Dernière minute : « L‘attribution du prix Chandrika Sharma, récompensant une/des femme(s) oeuvrant pour la défense solidaire des métiers de la mer et de la place des femmes dans ces métiers a été attribué au film « Aimer la mer à Gaza » et à Madleen Kulab, première femme pêcheure de Gaza. »

Sarah Katz, 18 mars 2024. Le 26 novembre 2023, Madleen envoie ce message : « Mon amie, prie pour nous. Nous sommes en train de mourir ici. Ils ont tout détruit. Il n’y a plus de maison, plus de travail, plus de bateau, plus de port ».

Madleen, qui a arraché par son savoir de la mer et un caractère indomptable sa place au sein des pêcheurs de Gaza, appelle aujourd’hui au secours depuis un camp de tentes précaires sur la plage de Rafah.

En 2013, elle répondait, un sourire aux lèvres, aux volontaires d’ISM, sur son itinéraire de fille de pêcheur devenue elle-même pêcheure.

Elle nous donnait alors une longue interview, dans la cour de sa maison familiale, devant son père manifestement heureux et fier, interview où elle partageait son itinéraire, ses démêlés avec les autorités, les difficultés avec des collègues incrédules voire mécontents, jusqu’à l’acceptation de tous.

De larges parties de cette interview sont intégrées dans le documentaire « Aimer la mer à Gaza », qui sera présenté au 16ème festival « Pêcheurs du monde » de Lorient :

Malgré 6 années de blocus, malgré les attaques systématiques sur les bateaux de pêche, malgré les restrictions aberrante des zones de pêche imposée par l’occupation, Madleen termine l’interview avec l’espoir d’une vie pleine.

L’armée israélienne ne l’entendait pas de cette oreille. Le bateau de Madleen sera dangereusement pourchassé au fil des années, et finalement détruit. Mais la jeune maman, qui nous parle quelques 8 années après cette interview, veut rebondir. Elle crée un site pour faire connaître la vie des pêcheurs de Gaza, la place d’une femme dans ce contexte.

Automne 2023, broyés par l’attaque inouïe contre la bande de Gaza, les pêcheurs qui le peuvent se replient vers Rafah, dans des conditions inhumaines. Abris précaires, entassement, pas de moyens de subsistance :

Madleen ne baisse pas les bras, elle en appelle aux solidaires, met son site au service d’une collecte pour faire face collectivement aux plus grandes difficultés.

Les premiers qui répondront seront les solidaires canadiens. Ce premier don permettra de vêtir et chausser les membres des familles les plus démunies.

A nous solidaires français de prendre notre part ! Le site de « Captain Madleen’s fishing club », parvient à faire parvenir notre aide. Appel à tous, appel aux organisations solidaires !

Sarah, 18 mars 2024