Partager la publication "Témoignages de Gazaouis : La survie qui s’organise au jour le jour dans l’enfer de Gaza – partie 37 / 8-9 mars"
Brigitte Challande, 9 mars 2024.
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A l’envoi des photos du cortège des jeunes des facultés mettant les femmes palestiniennes à l’honneur dans la manifestation montpelliéraine du 8 mars, Abu Amir et Marsel réagissent :
Marsel : « Vive la mémoire dans laquelle les dons et les sacrifices des femmes sont renouvelés pour construire une société saine et forte. Vive la solidarité, et pour le bien de nos enfants et des générations futures, nous obtiendrons la victoire de l’humanité et la honte de tous ceux qui ont versé le sang d’un innocent. »
Abu Amir : « Nous sommes fiers de vous, avec tout le respect pour vos honorables efforts. »
Au milieu de la nuit du 8 au 9 mars, Marsel envoie cette information :
« Maintenant, menace de bombardement de la tour Al-Masry à Rafah et le départ des habitants qui se trouvent dans la rue Rawhi Sobeh près du rond-point Al-Awda (plus de 20 familles).
Nous espérons tous un cessez le feu et nous espérons que nous sortirons de ce creuset de tourments. »
Communication d’Abu Amir le 9 mars :
« Sous l’impact des milliers de tonnes de bombes larguées par l’occupant avec l’aide des pays de la coalition (les pays occidentaux), la population de la bande de Gaza souffre toujours de la faim, des déplacements et des assassinats qui la hantent jour et nuit. De plus, les maladies sont devenues une menace encore plus grande pour leur vie. L’occupant empêche le carburant d’entrer dans les usines de traitement des eaux usées. Celles-ci sont totalement arrêtées parce qu’elles ont été détruites ou en raison du manque de carburant pour les faire fonctionner.
Plusieurs appels ont été reçus de la part des personnes déplacées situées près de l’entrepôt de l’UNRWA, qui se trouve dans la zone de Al Mawasi (Rafah), en face de la zone de Tel Al-Sultan. Ces appels concernent les mares d’eaux usées qui inondent les tentes des personnes déplacées dans cette zone.
L’équipe de l’UJFP a suivi ces appels, s’est rendue sur place et s’est entretenue avec de nombreuses personnes déplacées.
Une fois sur place, nous avons été surpris par la présence de bassins remplis d’eaux usées à côté des tentes, et, après avoir interrogé plusieurs personnes déplacées sur le problème, l’une d’entre elles nous a répondu.
« Comme nous étions déplacés depuis la ville de Gaza, nous sommes allés dans cette zone, à côté de l’entrepôt de l’UNRWA, pensant que nous serions en sécurité, mais nous nous sommes trompés. Les bombardements sont partout, même dans les écoles de l’UNRWA.
Au début, l’endroit était propre et il n’y avait aucune trace d’eaux usées, mais après que l’entrepôt de l’UNRWA a été complètement occupé par les familles de ses employés et de ses proches, les eaux usées ont été détournées à l’extérieur du bâtiment, à côté des tentes où elles se trouvaient.
Des maladies se sont également propagées récemment parmi les enfants en raison de la pénurie de médicaments.«
Il poursuit en disant que « malgré notre proximité avec le dépôt d’aide de l’UNRWA, l’accès à l’aide serait un miracle, de sorte que nous désespérons de faire valoir nos droits.«
Les personnes déplacées lancent un nouvel appel pour trouver des solutions face aux eaux usées qui tuent lentement leurs enfants. Malgré son grand potentiel, l’UNRWA n’a pas bougé le petit doigt pour résoudre de nombreux problèmes. »