ISM-Palestine, 1er décembre 2023. Depuis le 7 octobre, Mus’ab Rawai et sa famille subissent un harcèlement et des intimidations de plus en plus intenses de la part des colons de l’avant-poste voisin de Havat Maon. Construit sur des terres villageoises volées, il compte certains des colons les plus violents et « idéologiques » de la région.
La maison familiale, située en bordure d’at-Tuwani à Masafer Yatta, le village que la famille considère comme son foyer depuis des générations, est devenue la cible d’attaques car elle était la maison la plus proche de l’avant-poste après sa création il y a environ dix-huit ans. La famille n’avait plus accès à ses pâturages pour le bétail et était souvent victime d’attaques violentes.
Au cours des sept dernières semaines, Mus’ab et sa famille ont été soumis au harcèlement presque quotidien de la part de colons et de milices de colons lourdement armés (la plupart portant des uniformes militaires) depuis l’avant-poste. Cela a pris la forme de toutes sortes de manoeuvres, depuis l’interdiction de l’accès à leurs terres pour la récolte des olives, le vol de matériel et le vandalisme jusqu’aux agressions physiques et aux passages à tabac, aux menaces de mort et aux raids des soldats/milices de colons.
Lors d’un de ces raids il y a cinq semaines, des internationaux se trouvaient avec la famille et ont été témoins de comportements agressifs, notamment destruction de téléphones portables, violences physiques, importants dégâts causés aux propriétés et aux réserves de nourriture sous prétexte d’une perquisition et menaces de « revenir et de faire quelque chose bien pire ».
Aujourd’hui, la famille a fait l’objet d’une nouvelle attaque grave de la part de deux colons armés jusqu’aux dents accompagnés de trois « soldats » qui ont envahi sa maison. Mus’ab les a reconnus comme étant le même groupe qui avait envahi sa maison et l’avait battu, lui et son frère, deux semaines auparavant, alors qu’ils s’opposaient à ce que la famille regarde depuis leur maison vers la colonie.
À cette occasion, apparemment irrité par le fait que Mus’ab laissait ses moutons paître sur son propre terrain adjacent à sa maison, l’un des colons (en uniforme militaire) a pointé son arme sur Mus’ab et a menacé de le tuer, lui ou toute personne venue l’aider. Le colon a menacé de tuer sa femme et ses enfants, pointant son arme vers eux, disant aux femmes que si elles ne rentraient pas dans la maison, il les tuerait toutes.
Sans aucune raison, les colons ont ensuite emmené Amjad, le frère de Musab âgé de 40 ans, lui ont attaché les poignets derrière le dos, les ont serrés davantage et l’ont forcé à se mettre à terre quand il s’est plaint que les liens étaient trop serrés, puis l’ont enlevé, après avoir caillassé la maison à coups de pierres. Les colons/soldats l’ont gardé captif pendant environ une heure et demie, une période d’intense anxiété pour la famille. Il a été emmené par un autre groupe de soldats dans un véhicule le long de la route principale à environ 15 km du village et a reçu l’ordre de partir. De là, il a dû trouver un moyen de transport pour rentrer.
L’effet cumulé de ces incidents a un impact dévastateur sur la famille. Le stress constant de l’anxiété d’anticipation quant à ce qui va se passer ensuite, de devoir assurer une surveillance nocturne chaque nuit, et le sentiment d’injustice découlant de l’impunité avec laquelle les colons illégaux commettent leurs crimes, ont des effets délétères sur chacun.
Article original en anglais sur Palsolidarity.org / Traduction MR