Tous les deux sont soutenus par l’UJFP en France.


228ème partie : 21 novembre. 229ème partie : 22 novembre. 230ème partie : 23 novembre. 231ème partie : 24 novembre. 232ème partie : 25 novembre. 233ème partie : 27 novembre. 234ème partie : 28 novembre.


Un an de Témoignages de Gaza du 20.11.2023 au 20.11.2024, de la 1ère à la 227ème partie.
Pour participer à la collecte « Urgence Guerre à Gaza » : HelloAsso.com
Les témoignages sont également publiés sur UJFPAltermidi et sur Le Poing.