« Là où pleurent les oliviers » : traiter le traumatisme de l’occupation

Chris Hedges, 2 octobre 2024. Le monde a laissé tomber la Palestine. Les États-Unis et l’Union européenne se contentent de faire semblant de respecter les principes des droits de l’homme et de la démocratie, tout en apportant un soutien sans limite au projet génocidaire de nettoyage ethnique et d’apartheid d’Israël. Les médias occidentaux censurent les reportages sur les atrocités israéliennes, et les organisations humanitaires internationales exigent que les Palestiniens prouvent sans cesse leur statut de victime. Les États arabes, dans l’ensemble, restent silencieux et complices.

Dans un contexte d’injustices, le nouveau documentaire Where the Olive Trees Weep offre un regard rare sur l’expérience quotidienne et les ramifications psychologiques de l’occupation. Tourné en 2022 en Cisjordanie, le film suit la journaliste et thérapeute palestinienne Ashira Darwish, la journaliste israélienne Amira Haas, l’activiste Ahed Tamimi, le Dr Gabor Maté et d’autres. Dans cet épisode de The Chris Hedges Report, Chris Hedges s’entretient avec Ashira Darwish et avec les réalisateurs et producteurs du film, Zaya Ralitza Benazzo et Maurizio Benazzo.

L’intention de Zaya et Maurizio pour ce projet était d’explorer les cycles de traumatismes infligés par l’occupation sioniste. Bien avant le génocide actuel, les forces israéliennes ont utilisé la violence en toute impunité pour punir la résistance populaire et non violente, et pour infliger la terreur aux hommes, femmes et enfants palestiniens dans leurs activités quotidiennes, comme aller à l’école. Par conséquent, l’expérience palestinienne est marquée de manière omniprésente par la violence et la perte, et par la peur constante de nouvelles violences.

Darwish, qui a elle-même été arrêtée et grièvement blessée par des soldats israéliens alors qu’elle participait à une manifestation non violente, observe comment la violence de la vie quotidienne façonne les attitudes face à la mort. Pour les enfants de Gaza et de Cisjordanie, « être entre les mains du divin » devient une option plus sûre et plus facile que la vie sous occupation. Au milieu de pertes sans fin, « la mort est aussi une célébration parce que vous rentrez chez vous auprès de vos proches ».

Les Palestiniens accueillent la mort comme ils accueillent la vie. Lors du tournage en Cisjordanie, Maurizio et Zaya ont été émus par les célébrations joyeuses de la vie des Palestiniens, leur profond sens de la communauté et leur engagement courageux à lutter pour leur liberté. La foi, la communauté et la résistance sont profondément liées et font partie intégrante du processus de guérison des traumatismes collectifs. Comme l’affirme Darwish, « la libération de la Palestine est notre guérison ».

Article original en anglais sur chrishedges.substack.com / Traduction MR