Partager la publication "Israël bloque l’entrée de couvertures, de vêtements et de chaussures malgré le froid et aggrave la crise humanitaire catastrophique à Gaza"
Euromedmonitor, 27 novembre 2024. Malgré l’arrivée d’un hiver rigoureux et de circonstances humanitaires désastreuses, Israël continue d’empêcher l’entrée de couvertures, de vêtements et de chaussures – y compris des produits de première nécessité pour les enfants – dans la bande de Gaza. Israël bloque l’entrée de ces articles dans l’enclave assiégée depuis plus d’un an maintenant.
Alors que le deuxième hiver de la guerre génocidaire d’Israël contre la bande de Gaza commence, les Palestiniens souffrent d’un grave manque de vêtements et de chaussures, qui sont interdits d’entrée dans la bande depuis le début du génocide. Les seules exceptions sont un petit nombre de fournitures autorisées dans le cadre de l’aide humanitaire et qui sont distribuées à un petit pourcentage des quelque deux millions de personnes déplacées dans l’enclave.
Euro-Med Monitor note qu’Israël restreint l’entrée de tels produits pour imposer des conditions de vie difficiles au peuple palestinien qui conduiront finalement à sa destruction réelle, dans le cadre du crime global de génocide qu’il commet dans la bande de Gaza. Il n’y a aucune nécessité militaire ou justification, au regard du droit international, qui permette d’empêcher les produits de première nécessité d’atteindre une population civile.
Israël a détruit au moins 70 % des maisons de la bande de Gaza et la majorité des magasins et des marchés, y compris ceux qui vendent des vêtements, en plus de limiter la capacité des commerçants palestiniens à coordonner l’entrée des marchandises avec les autorités israéliennes. Par conséquent, le nombre total de camions entrant dans la bande de Gaza au cours de la période écoulée contenait une aide qui ne dépassait pas 6 % des besoins quotidiens de la population – dont la majorité est liée à l’approvisionnement en nourriture – et les vêtements et chaussures autorisés à entrer dans l’enclave ne dépassaient pas 0,001 % des besoins des résidents.
La grande majorité des personnes déplacées dans la bande de Gaza continuent de vivre dans des tentes qui ne fournissent pas une protection adéquate contre le froid et la pluie, tandis que des centaines de milliers de Palestiniens, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées, n’ont pas les vêtements appropriés pour les protéger des intempéries à l’approche de l’hiver. Le manque d’accès aux soins médicaux essentiels dans ces circonstances extrêmes expose également les Palestiniens à un risque accru de contracter des maladies graves comme des infections respiratoires et d’autres maladies liées au froid.
La situation est aggravée par le manque aigu de médicaments de base nécessaires pour traiter les maladies liées au froid, qui est directement lié au blocus arbitraire d’Israël. En outre, le système immunitaire de la population a été affaibli par la pénurie de nourriture et le manque de variété, ainsi que par sa forte dépendance aux aliments en conserve, ce qui les rend beaucoup plus vulnérables que d’habitude aux virus et aux maladies.
Sur les quelque 2,3 millions de Palestiniens vivant dans la bande de Gaza, environ deux millions ont été déplacés de force de leurs maisons ; la majorité d’entre eux vivent désormais dans des tentes, des écoles transformées en abris ou dans les vestiges de leurs maisons détruites. Les personnes qui ont fui leur domicile ont généralement été contraintes d’abandonner leurs effets personnels et leurs vêtements, n’emportant que ce qu’elles portaient au moment de partir.
La plupart des familles déplacées ont perdu la plupart de leurs biens à cause des bombardements israéliens et ont dû chercher des vêtements et des chaussures sur les marchés qui ont également été bombardés par l’armée d’occupation.
L’équipe de terrain d’Euro-Med Monitor a observé des enfants dans la bande de Gaza marchant pieds nus dans des rues remplies d’eaux usées et de débris sous la pluie, vêtus uniquement de vêtements légers et usés. Les enfants qui n’ont pas de chaussures sont plus susceptibles de subir des blessures et des lésions, ce qui les rend vulnérables aux infections dans un environnement dépourvu de fournitures médicales et de médicaments ç cause du blocus strict.
Les gens se tournent vers des solutions à court terme, dangereuses et insuffisantes qui aggravent leurs souffrances, comme la fabrication de chaussures en bois et en plastique pour leurs enfants. En raison du manque de vêtements, les Gazaouis sont actuellement contraints de coudre ou de rapiécer de vieux vêtements à partir de vieilles couvertures, car seuls ceux qui en ont les moyens peuvent acheter des alternatives.
En raison du temps pluvieux des deux derniers jours, la majorité des déplacés n’ont pas pu couvrir leurs tentes et les protéger de la pluie, ce qui a entraîné l’inondation de centaines de tentes et les rares biens des déplacés ont été trempés. Notamment, Israël interdit également l’entrée de quantités suffisantes de tentes, de bâches et de nylon dans la bande de Gaza, ainsi que d’autres nécessités de protection contre le froid hivernal, comme les couvertures, le bois de chauffage, le carburant et les sources de chauffage.
La privation continue et grave par Israël des nécessités fondamentales de la vie est un acte de génocide, car il cherche à dépouiller la population palestinienne des moyens de protection les plus élémentaires, dans le but d’effacer physiquement son existence. Les enfants et les autres groupes vulnérables sont particulièrement visés par Israël car ils sont les plus touchés par cette privation, qui aggrave leurs souffrances et augmente le taux de mortalité parmi eux ; en raison du manque de refuge contre les intempéries hivernales, ces taux vont sans aucun doute grimper en flèche sans intervention internationale.
Le refus des besoins fondamentaux à tous les segments de la population civile est une atteinte flagrante à la dignité des personnes et une privation de leur humanité. Les traiter comme s’ils ne méritaient même pas les droits les plus élémentaires a brisé leur moral, contribuant à un sentiment d’abattement ressenti par tous les habitants de la bande de Gaza. En créant des conditions aussi inhumaines, Israël exprime également un objectif clair de destruction de l’identité culturelle et sociale des Palestiniens.
Les organisations internationales et les Nations Unies doivent travailler, par tous les moyens possibles, pour faire pression sur Israël afin qu’il autorise l’entrée de produits de première nécessité dans la bande de Gaza et pour dénoncer publiquement ces crimes.
Compte tenu de la grave aggravation de la situation humanitaire, la communauté internationale doit prendre ses responsabilités et mettre un terme au génocide dans la bande de Gaza et à tous les crimes connexes commis par Israël et ses alliés, car c’est la seule façon de protéger les civils et de préserver ce qui reste.
En plus d’imposer des sanctions à Israël et d’exécuter dès que possible les mandats d’arrêt émis par la Cour pénale internationale contre le Premier ministre israélien et le ministre de la Défense, ainsi que leur transfert sous la garde internationale, il est impératif que les Palestiniens de la bande de Gaza aient immédiatement et sans entrave un accès aux vêtements d’hiver, aux chaussures et aux outils de survie les plus élémentaires.
Article original en anglais sur Euromedmonitor / Traduction MR