Partager la publication "Témoignages de Gazaouis : La survie qui s’organise au jour le jour dans l’enfer de Gaza – partie 45 / 22 mars"
Brigitte Chalande, 23 mars 2024. En ce début de matinée du 23 mars, nous recevons de nombreux messages de Marsel sur l’horreur qui continue, qui perdure insupportablement…
Cliquez ici pour consulter les Récits complets.
D’abord 39 secondes d’un vocal de sons d’avions, Marsel écrit :
« 24 heures sur 24, 1.440 minutes par jour, 86.400 secondes par jour. C’est comme si cela dissolvait notre esprit, nous distrayait, récupérait notre concentration et effaçait nos souvenirs. »
Sous des photos de cadeaux offerts par Ibn Sina aux mères d’enfants martyrs :
« Nous avons rendu visite à quelques mères d’enfants martyrs. Je leur ai offert des cadeaux à la place de leurs enfants martyrs à l’occasion de la fête des mères, à la mère qui n’a pas reçu son cadeau de son fils martyr et dont les yeux sont encore remplis de larmes, à la mère qui cherche toujours sa fille disparue, à la mère blessée qui combat ses blessures pour soigner ses enfants, à la mère qui a donné son âme lorsque l’occupation a pris pour cible leur maison, jetant son corps sur ses enfants, les serrant dans ses bras pour les protéger des éclats d’obus. À toutes les mères du monde, bonne fête des mères, et à la mère palestinienne chaque année, vous êtes un symbole du dévouement et du sacrifice. Chaque année, vous êtes les plus belles mamans ».
Une vidéo montrant le désespoir des mères face à la mort de leurs bébés, Marsel écrit :
« Comme l’air, il est invisible. Il n’y a ni papiers d’identité, ni nom, ni adresse, ni date de naissance. Peut-être que la mère a été martyrisée, peut-être que les témoins ont été martyrisés, et peut-être que l’enfant est le seul survivant et le seul témoin anonyme. »
Une vidéo où l’on voit des personnes progresser dans un chemin fait des traces des chars :
« J’insiste encore, ce n’est pas le même char, pas le même soldat qui conduit, et bien sûr pas les mêmes victime, lieu ou événement. Mais c’est le même motif, le même génocide, les mêmes tribunaux, les mêmes lois et les mêmes juges impuissants. La même équipe de supporters, la même équipe de spectateurs, la même douleur, les mêmes doubles standards, et les mêmes personnes et entités qui sont au-dessus des lois. Les images montrent la moitié du corps d’un Palestinien blessé et les effets d’un char israélien qui a écrasé ce Palestinien blessé à proximité de l’hôpital Al-Shifa à Gaza. »
Une vidéo qu’on ne peut plus regarder…
« Cette enfant a été jetée par l’explosion sur le trottoir de la rue et amenée à l’hôpital baptiste après que l’occupation ait bombardé sa maison. »
Sous une vidéo des israéliens bloquant l’entrée de l’aide humanitaire :
« Scènes du reportage choquant de Loffredo Jeremy dans les rangs des Israéliens qui bloquent l’aide humanitaire à Gaza. Même si je vis au milieu d’un génocide, je n’arrive toujours pas à croire qu’il existe des gens comme ceux-là sur cette planète qui véhiculent autant de haine. »
Hier soir nous étions en meeting à Béziers pour un cessez-le-feu immédiat et pérenne à Gaza, nous avons eu Abu Amir quelques minutes au téléphone qui a décrit la situation apocalyptique et inhumaine qui sévit dans toute la bande de Gaza. A l’envoi d’une photo de la salle à Marsel et Abu Amir, Marsel nous a écrit ceci :
« Nous offrons nos meilleures salutations à chacun d’entre vous. Nous sommes très heureux de ces images qui combattent les idées que l’occupation tente de propager, que nous sommes oubliés et que personne ne sait qui nous sommes, comme si nous étions un peuple inconnu aux confins de l’univers, et que personne ne se souvient de nous, nous voit ou nous entend. Mes ami.e.s, vous êtes les guerriers les plus forts, ceux qui se battent pour une cause en laquelle ils croient. Les combattants les plus forts qui ne peuvent être vaincus, je vous remercie, tant que des gens comme vous existent, nous n’avons pas peur, l’espoir sera toujours notre chemin. Puissiez-vous toujours être le cœur battant de l’humanité. »
Retrouvez l’ensemble des témoignages d’Abu Amir et Marsel :
*Abu Amir Mutasem Eleïwa est coordinateur des Projets paysans depuis 2016 au sud de la bande de Gaza et correspondant de l’Union Juive Française pour la Paix.
*Marsel Alledawi est responsable du Centre Ibn Sina du nord de la bande de Gaza, centre qui se concacre au suivi éducatif et psychologique de l’enfance.
Tous les deux sont soutenus par l’UJFP en France.
Pour participer à la collecte "Urgence Guerre à Gaza" : HelloAsso.com
Les témoignages sont également publiés sur UJFP; Altermidi.org