Les Palestiniens n’ont rien à perdre sur le chemin de la liberté

Motasem A Dalloul, 8 juillet 2024. Neuf mois après le début de la guerre génocidaire israélienne contre Gaza, les Palestiniens de la bande continuent de faire preuve de résilience et de détermination malgré les bombardements incessants et le renforcement du siège.

L’État immoral d’occupation israélien, soutenu par la plupart des régimes arabes, de l’Inde et des pays occidentaux, a utilisé son sale pouvoir et sa force meurtrière pour commettre crime après crime.

Selon les rapports de l’ONU, neuf habitants de Gaza sur dix sont déplacés. « Nous estimons que neuf personnes sur dix dans la bande de Gaza ont été déplacées en interne au moins une fois, voire jusqu’à dix fois, malheureusement, depuis octobre », a indiqué la semaine dernière le rapport de l’ONU.

Cela s’ajoute au ciblage continu des enfants et des femmes qui sont tués ou blessés chaque jour en raison des bombardements israéliens aveugles et intenses sur des zones et des bâtiments densément peuplés – installations du gouvernement ou de l’UNRWA – utilisés comme abris pour les réfugiés. Tout est clair et des statistiques détaillées existent partout.

Plus de 70 pour cent des maisons et presque toutes les écoles, mosquées, universités, hôpitaux (vidéo ci-dessous de l’hôpital Al-Shifa avant-après) et établissements de santé ont été bombardés et partiellement ou totalement détruits. À cela s’ajoute la grave pénurie de nourriture et d’eau, ainsi que le manque d’électricité, de combustible, de gaz de cuisine et de tous les éléments de base nécessaires à la vie.

 

Les déchets se sont accumulés dans les rues et les eaux usées s’écoulent dans les ruelles de l’enclave détruite, provoquant des niveaux de pollution sans précédent et une crise sanitaire.

À la lumière de tout cela, une productrice de la BBC m’a dit qu’elle était choquée que les Gazaouis ne soient pas descendus dans la rue pour faire pression sur le Hamas pour qu’il démissionne, dans le but de revenir à une réalité d’avant octobre. Elle a rapporté que les Palestiniens lui avaient dit que l’État d’occupation israélien leur infligeait des souffrances depuis bien avant le 7 octobre, et ils lui ont rappelé que leurs souffrances aux mains des gangs juifs avaient commencé avant même la Nakba de 1948. Le vol de terres, les restrictions de mobilité, les démolitions de maisons, les détentions quotidiennes, les meurtres injustifiés, les raids contre les villages et les villes et la privation des droits les plus fondamentaux n’ont pas cessé depuis lors, lui ont-ils expliqué.

Les habitants de Gaza n’ont rien à perdre, ont-ils déclaré. Ils lui ont dit qu’ils préféraient mourir ou être tués plutôt que de continuer à être soumis à l’occupation israélienne.

Lorsqu’elle a évoqué le fait que le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas avait choisi de vivre sous le joug d’Israël, ils ont dit que même cette politique ne leur avait pas apporté la paix, car les Palestiniens de Cisjordanie occupée continuent de vivre sous une occupation militaire brutale.

Ils ont également rappelé la vie des citoyens palestiniens en Israël qui sont traités comme des citoyens de seconde zone et privés de bon nombre de leurs droits. Même ceux qui ont accepté d’envoyer leurs fils servir dans l’armée d’occupation israélienne continuent d’être traités de manière dégradante par les autorités d’occupation.

Mais les Palestiniens recherchent aussi autre chose. Un droit garanti par toutes les lois et conventions relatives aux droits de l’homme : le droit de vivre libre et non sous occupation.

L’analyste israélien Alon Mizrahi a déclaré : « Quiconque n’admire pas le peuple palestinien doit souffrir d’un trouble mental. »

Amy Ayalon, ancien chef de l’agence de renseignement intérieure israélienne, le Shin Bet, a déclaré à Al Jazeera que s’il était Palestinien, il « se battrait contre Israël afin d’obtenir [sa] libération ».

Article original publié en anglais sur Middle East Monitor / Traduction MR

 

Motasem A Dallul est journaliste, et le correspondant de MEMO à Gaza. Il publie quotidiennement les informations sur la situation à Gaza sur son compte X : @AbujomaaGaza