Un chef de milice à Gaza affirme qu’Israël finance, arme et protège son groupe

The New Arab, 17 décembre 2025.– Un chef de milice opérant à Gaza contre les autorités du Hamas a déclaré que son groupe est financé et soutenu par Israël, alors que Tel-Aviv multiplie ses initiatives pour renforcer son contrôle sur l’enclave assiégée.

Novembre 2025. Shawqi Abu Nasira s’adressant aux membres de sa milice à Khan Yunis, Bande de Gaza. (Capture d’écran de la vidéo)

S’exprimant sur la chaîne israélienne de droite Channel 14, Shawqi Abu Nassira a affirmé que sa milice, connue sous le nom de Forces armées de l’Armée populaire de la patrie libre, reçoit un soutien direct d’Israël.

« Ils nous fournissent des armes, de la nourriture, des boissons et des vêtements. Nous bénéficions d’une coordination sécuritaire au plus haut niveau », a déclaré Abu Nassira au journaliste d’Ahikam Himmelfarb de Channel 14, interrogé sur les relations du groupe avec Israël.

Le reportage comprend des images des combattants d’Abu Nassira opérant dans certains quartiers de Khan Younis, situés dans des zones de Gaza sous contrôle militaire israélien, à l’est de ce qu’Israël appelle la « Ligne jaune ». Abou Nassira a travaillé pour les services de sécurité de l’Autorité palestinienne et a été condamné à cinq peines de prison à perpétuité après son arrestation par Israël en 1984.

Dans une interview accordée en 2021 à Al Araby Al Jadeed, site frère arabophone de The New Arab, Abou Nassira a décrit une tentative d’évasion ratée de la prison israélienne de Nafha en 1987.

Durant la guerre israélienne contre Gaza, Abou Nassira s’est lié à un réseau associé à Yasser Abou Shabab, chef de milice pro-israélien tué plus tôt cette année, ainsi qu’au mercenaire Ashraf al Mansi.

Des sources ont indiqué à The New Arab le mois dernier que l’association d’Abou Nassira avec ce réseau avait suscité une vive indignation à Gaza.

Le soutien apporté par Israël aux factions armées à Gaza a déjà provoqué la controverse en Israël même. En juin 2025, plusieurs hommes politiques israéliens ont accusé le Premier ministre Benjamin Netanyahu d’avoir approuvé l’armement de ces groupes sans autorisation. Netanyahu a par la suite reconnu avoir fourni des armes à des factions à Gaza, dont beaucoup ont été liées par les autorités israéliennes à des activités criminelles, au pillage de l’aide humanitaire et au groupe État islamique.

Malgré un cessez-le-feu, Israël continue de mener des frappes sur Gaza et d’étendre sa zone de contrôle, qui couvre désormais plus de la moitié de l’enclave.

La majorité de la population de Gaza demeure cependant dans les zones encore contrôlées par le Hamas, qui a rejeté les demandes de désarmement formulées par Israël et les États-Unis.

Article original en anglais sur The New Arab / Traduction MR